Des protections hygiéniques pour les réfugiées
Des protections hygiéniques pour les réfugiées
GENEVE, 28 avril (UNHCR) - L'entrepôt régional de l'agence des Nations Unies pour les réfugiés, situé à Dubaï, a reçu récemment trois millions de serviettes hygiéniques, une livraison inhabituelle.
Cette initiative du bureau japonais de Procter & Gamble, le géant mondial des biens de consommation, est arrivée au bon moment. Du fait de contraintes budgétaires, l'agence pour les réfugiés éprouve des difficultés à respecter un engagement pourtant essentiel, la fourniture de serviettes hygiéniques pour toutes les femmes et les jeunes filles relevant de sa compétence.
Les choses s'améliorent, mais la situation reste délicate. En 2004, la fourniture de serviettes hygiéniques a répondu à 18,9 pour cent seulement des besoins dans les camps de réfugiés mais en 2006, le chiffre atteignait 34,9 pour cent. L'UNHCR étant confronté à une pénurie de fonds, l'aide des partenaires du secteur privé est primordiale.
Les serviettes hygiéniques ne seraient probablement pas citées en tête de liste si on demandait à quiconque d'identifier les besoins clés des femmes réfugiées et déplacées dans le monde. Ce serait plutôt les abris, la nourriture, l'eau ou la sécurité auxquels on penserait d'abord.
Cependant le manque de produits hygiéniques empêche l'UNHCR de remplir pleinement son mandat de protection en faveur des femmes, car elles ne peuvent participer à plein temps à l'éducation, au travail ou aux programmes et aux activités basées sur la communauté qui sont organisées pour les aider à gagner l'autonomie. Ce problème est majeur quant à la dignité et la santé.
Le don de Procter & Gamble aidera à améliorer la vie de dizaines de milliers de femmes l'année prochaine. La moitié de la livraison est destinée pour des camps au Rwanda, alors que l'UNHCR en enverra une autre partie pour les réfugiées iraquiennes en Jordanie et en Syrie, qui accueillent plus de deux millions d'Iraquiens qui ont fui leur pays.
Olivier Delarue, responsable des relations avec le secteur privé pour l'UNHCR, a indiqué qu'avec ces stocks de serviettes hygiéniques provenant de ce don, « la vie de ces femmes et de ces jeunes filles serait améliorée grâce à l'utilisation de produits d'hygiène féminine. »
Cet impact positif induit plus spécifiquement une bonne santé et une meilleure qualité de vie, grâce à l'accès à l'éducation. Le manque de produits d'hygiène de base peut en effet empêcher la scolarisation des adolescentes réfugiées.
« De nombreuses jeunes filles ne vont pas à l'école durant la semaine où elles ont leurs règles », a expliqué une réfugiée en Ouganda, âgée de 15 ans, ajoutant que ces élèves prennent souvent du retard en classe et « qu'elles rencontrent ensuite des problèmes lors des examens. Parfois, elles ratent les examens. » L'expérience a montré, en Ouganda, que certaines jeunes filles abandonnent l'école.
Les choses peuvent parfois être pires. Une réfugiée âgée de 30 ans au Rwanda a indiqué qu'un manque de serviettes hygiéniques pouvait « entraîner de graves problèmes, incluant l'absentéisme à l'école et [de ce fait] la prostitution » à cause de l'absence d'une source de revenus. La fourniture de serviettes hygiéniques est donc un moyen pour maintenir les jeunes filles à l'école et, de ce fait, pour les aider à s'autonomiser.
Par Carla Thachuk Dawn à Genève