Dénonçant les violations des droits des réfugiés, le Comité Exécutif du HCR appelle à la solidarité internationale
Dénonçant les violations des droits des réfugiés, le Comité Exécutif du HCR appelle à la solidarité internationale
Le Comité exécutif du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a aujourd'hui dénoncé « les nombreuses et sérieuses violations » du droit international s'appliquant aux réfugiés, aux droits de l'homme et aux libertés fondamentales, et a réitéré le rôle essentiel du HCR en matière de protection des réfugiés.
A l'issue de leur session annuelle, les 53 Etats membres du Comité exécutif - pays industrialisés et pays en voie de développement - ont conclu que la communauté internationale doit faire preuve d'une plus grande solidarité pour résoudre la question des réfugiés et alléger la charge sociale, économique et écologique des pays affectés par des afflux massifs de réfugiés.
« La question des réfugiés ne peut être résolue sans un effort global de solidarité » a dit Sadako Ogata, Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés. Le Comité a cependant souligné qu'aucun pays - même ceux qui portent la charge la plus lourde - n'est dispensé de l'obligation de respecter les principes internationaux de protection des réfugiés.
Le Comité exécutif a vigoureusement condamné la pratique du « refoulement » des réfugiés, c'est-à-dire leur renvoi vers des pays où leur vie ou leur liberté serait menacée, et il a insisté sur l'importance fondamentale de l'institution de l'asile. Il a critiqué la détention systématique des requérants d'asile, pratiquée par un certain nombre de pays, rappelant que les demandeurs d'asile ne devraient pas être mis en prison simplement parce qu'ils sont entrés illégalement dans le pays, ni être détenus avec des criminels de droit commun. Le Comité a aussi appelé les gouvernements à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour préserver l'unité des familles de réfugiés et faciliter leur réunification.
Le Comité exécutif a fait part de son inquiétude quant à l'usage de la violence et des actes de guerre pour mener des politiques de persécution à l'encontre de certains groupes, en fonction de leur race, de leur religion, ou de leurs opinions politiques.
Le non-respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales sont à l'origine de nombreuses crises de réfugiés, a déclaré le Comité exécutif. Il a ainsi exhorté les Etats à prévenir les flux de réfugiés en adoptant des politiques de tolérance et en combattant le racisme, la discrimination, et la xénophobie.
Le Comité exécutif a réitéré le fait que pour la plupart des réfugiés, à condition que leur sécurité soit garantie, le retour dans leur pays d'origine constitue la meilleure solution, mais il a également admis que, pour certains, l'intégration dans le pays d'asile ou la réinstallation dans un pays tiers peut être la seule option possible.
Parce que dans la plupart des cas les réfugiés doivent réintégrer des sociétés traumatisées par la guerre, le Comité exécutif a encouragé le HCR à jouer un rôle actif dans la reconstruction et la réconciliation des communautés. Il a mis l'accent sur l'importance de répondre aux besoins des femmes et des enfants en particulier. Le Haut Commissaire s'est aussi fait l'écho de ces conclusions. Elle a insisté sur la nécessité d'aider les sociétés à surmonter les effets de la guerre, et cela en vue de faciliter la réintégration des réfugiés et empêcher les déplacements futurs. Madame Ogata a exprimé son inquiétude vis-à-vis de ce qu'elle appelle, l'écart grandissant entre l'humanitaire et l'aide au développement.
Le Comité exécutif a exprimé sa vive inquiétude au sujet de Vincent Cochetel, fonctionnaire du HCR enlevé en janvier dernier en Ossétie du Nord par des hommes armés et toujours détenu en otage après 253 jours. Un appel a été lancé pour sa libération immédiate.