Le premier convoi d'aide du HCR arrive sans encombre à Beyrouth depuis la Syrie
Le premier convoi d'aide du HCR arrive sans encombre à Beyrouth depuis la Syrie
BEYROUTH/DAMAS, 29 juillet (UNHCR) - Le premier convoi d'aide humanitaire de l'UNHCR - acheminant 140 tonnes d'articles de secours pour des milliers de personnes déplacées au Liban - est bien arrivé à Beyrouth samedi de Syrie. Les couvertures, matelas et sets de cuisine vont être rapidement distribués aux dizaines de milliers de personnes actuellement entassées dans des écoles des régions montagneuses hors de Beyrouth.
« L'arrivée de ce premier convoi est vraiment une bonne nouvelle. Nous sommes soulagés d'apprendre que notre matériel de secours a pu enfin arriver au Liban, et ce n'est que le début », a déclaré le délégué de l'UNHCR au Liban, Stéphane Jaquemet alors que le convoi arrivait dans la capitale libanaise. « Jusqu'à présent pour assister les personnes déplacées, nous avons effectué les achats de matériel de secours sur place, mais les stocks sont en train de s'amenuiser et la situation dans les abris communs devient de plus en plus désastreuse. »
Le convoi, transportant 3 500 couvertures, 3 600 matelas, 2 820 jerrycans extensibles et 54 sets de cuisine, est parti vendredi soir de Damas à destination du point de frontière d'Al Arida. Samedi matin, le matériel a été transféré dans six camions des Nations Unies qui ont continué le trajet de deux heures vers Beyrouth.
Deux convois supplémentaires sont prévus dimanche et lundi. Ils achemineront principalement des tentes qui seront utilisées pour aider à décongestionner les hébergements publics actuellement surpeuplés. D'autres convois transportant des biens de secours depuis les vastes entrepôts de l'UNHCR dans la région sont également prévus.
Environ 700 000 à 800 000 personnes ont été déplacées par le conflit. Selon les dernières statistiques du Haut Comité de secours, une organisation gouvernementale libanaise, quelque 106 700 personnes déplacées vivent dans 652 écoles au Liban.
Samedi, une équipe de l'UNHCR sur le terrain s'est rendue dans des villages du district montagneux de Jbaïl pour discuter avec les autorités locales. Vingt mille personnes déplacées y vivent dans des abris ou sont hébergées chez des proches. D'après leurs observations, les efforts déployés pour assurer l'hébergement de milliers d'arrivants arrivent à leur maximum.
« La situation dans ces zones montagneuses est pire que tout ce que nous avons vu jusqu'à maintenant. Les gens commencent à puiser dans leurs propres réserves pour s'alimenter et la générosité commence à faiblir. Bientôt, nous arriverons à un seuil critique », a indiqué Arafat Jamal, pour l'UNHCR, par téléphone depuis cette zone.
En Syrie voisine, où près de 100 000 Libanais sont hébergés après avoir fui leur pays, environ 20 000 d'entre eux vivent dans des hébergements publics et ont besoin d'assistance. Elle leur est fournie par l'UNHCR en étroite collaboration avec le Croissant Rouge syrien.
Les familles syriennes ont été extrêmement généreuses en accueillant les Libanais ayant traversé la frontière et devant être hébergés, mais elles ont aussi besoin d'articles de secours pour soulager la pression qui pèse sur elles, explique Laurens Jolles, qui travaille pour l'UNHCR à Damas.
Les équipes de l'UNHCR estiment qu'environ 10 000 personnes traversent chaque jour la frontière vers la Syrie par quatre points de passage principaux. Avec ces arrivées supplémentaires, la capacité locale d'adaptation sera mise en difficulté. L'UNHCR met en place des unités de terrain avec des équipes mobiles pour surveiller les frontières au nord du Liban et aider à l'assistance des personnes déplacées dans les villes syriennes de Homs, Tartous et Alep.
L'UNHCR dispose de réserves importantes de matériel de secours à envoyer d'urgence au Liban et en Syrie. En Jordanie et en Syrie seules, l'agence dispose de 250 000 couvertures ; 50 000 matelas ; 30 000 sets de cuisine ; 22 000 tentes familiales ; 17 000 réchauds et d'autres articles de secours. Des quantités supplémentaires sont aussi disponibles dans des entrepôts en Iraq et au Koweït.
Par Astrid van Genderen Stort à Beyrouth, et Annette Rehrl à Damas