Etats-Unis : Le HCR accueille favorablement une résolution de la Chambre des représentants sur le déplacement colombien
Etats-Unis : Le HCR accueille favorablement une résolution de la Chambre des représentants sur le déplacement colombien
L'UNHCR accueille favorablement une résolution votée par la Chambre des représentants américaine la semaine dernière par solidarité envers les millions de personnes déplacées de Colombie. La résolution - qui a recueilli un large soutien - reconnaît officiellement 2007 comme l'Année des droits des personnes déplacées en Colombie et offre une aide pour que les victimes reconstruisent leur vie. C'est la première fois que le Congrès américain a défini les déplacements forcés en Colombie comme l'une des pires crises humanitaires sur le continent américain.
Victimes de l'un des anciens conflits armés internes au monde, quelque 18 000 Colombiens sont déracinés chaque mois par la violence - soit plus d'un million durant les cinq dernières années. La résolution, qui ira ensuite devant le Sénat américain pour approbation, appelle le Gouvernement colombien et la communauté internationale à donner la priorité aux discussions sur les conséquences humanitaires et les déplacements internes. Elle recommande que le Gouvernement américain augmente son aide aux victimes pour l'assistance d'urgence et à long terme.
La résolution de la Chambre félicite également l'UNHCR pour son travail en Colombie et son soutien à la Campagne 2007 pour les Droits des personnes déplacées. La campagne est une vaste initiative menée par l'UNHCR, l'Eglise catholique et la CODHES, une organisation non gouvernementale importante. Son but est de sensibiliser, à la fois en Colombie et dans le reste du monde, sur l'importance de la crise humanitaire et d'améliorer la solidarité avec ses victimes.
La campagne soutient également un projet de loi actuellement au Parlement colombien qui viserait à renforcer la législation existante en donnant aux personnes déplacées des droits plus vastes à la protection et à l'assistance. Cependant, malgré les efforts du gouvernement, la mise en oeuvre demeure inégale et difficile. Alors que le pays se prépare à célébrer demain (mercredi), le dixième anniversaire d'une loi ayant ouvert la voie à leur protection, de nombreuses personnes déplacées ne jouissent toujours pas de leurs droits dans les faits.
La résolution de la Chambre américaine note, par exemple, que les personnes déplacées en Colombie sont privées de leurs droits civiques et qu'elles sont plus pauvres que la population en général, ceci ayant une grande incidence sur l'insécurité alimentaire, des abris inadéquats et des soins médicaux limités. Elle cite également l'impact disproportionné du déplacement forcé sur les minorités afro-colombiennes et indigènes aussi bien que le manque général de perspectives de retour avec le conflit en cours.
Les organisations non gouvernementales annoncent que le nombre total de personnes déplacées internes en Colombie s'élève à 3,8 millions - ce chiffre est utilisé dans la résolution de la Chambre des représentants américaine. Les difficultés associées à la précision des statistiques sur le déplacement en Colombie ont été soulignées dans un jugement faisant date en août 2006 par la Cour constitutionnelle du pays, qui a mis en évidence de sérieuses divergences entre l'importance réelle de la situation et les chiffres du système national d'enregistrement, qui donne environ deux millions de déplacés. La Cour constitutionnelle a cité le Directeur de l'Agence présidentielle pour l'Action sociale et la Coopération internationale comme ayant reconnu publiquement que les chiffres pour les déplacés internes en Colombie étaient proches de trois millions.