Femmes et filles en fuite: cinq choses à savoir
Femmes et filles en fuite: cinq choses à savoir
Olena assise sur un banc à Morges avec sa fille Sara (à gauche). En quête de sécurité, Olena et sa fille sont arrivées en Suisse en juillet 2022.
Les femmes et les filles ne sont pas épargnées par les persécutions ou les conflits. Elles font même face à des risques supplémentaires, en raison de leur genre.
De plus, elles assument souvent une grande responsabilité dans leur famille. L’intégration de celle-ci dans la nouvelle société d’accueil dépend en grande partie d’elles.
Il est donc nécessaire d’accorder une attention particulière aux femmes et des filles réfugiées.
1. Pourquoi les femmes et les filles fuient-elles?
Participation politique, croyance religieuse, appartenance à un groupe ethnique ou social spécifique: les femmes et les filles peuvent être persécutées pour les mêmes raisons que les hommes.
Elles sont toutefois confrontées à des risques supplémentaires. Elles peuvent ainsi être victimes de violence sexiste et sexuelle. Celle-ci est souvent utilisée activement dans les persécutions ou comme une arme de guerre. Un exemple récent en la matière concerne le conflit au Soudan.
2. Que risquent-elles durant leur fuite, en raison de leur genre?
La violence et la discrimination sont les risques les plus courant auxquels sont exposés les femmes et les filles durant leur fuite. Dans ce contexte, les femmes ont souvent un accès limité aux droits fondamentaux relatifs à la sécurité, l’alimentation, la santé, le logement, la nationalité et l’éducation.
Des activités quotidiennes peuvent aussi présenter des risques considérables pour les femmes et les filles. Des abus peuvent avoir lieu lorsque celles-ci vont chercher de l'eau ou aller aux toilettes.
3. Comment est-ce que les femmes affrontent ces difficultés?
Une grande résilience et de l’ingéniosité permettent aux femmes et aux filles de surmonter ces épreuves. Malgré de grandes difficultés, elles trouvent souvent la force et les ressources de reconstruire non seulement leur propre vie, mais aussi celle de leur famille ou de leur communauté.
Les exemples de femmes réfugiées faisant preuve d’un courage exceptionnel sont nombreux. Certaines d’entre elles se sont déjà vues récompensées par le Prix Nansen pour les réfugiés.
4. De quels droits les femmes et filles réfugiées bénéficient-elles au niveau international?
Les femmes et les filles sont protégées de manière égale par rapport aux hommes par la Convention de Genève relative au statut des réfugiés et les traités internationaux de protection des droits humains. Il existe aussi des traités spécifiques, comme la Convention sur les droits de la femme (CEDAW) et, au niveau européen, la Convention du Conseil de l'Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l'égard des femmes et la violence domestique (Convention d'Istanbul). Toutefois, les motifs de fuite spécifiques aux femmes n'ont pendant longtemps pas été suffisamment pris en compte dans l'interprétation de la définition de la persécution de la Convention de Genève.
En outre, la définition de réfugié a longtemps été interprétée d'un point de vue uniquement masculin. La persécution des femmes et le besoin de protection qui en résulte n’a pas toujours été suffisamment reconnu. Des progrès significatifs ont néanmoins été réalisés ces dernières décennies. Le genre n’est pas explicitement mentionné dans la définition de la Convention, mais il est désormais généralement admis par les expert-e-s qu'il peut être un motif de persécution et qu'il peut affecter à la fois la nature de la persécution et son impact (plus d’information).
5. Quel travail effectue le HCR pour protéger les femmes et filles réfugiées en Suisse?
La Suisse est partie aux traités internationaux mentionnés précédemment. Une disposition spéciale de la loi suisse sur l'asile oblige les autorités à tenir compte des motifs de fuite spécifiques aux femmes. Des dispositions de procédure particulières garantissent la prise en compte de la situation spécifique des femmes durant la procédure d’asile. De plus, les femmes ont le droit à un examen individuel de leurs motifs d’asile, même lorsqu'elles arrivent avec leur conjoint ou leur famille. Des améliorations dans l'hébergement et les soins des femmes demandeuses d'asile ont aussi été introduites par la nouvelle procédure d’asile, entrée en vigueur en 2019.
Dans la pratique, cependant, la reconnaissance des motifs de fuite spécifiques aux femmes tels que les actes de persécution spécifiquement dirigés contre les femmes, la violence domestique, la violence sexuelle et la traite des êtres humains, continuent de poser des défis. Le HCR s’engage pour que les femmes et filles aient accès à des procédures d’asile qui prennent en compte leurs besoins particuliers. Cela inclut l’hébergement pendant la procédure d’asile. Le HCR a effectué ces dernières années des visites dans les Centres fédéraux d’asile et a échangé, notamment, avec des femmes réfugiées. Ces entretiens ont permis de publier des recommandations sur ce sujet
Related news and stories
