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Ouverture de la 55ème session annuelle du Comité Exécutif du HCR par le Haut Commissaire Ruud Lubbers

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Ouverture de la 55ème session annuelle du Comité Exécutif du HCR par le Haut Commissaire Ruud Lubbers

4 Octobre 2004 Egalement disponible ici :

Le 4 octobre 2004

GENEVE - Si le nombre de réfugiés et de demandeurs d'asile a fortement décliné, comme résultat des efforts de la communauté internationale pour apporter des solutions durables aux problèmes de millions de personnes déracinées dans le monde, l'institution de l'asile elle-même est en crise, érodée par la peur, la confusion et la politisation du débat, a déclaré le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, M. Ruud Lubbers, lundi.

M. Ruud Lubbers, qui inaugurait la 55ème session annuelle du Comité exécutif du HCR, organe composé de 66 nations et supervisant l'administration de l'agence, a qualifié l'environnement international actuel de « moins ouvert » à la cause des réfugiés.

« Ces dernières années, la politisation du débat sur l'immigration, la confusion qui prévaut entre réfugiés et migrants économiques et la crainte des réseaux criminels et terroristes ont toutes trois contribué à l'érosion de la législation sur l'asile dans de nombreux pays » a souligné le Haut Commissaire devant les délégués réunis pour une semaine au siège des Nations Unies en Europe, le Palais des Nations à Genève. « Paradoxalement, ce phénomène intervient alors que le nombre de réfugiés et de demandeurs d'asile ne cesse de décroître. »

Le nombre de personnes relevant de la compétence de l'agence des Nations Unies pour les réfugiés a chuté de 21,8 millions en janvier 2001, au moment où Ruud Lubbers prenait ses fonctions, à 17,1 millions au début de l'année 2004 - une baisse de presque 22 pour cent au total. Parallèlement, le nombre de demandeurs d'asile dans les pays industrialisés a atteint son plus bas niveau depuis 17 ans.

« De plus en plus de personnes peuvent bénéficier des solutions que nous mettons en oeuvre » a ajouté Ruud Lubbers, citant plusieurs initiatives du HCR pour contrer les défis de l'ère moderne dans le domaine de l'asile, par un meilleur partage des tâches et une coopération internationale accrue sur des approches globales et ce, malgré l'émergence de nouvelles crises humanitaires dans des régions comme le Darfour, au Soudan.

Le Haut Commissaire, rentré mercredi dernier d'une mission de cinq jours au Tchad et au Soudan pour évaluer le travail du HCR auprès des centaines de milliers de personnes déracinées au Darfour, s'est élevé contre la détresse qu'il avait pu constater dans les camps établis des deux côtés de la frontière tchado-soudanaise. Il a par ailleurs regretté que « la communauté internationale ait mis près de six mois à réaliser » la gravité de la situation au Darfour, une crise, selon lui, « énorme et tragique. » C'est la troisième fois que M. Lubbers se rendait dans la région depuis 2003 et le HCR avait été, dès septembre de cette année-là, l'une des premières agences à faire état des atrocités commises rapportées par les réfugiés. A présent, le HCR a ouvert dix camps au Tchad qui ont reçu près de 200 000 réfugiés du Darfour voisin, région dans laquelle l'agence a également ouvert trois bureaux de terrain.

« Les tueries à grande échelle et la destruction systématique des villages ont maintenant pris fin » a déclaré Ruud Lubbers devant le Comité exécutif. « Nous avons finalement obtenu l'accès humanitaire et le HCR est présent sur place. J'ai écouté les témoignages des victimes et de mes collègues des agences humanitaires et me suis retrouvé face à ces questionnements : comment protéger, comment reconstruire des vies, comment réhabiliter une région, après ce passage à travers les ténèbres ? »

Le Haut Commissaire a informé les délégués qu'il présenterait ses conclusions complètes sur sa visite au Darfour lors d'une session spéciale qui aura lieu mardi matin.

Malgré des situations difficiles qui perdurent, d'autres évolutions positives se font jour dans de nombreuses situations à travers le monde, a indiqué M. Lubbers. Le mois dernier, le HCR annonçait qu'un million de retours s'étaient effectués vers la Bosnie-Herzégovine. En Afghanistan, ce sont 3,5 millions de personnes qui ont regagné leurs foyers. « L'Afrique, elle aussi, est sur le chemin du rapatriement » a-t-il ajouté, précisant que de vastes opérations de rapatriement volontaire étaient soit en cours soit sur le point de commencer dans plusieurs pays de ce continent.

Chaque mois, près de dix mille personnes retournent au Burundi. En juin cette année, l'opération de rapatriement vers la Sierra Leone a pris fin, après avoir aidé plus de 280 000 personnes à reprendre pied après la guerre. Vendredi dernier, un programme de retour massif a débuté au Libéria, qui devrait voir plus de 340 000 réfugiés rentrer chez eux dans les trois années à venir. Plus de 250 000 autres sont retournés en Angola et 230 000 en Erythrée. Ces vagues de retour, actuelles ou potentielles (et qui concernent plus de 2 millions de réfugiés et des millions d'autres déplacés dans neuf pays africains) témoignent selon le Haut Commissaire d'un engagement accru de la communauté internationale pour rendre possible et faciliter les rapatriements et trouver des solutions à quelques-unes des crises de réfugiés les plus anciennes au monde.

« De même, il faut que la reconstruction, dans la période d'après-conflit, et la réintégration durable des communautés fassent l'objet d'un engagement similaire, afin de briser le cycle de la violence » a-t-il conclu.

Abordant d'autres sujets, M. Lubbers a également réitéré sa préoccupation quant à la situation des demandeurs d'asile nord-coréens en Chine, indiquant que le HCR poursuivait ses efforts pour en obtenir l'accès auprès des autorités de Pékin. Il a également exprimé le souhait que la question puisse être discutée avec les autorités chinoises.

Le Haut Commissaire a par ailleurs rappelé les grandes orientations de sa stratégie en faveur d'une amélioration de la protection et de l'assistance aux femmes réfugiées, y compris par leur participation dans la gestion des camps et la distribution de nourriture. Le Directeur exécutif du Programme alimentaire mondial, M.James Morris, était à ce propos invité spécialement à cette session d'ouverture.

M. Lubbers a également remercié l'Ambassadeur de Suisse M. Jean-Marc Boulgaris pour sa présidence du Comité exécutif au cours de l'année passée et souhaité la bienvenue au président entrant, l'Ambassadeur Herman Escudero Martinez, de l'Equateur. La Zambie et l'Egypte ont été spécialement accueillies, en tant que nouveaux membres du Comité exécutif. La 55ème session annuelle prendra fin vendredi.