La renaissance inspirante de Gbetibwa Godé à des milliers de kilomètres de chez elle
La renaissance inspirante de Gbetibwa Godé à des milliers de kilomètres de chez elle
Gbetibwa Godé a fui le conflit déchirant en République centrafricaine (RCA) avec ses précieux enfants et trouve désormais refuge en Côte d'Ivoire depuis le 20 janvier 2014. Cette courageuse femme de 45 ans déborde d'espoir pour l'avenir.
"Étant seule avec mes quatre jeunes enfants, deux garçons et deux filles, la vie était loin d'être facile à mon arrivée en Côte d'Ivoire. Par la grâce de Dieu, j'ai rencontré des personnes qui m'ont tendu la main", se souvient Godé, émue.
Godé a choisi de chercher refuge en Côte d'Ivoire, car elle avait l'habitude d'y accompagner sa mère, une commerçante, dans ses activités. Sa mère la rejoint alors que la guerre en RCA s'intensifie.
"Ma mère et moi sommes devenues des réfugiées, et il était difficile de joindre les deux bouts. Alors, nous avons fait ce que nous savions faire de mieux : le commerce, une activité que nous pratiquions dans notre pays d'origine. Avec l'aide de l'Association de Soutien à l'Autopromotion Sanitaire Urbaine (ASAPSU), nous avons démarré notre propre entreprise. Malheureusement, en 2018, ma mère est décédée ici en Côte d'Ivoire", raconte-t-elle d'une voix empreinte de tristesse.
Environ cinq ans après avoir fui la RCA, Godé a réussi à ouvrir sa propre boutique au marché de Koumassi à Abidjan. "J'ai traversé de nombreuses difficultés. En 2019, lorsque le maire a décidé de reconstruire le marché, j'ai eu du mal à écouler mes marchandises. Cependant, j'ai réussi à obtenir un prêt et à obtenir un magasin dans le nouveau marché où je vends actuellement des vêtements et des chaussures", explique-t-elle avec détermination.
"C'était un défi de m'intégrer, mais grâce à de bonnes relations avec les autres, j'ai finalement réussi. Même en tant que réfugiée, je n'ai jamais eu de problèmes administratifs pour créer mon entreprise. Je n'ai jamais été victime de discrimination en raison de mon statut. Je suis entourée de commerçants ivoiriens et je me sens bien intégrée. Je me sens chez moi, loin de chez moi", affirme-t-elle fièrement.
Godé n'a pas l'intention de retourner en RCA de sitôt. "Ma force réside dans mes enfants. Même lorsque je suis malade, je trouve la motivation en pensant à mes enfants, car c'est pour eux que je me bats. Les journées peuvent être difficiles sur le marché, mais je puise mon courage dans l'idée que je dois nourrir et éduquer mes enfants, dont le plus âgé a 20 ans, le suivant 19 ans, le troisième 17 ans et le plus jeune 10 ans. Ils vont tous à l'école", confie-t-elle, soulignant que les enfants bénéficient du soutien du HCR pour leur éducation.
"Élever des enfants seule n'est pas facile. De nos jours, les enfants sont exposés à de nombreux dangers tels que la drogue et la débauche, c'est pourquoi les parents doivent être très vigilants", souligne-t-elle avec sagesse.
Malgré les défis, y compris un environnement commercial très concurrentiel, Godé, qui demande de l'aide pour développer son entreprise, est extrêmement optimiste quant à l'avenir.
"À tous ceux qui, comme moi, ont été contraints de quitter leur pays, je veux dire que même à partir de rien, vous pouvez vous relever. Je suis la preuve vivante. Ce pays nous a accueillis sans conditions. Nous sommes reconnaissants envers Dieu et profondément reconnaissants envers nos frères et sœurs ivoiriens. J'espère voir mes enfants grandir épanouis, devenir des professionnels et fonder des familles dans la paix. J'espère également obtenir de l'aide pour développer mon entreprise", conclut-elle avec un sourire radieux.