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Plus de 1500 personnes fuient les affrontements à l'Ouest de la Colombie

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Plus de 1500 personnes fuient les affrontements à l'Ouest de la Colombie

30 Mars 2004 Egalement disponible ici :
Un petit garçon Embera déplacé à Puerto Antioquia, au Nord-Ouest de la Colombie.

BOGOTA, Colombie, 30 mars 2004 (UNHCR) - L'Agence des Nations Unies pour les Réfugiés a envoyé en renfort du personnel et des secours à l'Ouest de la Colombie. En effet, selon des témoignages, les combats de ces deux dernières semaines ont entraîné le déplacement de plus de 1 500 personnes.

Durant le week-end, le personnel de l'UNHCR s'est rendu dans la région de Chocó au Nord-Ouest de la Colombie pour évaluer sur place la situation. L'UNHCR a en effet constaté que de lourds combats entre les guérillas de gauche et les paramilitaires de droite ont entraîné le départ de 556 indigènes Embera : les indigènes d'Egoróquera, Unión Baquiaza et de La Playita ont dû s'enfuir de chez eux afin de rejoindre les zones sûres de Boca de Opagadó et Puerto Antioquia.

Des membres de l'armée irrégulière se sont installés dans leur maison le long des rivières Opogado et Napipi. Selon les propos des déplacés, composés principalement de femmes, d'enfants et de vieillards, ils ont volé leur nourriture. De manière urgente, ces personnes déplacées ont besoin d'eau potable et d'une assistance médicale et sanitaire.

Lors d'une conférence de presse à Genève mardi, le porte-parole de l'UNHCR, Kris Janowski, a confirmé que : « Le déplacement survient à peine deux ans après le massacre de 119 personnes qui s'étaient réfugiées dans une église à Bojaya dans la même partie du pays. Cela avait plongé Bojaya au centre d'une grave crise humanitaire ».

Ailleurs le long du fleuve Napipi, des affrontements armés ont obligé un groupe isolé de 675 personnes, appartenant aux communautés indigènes de l'Union Cuiti et Hoja Blanca, à fuir vers Loma de Bojaya. C'est là que de Quibdó, la plus grande ville de la région, le réseau de la solidarité sociale du gouvernement a envoyé de la nourriture.

A la demande des communautés locales, l'UNHCR et l'Office pour la Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA) ont envoyé à Opogado et Loma de Bojaya une mission en charge du suivi de l'opération.

Depuis février, les combats entre les guérilléros des Forces Révolutionnaires Armées de Colombie (FARC) et les paramilitaires des Autodéfenses Unies de Colombie (AUC) se sont intensifiés dans cette région au Nord-Ouest de la Colombie, à proximité de la frontière bordant le Panama. L'escalade du conflit a provoqué à plusieurs reprises le départ de la majeure partie de la population indigène et Afro-Colombienne le long de l'Opogado, de Napipi et des autres affluents du fleuve Atrato.

Pendant des mois, l'UNHCR et les organisations des Droits de l'homme de Colombie et d'ailleurs se sont inquiétés de la détérioration de la situation humanitaire dans cette région, en particulier celle des plus démunis. Après sa visite de la région en janvier dernier, Kamel Morjane, le Haut Commissaire-Adjoint de l'UNHCR, avait lancé un appel aux autorités colombiennes et à la communauté internationale pour mettre en oeuvre une action d'urgence.

L'Agence pour les Réfugiés soutient les indigènes et les organisations Afro-Colombiennes au moyen de formations, campagnes d'information et financements au profit d'initiatives des communautés locales.

Dans le même temps, au Sud-Ouest de la Colombie, des centaines de Colombiens ont passé la frontière équatorienne après avoir laissé leur maison à Cristo Rey, dans la province de Nariño. Ces dernières semaines, les combats entre l'armée colombienne et les guérilleros des FARC s'y sont renforcés. Pour la deuxième fois en moins d'une semaine, entre 350 et 500 Colombiens sont arrivés le 24 mars dans la ville de Tufiño, située à la frontière équatorienne. Ils sont néanmoins retournés en Colombie le matin suivant lorsqu'il leur a été dit que la situation dans leur ville était redevenue calme. Un mouvement similaire s'était produit le 21 mars.

Lors de leur bref séjour en Equateur, la plupart des Colombiens ont été logés dans le stade local, tandis que d'autres ont été hébergés par leur famille ou par des amis. Ils ont pu bénéficier d'une première assistance humanitaire et sanitaire grâce au concours des autorités locales.

La majorité est ensuite rentrée en Colombie, quelques personnes sont cependant restées en Equateur ; deux d'entre elles ont reçu une assistance médicale de la Croix Rouge Equatorienne.

Le Bureau équatorien pour les Réfugiés, sous la responsabilité du Ministère des Affaires Etrangères, et l'UNHCR ont préparé et distribué des kits humanitaires en cas de déplacements futurs. Ces kits, comprenant des matelas, des couvertures, un réchaud et des ustensiles de cuisine, sont actuellement conservés dans l'église catholique locale à Tulcán et Tufiño.

Selon M. Janowski de l'UNHCR, « Ces dernières semaines, les média ont fait part des combats entre les FARC et l'Armée Colombienne dans les provinces méridionales de Nariño et Putumayo mais aussi des efforts réalisés pour renforcer la sécurité aux frontières. Nous rappelons aux gouvernements que toutes les mesures prises pour renforcer la sécurité aux frontières ne doivent pas entraver leurs obligations internationales relatives au droit d'asile ».

La guerre civile en Colombie dure depuis plus de quatre décennies : elle est considérée comme la pire crise humanitaire de l'hémisphère occidental. L'UNHCR estime à 38 500 le nombre de réfugiés et demandeurs d'asile colombiens se trouvant dans les pays voisins. De plus, des estimations non-officielles porteraient le nombre total des personnes déplacées à l'intérieur du pays depuis 1985 à trois millions.