Le HCR et autres agences humanitaires retournent au Kosovo
Le HCR et autres agences humanitaires retournent au Kosovo
Le HCR et plusieurs agences humanitaires sont retournés au Kosovo dimanche, marquant le commencement d'une vaste opération d'aide en faveur de quelque 1,5 million de personnes qui ont été contraintes de fuir leurs villages et maisons dans la province serbe.
Un convoi, composé de 50 véhicules et transportant 250 tonnes de secours, ainsi que du personnel de l'ONU et des ONG, a quitté Skopje, dans l'ex-République yougoslave de Macédoine, dimanche matin, et a pris la route vers Pristina, distante de 60 km, où il devrait arriver cet après-midi.
« C'est une journée importante, la fin d'un cauchemar, le moment de panser les blessures », a déclaré le Haut Commissaire Sadako Ogata. « Une tâche colossale nous attend, et nous aurons besoin du soutien de toutes les parties concernées. »
Conduit par Dennis McNamara, l'envoyé spécial du Haut Commissaire dans la région, le convoi s'est mis en route vers le Kosovo douze heures après l'arrivée à Pristina du premier contingent de la force de paix internationale. L'équipe du HCR sera chargée de la coordination des secours d'urgence de l'ONU, y compris de l'aide apportée par le Programme alimentaire mondial et l'UNICEF, en collaboration, dans un premier temps, avec les ONG qui avaient déjà une présence dans la province serbe avant mars de cette année.
Le convoi, le premier conduit au Kosovo par le HCR depuis près de trois mois, transporte des rations humanitaires, de la farine, des couvertures, des bouteilles d'eau, des jerrycans, des articles d'hygiène personnelle, des tentes et des bâches en plastique.
L'opération du retour du HCR aura comme priorité initiale l'aide d'urgence aux quelque 500 000 personnes déplacées qui se trouveraient dans les municipalités de Glogovac, Klina, Obilic, Orahovac, Podujevo, Srbica, Suva Reka and Vucitrn, qui ont été le théâtre de combats depuis décembre.
Au cours de la première semaine d'opérations, le HCR compte rétablir sa présence à Pristina, d'où son personnel a été évacué à la veille des frappes aériennes de l'OTAN contre la Yougoslavie, le 23 mars. Dès que les conditions de sécurité le permettent, des antennes seront établies à Urosevac, Prizren, Djakovica, Gnjilane, Pec et Kosovska Mitrovica. Des entrepôts seront installés dans ces endroits afin de permettre l'approvisionnement régulier aux alentours.
Le HCR a demandé aux réfugiés se trouvant dans les pays limitrophes de ne pas se précipiter au Kosovo et d'attendre que les conditions de sécurité soient adéquates. Utilisant la radio et des imprimés, une campagne d'information sur le danger que représentent les mines, les munitions non explosées et les explosifs cachés a été lancée dans les camps et les régions où les réfugiés sont hébergés chez l'habitant. Des spécialistes du déminage font partie du personnel qui a accompagné le convoi.
Il y a plus de 780 000 réfugiés et personnes déplacées dans la région, dont près de 70 000 se trouvent au Monténégro, 245 000 dans l'ex-République yougoslave de Macédoine, 444 000 en Albanie et 21 700 en Bosnie-Herzégovine.
Bien que le programme d'aide dans ces pays d'asile se poursuivra aussi longtemps que nécessaire, le HCR estime que, d'ici trois à quatre mois, quelque 500 000 réfugiés pourraient retourner chez eux, dont les premiers groupes retrouveraient leurs villages d'origine situés près des frontières du Kosovo avec l'ex-République yougoslave de Macédoine, l'Albanie et le Monténégro. Une fois que sa présence sera établie dans les principales municipalités affectées, des équipes mobiles du HCR seront postées aux points de secours qui seront établis au long des routes que les réfugiés emprunteront pour retourner.
Le HCR estime qu'au moins la moitié des rapatriés aura besoin d'aide pour le transport lors du retour. Les autres pourraient retourner spontanément dans leurs tracteurs et voitures. Selon le HCR, dans les trois prochaines semaines, et pourvu que les conditions de sécurité le permettent, un grand nombre de personnes retourneront au Kosovo des pays d'asile.
Afin d'informer les réfugiés sur les conditions prévalant au Kosovo, le personnel du HCR sur place enverra régulièrement de l'information qui sera disséminée dans les camps de réfugiés et dans les régions où les réfugiés logent chez l'habitant.
Le HCR reste soucieux de la situation d'autres groupes ethniques présents au Kosovo. Le droit de la population civile serbe de rester dans leurs foyers au moment où les Kosovars retourneront doit être assuré.