Crise au Liban : les retours étant presque terminés, l'attention se porte désormais sur le sud du pays
Crise au Liban : les retours étant presque terminés, l'attention se porte désormais sur le sud du pays
Les équipes de l'UNHCR poursuivent leur travail sur le terrain pour évaluer la situation des rapatriés au Liban. Toutefois certains éléments sont déjà clairement établis. Bien que la vaste majorité des personnes déplacées par les combats soient rentrées, des milliers de gens demeurent éloignés de leur foyer. Certains se trouvent encore en Syrie - en dépit de l'enregistrement du retour de Syrie de plus de 146 000 Libanais, auxquels s'ajoutent plusieurs milliers de personnes ayant emprunté des routes non officielles pour partir. Nous vérifions ces cas restants, qui pourraient inclure des familles vulnérables. Le Gouvernement libanais estime que 90 pour cent des personnes déplacées à l'intérieur de ses frontières - pour l'essentiel le long d'un arc autour de Beyrouth - ont maintenant regagné leurs maisons. Les autorités estiment cependant que quelques milliers de Libanais restent dispersés dans différentes parties du pays et ne sont pas encore rentrés dans leurs régions d'origine. Nos équipes continuent à surveiller leur situation. Par ailleurs, nombre de ceux qui sont revenus ont découvert que leurs maisons étaient devenues inhabitables ou que les conditions de vie sur place étaient impossibles. Ces personnes pourraient rester déplacées dans des villes et des villages voisins, jusqu'à ce que le processus de reconstruction soit avancé.
Une équipe de l'UNHCR, qui s'est rendue dans neuf villages le long de la frontière lundi, a pu prendre connaissance de la réalité sur place. Quatre de ces villages ont été largement détruits. Des décombres jonchent le sol un peu partout et certains bâtiments ont été entièrement rasés. Le personnel de l'agence n'a aperçu que quelques rares habitants qui tentaient de déblayer les débris. L'UNHCR distribuera du matériel de secours dans cette zone et enverra un ingénieur pour aider à planifier la reconstruction de ces villages. Mais, même dans les localités qui n'ont pas été aussi durement frappées, les besoins sont importants. Dans la ville chiite de Kfar Kela, la plupart des 13 000 habitants sont rentrés, alors que seules 150 familles étaient encore présentes pendant les combats. Les destructions sont moins importantes que dans d'autres endroits et les personnes sans domicile ont été accueillies par d'autres résidents. Mais, les habitants souffrent de l'absence d'électricité, de l'accès limité à l'eau, du manque aigu de médicaments ainsi que de sérieux problèmes de sécurité. Dans la ville chrétienne de Deir Mimash, située à proximité, seuls 200 des 3 600 habitants sont rentrés. Il n'ont pas d'électricité et manquent d'eau et de nourriture. Les champs voisins d'oliviers, de cactus et de tabac sont parsemés de bombes à fragmentation qui empêchent les habitants d'accéder à leur seule et unique source de revenus. Le personnel de l'UNHCR a établi que les engins non explosés représentent le principal problème, même au nord du fleuve Litani. Les agriculteurs ne peuvent pas retourner dans leurs champs avant que ces armes ne soient éliminées. Les experts estiment qu'il faudra trois mois pour effectuer le déminage le plus urgent et six mois supplémentaires pour réaliser un programme complet.
En vue de l'assistance importante qui sera nécessaire au cours des mois à venir, l'UNHCR est en train de transférer du matériel de Beyrouth vers les villes de Tyr et de Saïda, au sud. Des articles de secours continuent d'arriver dans la capitale libanaise par air, mer et terre. Quatre vols, deux par les forces aériennes allemandes et deux par les forces aériennes belges, sont prévus aujourd'hui. Ils devraient acheminer du matériel de l'UNHCR en provenance d'Amman. L'UNHCR en Syrie est en train d'expédier près de 150 tonnes de secours à Beyrouth cette semaine, dont 40 000 couvertures. Bien que l'évaluation exhaustive des besoins dans le sud soit encore en cours, les équipes de l'UNHCR sur le terrain vont distribuer sans tarder de l'aide pour résoudre les situations les plus urgentes dont elles ont pris connaissance. Pour répondre aux demandes d'aide à la reconstruction, l'agence pour les réfugiés est en train de préparer des kits comprenant des outils pour les réparations urgentes. Ils incluront des bâches en plastique, du contre-plaqué, des tôles de métal ondulé, du bois et des outils de base tels que des marteaux, des clous, une pelle, etc. Des projets de reconstruction sur le long terme vont suivre.