La fuite en avant
La fuite en avant
Adolescent, Akim Tejan-Cole menait une vie tout à fait normale à Freetown, la capitale de la Sierra Leone. Mais lorsque des rebelles se sont soudainement emparés de la moitié de la ville pendant la guerre civile, tout a brusquement changé. Pendant sa fuite devant la guerre, il a laissé derrière lui sa famille, ses amis et tout ce qui lui était familier et a trouvé refuge en Suisse à l'âge de 20 ans. C'est là qu'il s'est construit une nouvelle vie réussie au fil des ans.
Malgré le soulagement d'avoir échappé à la guerre, Akim a dû faire face à de grands défis dans sa nouvelle patrie. L'insécurité et la recherche d'appartenance ont marqué son quotidien. Sans réseau social, avec des barrières linguistiques et le poids du traumatisme de la guerre, son intégration a d'abord été difficile.
Pour Akim, l'éducation était la clé de l'accès à la société. Grâce à elle, il espérait avoir des contacts sociaux, des perspectives professionnelles et la possibilité d'apporter une contribution positive. Il a tenté à plusieurs reprises d'être admis à l'université, mais il s'est toujours heurté à l'absence de reconnaissance de ses diplômes antérieurs. Il s'est vu contraint d'accepter des emplois peu qualifiés, alors qu'il aspirait à des tâches plus exigeantes.
„J'avais l'impression d'être un arbre dont on avait enlevé les racines. C'était comme si le système m'écrasait.“
Un tournant
Un moment décisif dans le processus d'intégration d'Akim a été un stage dans une exploitation agricole qui ne donnait habituellement pas de place aux personnes issues de la fuite. Cette expérience lui a permis de porter un nouveau regard sur la Suisse et d'échanger régulièrement avec la population et la culture locales. Ce qui a été particulièrement significatif, c'est qu'il n'était plus seulement considéré comme un réfugié, mais comme quelqu'un qui peut apporter quelque chose de précieux à la société. Inspiré par ces expériences, il a décidé de prendre son destin en main.
Ses diplômes n'étant pas reconnus en Suisse, Akim a décidé d'aller étudier en Grande-Bretagne et de revenir plus tard en Suisse. Soutenu par des personnes qui ont reconnu son potentiel et lui ont accordé des crédits d'études, il a obtenu un bachelor à la London South Bank University, puis un master en droit à l'Université de Durham. Le parcours d'Akim témoigne de sa grande persévérance et souligne, comme il le dit lui-même, la remarquable volonté de personnes ordinaires en Suisse d'investir dans les rêves des autres.
„N'aie pas peur de rêver. Tu dois vraiment souhaiter quelque chose et peut-être que l'univers t'ouvrira la voie.“
Une contribution à la société
Fort de plusieurs diplômes, Akim est rentré en Suisse et a travaillé pour des entreprises de renommée internationale telles que PricewaterhouseCoopers et Credit Suisse. Malgré sa réussite professionnelle, il a toutefois ressenti le besoin de donner quelque chose en retour à la société. C'est dans cet esprit qu'il a fondé "Maayee Fashion". Cette marque vise à créer des espaces de rencontre par la mode et à promouvoir une approche positive de la diversité sociale. Avec un concept dans ses bagages, Akim cherche maintenant des partenaires pour le lancement officiel de son entreprise.
Akim s'est également engagé en tant que membre du conseil d'administration de Capacity Zurich, une organisation visant à promouvoir les talents des réfugié-e-s, et a été président des partenariats du "Black Professional Network" du Crédit Suisse. En outre, il donne régulièrement des conférences et des formations pour des entreprises et des organisations.
Akim s'efforce ainsi de faire en sorte que les réfugié-e-s soient perçu-e-s par le public comme des personnes dotées de compétences et d'un potentiel précieux. Il est important pour lui de créer un environnement qui favorise leur intégration et leur permet d'apporter une contribution significative à la société. En étant ouvert au partage de son histoire et en faisant preuve d'entrepreneuriat social, il souhaite faire tomber les préjugés et promouvoir une société inclusive.
„On peut recevoir mille fois un non et un seul oui. Profite du voyage ; c'est un long chemin.“
Conseil aux jeunes entrepreneurs-euses
Pour Akim, tout projet commence par une croissance personnelle et un développement ciblé. Akim conseille aux jeunes entrepreneurs, en particulier à ceux issus de l'immigration, de développer leur résistance. Il les encourage à raconter leur histoire de manière efficace, à créer des réseaux et à faire preuve de flexibilité. Faire face aux défis avec courage et trouver du plaisir dans le processus sont pour lui les facteurs clés du succès. Son engagement pour l'impact social et la recherche de l'inclusion restent pour Akim sa force motrice.