Alors que les Libanais de retour chez eux reçoivent de l'aide, le HCR élargit son champ d'action
Alors que les Libanais de retour chez eux reçoivent de l'aide, le HCR élargit son champ d'action
BEYROUTH, Liban, 4 septembre (UNHCR) - Parallèlement à la distribution de l'aide d'urgence qui se poursuit, l'agence des Nations Unies pour les réfugiés détermine l'aide nécessaire pour les Libanais déplacés et leurs hôtes. Le travail de l'UNHCR passe de la phase humanitaire vers la reconstruction.
L'UNHCR a envoyé des équipes pour prendre contact avec des ONG dont le travail est orienté vers les communautés ainsi qu'avec des centres sociaux qui travaillent avec le ministère libanais des affaires sociales. Outre les besoins d'hébergement et les couvertures, qui constituaient la priorité initiale pour les victimes de la guerre, les équipes de l'UNHCR ont relevé de nombreux autres problèmes.
« Elles sont très importantes si nous voulons être sûrs d'atteindre les plus vulnérables, car elles travaillent sur le terrain depuis longtemps et ont une bonne compréhension de leurs besoins », a indiqué Ditte Jensen, responsable de l'équipe de l'UNHCR au sud de Beyrouth, au sujet des organisations rencontrées.
« Elles étaient très ouvertes et intéressées de connaître la manière dont procède l'UNHCR. Elles nous ont dit apprécier le fait que l'UNHCR travaille avec les ministères concernés et les autorités locales sans avoir d'idées préconçues », a-t-il ajouté.
Grâce à l'information relayée par trois centres sociaux dans le district de Dahyeh à Beyrouth, l'UNHCR a commencé à acheminer de l'aide - des couvertures, des draps, des matelas, des sets de cuisine, des couches et du savon - aux 900 familles dans le besoin, qui ont été identifiées dans les environs de Borj al Barajneh, Chia et Hay el Sellom.
Mais l'UNHCR cherche aussi à connaître les besoins à plus long terme que les organisations libanaises identifient et les problèmes qui ont été exacerbés par une guerre qui a déplacé un million de personnes et causé d'importants dégâts sur les infrastructures et l'économie.
« Il y a plusieurs organisations et institutions qui ont des moyens », a indiqué Nadine Ayoub, de l'ONG libanaise, Mouvement Social. « Leur action se concentre principalement sur la reconstruction, mais les besoins sont énormes dans d'autres secteurs, particulièrement en ce qui concerne les projets générateurs de revenus. »
Mouvement Social gère avec succès deux programmes à Dahyeh, l'un est consacré aux jeunes délinquants et l'autre à la formation professionnelle. Mais la principale préoccupation des déplacés qui n'ont pas pu rentrer chez eux, indique l'organisation, est le chômage et le manque de revenus qui en résulte.
Mouvement Social a demandé l'aide de l'UNHCR pour fournir des vêtements, des couches et des médicaments pour les maladies chroniques ainsi qu'un soutien dans le domaine éducatif. Ce secteur constitue une difficulté croissante. Les écoles ouvrent pour la rentrée scolaire dans une zone qui souffrait de surpeuplement avant même que le nouveau flux de personnes n'ait encore amplifié le problème.
Rabha Yassin, chef du centre de développement social dans les montagnes du Chouf à côté de Beyrouth, a indiqué à l'UNHCR qu'il y a un grand besoin d'aide pour les personnes restant déplacées et pour les villages qui les hébergent. Elle a indiqué que l'un des villages compte à lui seul 143 personnes handicapées.
L'UNHCR au Liban envisage deux phases distinctes. Pendant la première phase qui se déroule actuellement, dont le coût est estimé à près de 19 millions de dollars, l'objectif est de fournir des articles d'urgence pour l'hébergement et d'autres articles afin d'aider les populations déplacées à rentrer chez elles. Les particuliers encore déplacés sont identifiés et une aide initiale leur est fournie.
Le travail effectué pour établir un réseau avec les ONG et les centres sociaux associés à l'Etat constitue la seconde phase du plan de l'UNHCR, qui est une transition vers les programmes de développement dont la responsabilité reviendra aux autres agences des Nations Unies.
Cette première phase de relance d'un montant de 28,4 millions de dollars inclura une assistance aux rapatriés pour la reconstruction mais aussi une aide pour les familles d'accueil et des activités de protection notamment pour suivre la situation des rapatriés et d'autres formes d'aide sociale.
« En tant que centres sociaux en contact direct avec les communautés, vous êtes à même d'identifier et de nous indiquer quelle est la priorité ici, surtout maintenant que nous arrivons à la phase de reconstruction », a indiqué Carol El Sayed, chargée des services communautaires pour l'UNHCR basée à Beyrouth, aux représentants de plusieurs centres sociaux lors d'une réunion au ministère des affaires sociales.
Par Reem Alsalem à Beyrouth, Liban