Participatory Assessments - Un dialogue d'égal à égal
Participatory Assessments - Un dialogue d'égal à égal
En ce jeudi après-midi de mai, cette dizaine de femmes réunies dans une salle lausannoise pourrait passer pour une réunion de travail d’une association tout ce qu’il y a de plus traditionnelle. En apparence seulement. Ces personnes participent à une évaluation participative (participatory assessement, en anglais).
«C’est un instrument développé par le HCR, dans lequel les personnes réfugiées sont activement impliquées dans le dialogue concernant les domaines de la vie qui les concernent directement. L'une des formes de l’évaluation participative consiste en des entretiens avec des groupe de discussion. Ils sont menés avec des réfugiés séparés par genre, groupes d'âge et d’autres critères pertinents, dans des groupes de six à douze personnes», explique Fiona Mubi, qui a organisé deux rencontres de ce type à Lausanne.
Ces groupes de discussion offrent aux réfugiés la possibilité de faire part de leurs besoins et de leurs préoccupations, mais aussi de partager leurs propositions et leurs idées. Sur la base de ces informations, le HCR peut ensuite s'engager de manière ciblée pour les droits et la protection des personnes réfugiés. «Dans notre travail en Suisse et au Liechtenstein, il est important pour nous de parler avec les personnes réfugiées et d'intégrer leur voix dans notre travail de plaidoyer, ainsi que dans nos recommandations aux autorités», déclare Anja Klug, responsable du bureau du HCR pour la Suisse et le Liechtenstein.
Ces rencontres sont une occasion pour les personnes réfugiées d’échanger dans un cadre restreint et de confiance. Madina est l’une des fondatrices de l’association Together, qui œuvre en faveur des réfugiés venus d’Ukraine, et a pris part aux échanges organisés à Lausanne. «L’avis général à la fin était positif. Les participantes ont aimé de pouvoir partager leurs problèmes et d’être entendues. Il y a peu d’opportunité de ce type. L’approche très égalitaire, peu bureaucratique, de cette discussion et le fait d’être considérée comme des partenaires a été très apprécié», estime Madina.
Des échanges similaires sont régulièrement organisés dans différents cadres par le HCR en Suisse et au Liechtenstein, mais aussi dans d’autres situations au niveau global. Certains sont, par exemple, parfois mis sur pied dans des Centres fédéraux d’asile, avec des requérants d’asile. Le cadre dans lesquels ces discussions se déroulent comptent moins que les conditions posées pour y participer, comme le relève Fiona Mubi. Elle poursuit: «La participation est toujours volontaire. Les personnes y prenant part peuvent décider de ne pas répondre et de quitter la discussion à tout moment. Il n'est demandé à personne de fournir des informations qui pourraient le ou la mettre dans l'embarras ou qui pourraient lui faire revivre des expériences traumatisantes. Une fois collectés, les témoignages sont traités de manière confidentielle et anonyme.»