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Un refuge pour les jeunes en fuite

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Un refuge pour les jeunes en fuite

Un projet artistique de la Fondation Anouk offre aux enfants requérants d'asile non accompagnés à Genève la possibilité d'assimiler des expériences éprouvantes et de développer un sentiment d'appartenance.
19 Novembre 2024 Egalement disponible ici :
A group of young asylum seekers and staff smiling into the camera holding certificates from the art project.

Des requérants d'asile mineurs non accompagnés et des accompagnateurs du centre d'hébergement cantonal « PHC les Augustins » ainsi que des collaborateurs de la Fondation Anouk fêtent ensemble la fin réussie du projet artistique. 

« L'art libère l'esprit », dit Jeremy, l'un des quelque trente enfants requérants d'asile non accompagnés (RMNA) qui vivent dans le centre d'hébergement cantonal “PHC les Augustins” à Genève. Il fait partie des jeunes qui ont récemment participé à un projet artistique spécial en collaboration avec la Fondation Anouk. Le centre d’hébergement collectif, qui a ouvert ses portes en avril 2024 au cœur d'un quartier résidentiel de Genève, offre à ces jeunes non seulement un toit sûr, mais aussi une communauté qui les soutient. 

Dans le monde entier, les enfants sont particulièrement touchés par la fuite et le déplacement forcé. Ils représentent plus de 40 pour cent des personnes réfugiées et des apatrides. Celles et ceux qui ont dû fuir sans leurs parents sont particulièrement vulnérables, car elles et ils sont souvent seul-e-s et sans protection. Ces enfants ont souvent vécu des expériences traumatisantes avant et pendant leur fuite. Il est donc primordial de disposer d'espaces adaptés aux enfants, dans lesquels ils peuvent jouer, apprendre et recevoir un soutien psychologique en toute sécurité. De tels lieux les aident à créer des réseaux sociaux et à développer des stratégies pour faire face aux défis du quotidien.  

Un environnement qui donne du soutien  

« Les Augustins » peut accueillir 56 jeunes, qui sont logé-e-s dans des chambres de deux ou trois lits. Le taux d'encadrement de 1 pour 4 permet un suivi étroit et individuel qui répond aux besoins spécifiques de ces enfants. Cet encadrement intensif est décisif après avoir souvent vécu des expériences de violence, d'exploitation et de négligence.  

Des activités communes régulières contribuent à renforcer le sentiment de communauté. Un exemple en est l’activité en cuisine hebdomadaire du mercredi, au cours de laquelle les jeunes préparent des plats de leur pays d'origine. En outre, l'intégration dans le voisinage et la participation à la vie urbaine sont activement encouragées. Les activités de loisirs et sportives font partie intégrante du programme, qui donne aux participant-e-s l'espace nécessaire pour vivre leur enfance malgré les expériences éprouvantes qu'ils ont vécues.  

Le pouvoir de guérison de l'art : le projet de la Fondation Anouk 

Les peintures murales colorées qui ornent les couloirs et les salles communes des «  Augustins » sont particulièrement impressionnantes. En collaboration avec les enfants et l'équipe d'encadrement, la Foundation Anouk a créé des œuvres d'art vivantes qui sont bien plus que de simples décorations. Pendant deux semaines, les artistes en herbe se sont penché-e-s de manière intensive sur les peintures et ont participé activement à leur conception. Les œuvres racontent des histoires de cohésion, d'espoir et de résilience - précisément les valeurs qui doivent donner de la force aux jeunes dans leur processus d’intégration dans le pays d’acceuil nouvelle patrie. 

Ani and Alex
Ani (à gauche) et Alex (à droite), collaborateurs de la Fondation Anouk et responsables du projet artistique auprès du centre d'hébergement « les Augustins », présentent quelques esquisses pour les peintures murales.

Le projet artistique a été dirigé par Alex et Ani, deux collaborateurs de la Fondation Anouk. Tous deux soulignent l'importance de l'art pour la santé mentale : « Le processus artistique aide les jeunes à assimiler leurs expériences, tout en créant des espaces accueillants et adaptés aux enfants, explique Ani. Les jeunes peuvent y laisser leur empreinte et montrer qu'ils en font partie ».  

Larraine Mukeze
Larraine Mukeze, responsable du centre d'hébergement « Les Augustins », explique les réflexions et les inspirations derrière la fresque murale de la salle commune.

La fresque murale de la salle commune, qui représente des oiseaux, a une signification particulière. Chaque nouvel arrivant pourra à l'avenir ajouter un oiseau - un geste symbolique qui exprime la communauté et l'appartenance. « Cet acte montre aux jeunes qu'ils ont une place ici et qu'ils font partie de la communauté », souligne Larraine Mukeze, la responsable du centre d'hébergement.  

Pour Jeremy, qui vient d'emménager dans le centre d'hébergement et qui s'est particulièrement impliqué dans le projet artistique, la peinture est devenue un moyen d'oublier ses soucis et de se découvrir une nouvelle passion. Lors d'une cérémonie de remise de certificats aux participant-e-s, il a reçu une photo encadrée de lui en train de travailler en reconnaissance de son engagement - un signe d'estime et de réussite.  

Un lieu d'espoir et de communauté  

« Les Augustins » est plus qu'un simple hébergement - c'est un lieu d'espoir et de nouveau départ. La combinaison d'une équipe d'encadrement engagée et d'un large éventail d'activités de loisirs et de participation sociale offre aux personnes qui y séjournent la chance d'assimiler leur passé et de construire activement leur avenir. L'effet curatif de l'art, visible dans le projet de la Anouk Fondation, montre que l'expression créative peut jouer un rôle important dans le dépassement des traumatismes. Les résident-e-s ont ici non seulement un toit sur la tête, mais aussi la possibilité de remplir les murs de leur nouvelle maison avec leurs propres histoires - des histoires qui leur donnent de la force et le courage de prendre leur vie en main.