Transport des biens de secours du HCR au Liban dans le cadre de la coordination des Nations Unies en début de semaine prochaine

Après des jours d'attente en Syrie pour obtenir le feu vert afin de faire entrer les convois au Liban et acheminer 500 tonnes de secours d'urgence pour plus de 20 000 personnes dans le besoin, il semble maintenant que les biens de secours de l'UNHCR pourront être transportés dans le cadre de la coordination des Nations Unies en début de semaine prochaine.

Nous disposons de quelque 20 000 matelas, 20 000 couvertures, 5 000 tentes familiales,

5 000 rouleaux de bâches en plastique, 10 000 jerricans, 5 000 réchauds et 5 000 kits de cuisine prêts à partir immédiatement. Davantage de biens de secours sont disponibles dans nos entrepôts régionaux en Jordanie et en Syrie. Ils pourront être utilisés dès que le passage sera libre. Nous étudions les voies terrestres, maritimes et aériennes qui nous permettraient de transporter une plus grande aide au Liban. L'UNHCR installe une base d'approvisionnement à Larnaca à Chypre et examine comment utiliser le port de Mersin dans le sud de la Turquie pour transporter par bateau les biens de secours jusqu'à Beyrouth.

Parallèlement, au Liban, nous achetons et distribuons des articles de secours localement en attendant que d'autres fournitures soient acheminées depuis la Syrie. Aujourd'hui, vendredi, dans le cadre d'un convoi d'aide conjoint des Nations Unies vers Sidon, la ville assiégée de la côte sud, nous envoyons actuellement des vêtement pour environ 2 000 personnes - des enfants et des femmes - ainsi que des couvertures. Dans les zones montagneuses au nord de Beyrouth, où l'UNHCR est présent depuis le début de la crise, nous distribuons actuellement des matelas, des couvertures, des kits de cuisine et de la nourriture supplémentaire telle que des conserves, du café, de la confiture ainsi que du lait et des couches pour des milliers de personnes vivant dans des conditions précaires dans des écoles.

Environ 700 000 personnes seraient déplacées à l'intérieur du Liban après deux semaines de conflit. Plus d'un demi million de personnes a fui dans les régions montagneuses, environ un tiers d'entre elles sont hébergées dans des écoles et des bâtiments publics, les autres ayant trouvé un abri temporaire dans des familles d'accueil. Dans les montagnes au nord de Beyrouth, l'UNHCR et les autorités locales estiment à 67 000 le nombre de personnes vivant dans 222 bâtiments publics, incluant 43 000 personnes dans la vallée d'Aley, 2 500 personnes à Baabda et les autres dans le Chouf.

La pression qui pèse sur les installations et la population locale augmente chaque jour. Dans les hébergements surpeuplés, les sanitaires constituent un réel problème et ont besoin d'être améliorés rapidement. Dans une école de la vallée d'Aley hébergeant 400 personnes, il y a une seule salle de bain pour les femmes. Les déplacés s'inquiètent pour leur avenir et se demandent combien de temps la générosité des populations locales va encore durer. L'année scolaire recommence dans un mois environ, il est donc important de trouver des solutions alternatives pour l'hébergement des personnes déplacées.

Outre ses activités dans les régions montagneuses, le personnel de l'UNHCR a aussi déterminé les besoins prioritaires des déplacés dans d'autres lieux au nord et au sud du Liban. A Sidon, 23 000 personnes déplacées habiteraient dans des écoles, en plus de 35 000 autres ayant trouvé un refuge temporaire dans des maisons privées. Beaucoup sont aidées par des organisations libanaises non gouvernementales, des cuisines et des restaurants locaux leur fournissant de l'eau et de la nourriture.

Les fournitures qui manquent le plus sont les matelas ainsi que des sous-vêtements et des produits d'hygiène pour les femmes et les enfants. Dans la ville de Tripoli, au nord, quelque 2 000 déplacés sont répartis dans 30 écoles où ils reçoivent quotidiennement des repas qui leurs sont fournis par la communauté locale. Les couvertures et les matelas sont en nombre insuffisant vu le chiffre des nouveaux arrivants. Les équipements sanitaires dans les écoles nécessitent des améliorations immédiates pour être mieux adaptés au grand nombre d'utilisateurs.

L'équipe d'urgence de l'UNHCR au Liban est en train d'être renforcée avec l'arrivée à Beyrouth jeudi de cinq employés supplémentaires par convoi depuis la Syrie. Ils ont rejoint les quatre autres membres déjà présents à Beyrouth pour soutenir notre équipe comptant une vingtaine d'employés déjà sur le terrain.

Parallèlement en Syrie, où plus de 100 000 Libanais ont cherché refuge, le nombre des nouveaux arrivants entrant dans le pays a diminué ces deux derniers jours après un pic aux alentours de 20 à 30 000 la semaine dernière, puis environ 12 000 en milieu de semaine et un nombre estimé à 10 000 jeudi, selon nos équipes de surveillance à la frontière. Il est trop tôt pour dire si cette tendance se confirme alors que davantage d'arrivées de personnes fuyant les attaques sur le Sud Liban devraient avoir lieu.

L'UNHCR a installé un petit bureau dans la ville de Homs avec deux équipes mobiles qui travaillent depuis cette base pour mieux surveiller les arrivées aux trois points de passage de la frontière. Vendredi, aujourd'hui, nous aurons également une présence à Tartous et rapidement dans la ville d'Alep, au nord. A Damas, nos équipes distribuent des couvertures et des secours non alimentaires pour les personnes déplacées dans les écoles, en étroite collaboration avec le Croissant Rouge syrien.