L’hébergement citoyen des réfugiés ukrainiens en France : une étude du HCR pour tirer les enseignements d’une solidarité exceptionnelle

L'hébergement citoyen accompagné a constitué une composante clé de la réponse apportée par l’État, à une crise sans précédent. Environ 17 000 réfugiés ukrainiens ont été accueillis par près de 7 000 hébergeurs dans le cadre d’un dispositif accompagné par l’État.  

Face à une mobilisation citoyenne exceptionnelle, le HCR a souhaité mettre en valeur cette forme de solidarité dans le but d’en tirer des enseignements pour le futur. “Sans remplacer les programmes publics d’accueils dédiés à l’hébergement des demandeurs d’asile et à l’inclusion socio-économique des réfugiés, l’engagement des citoyens pourrait à l’avenir jouer un rôle complémentaire plus important, en facilitant l’inclusion et la cohésion sociale”, souligne Paolo Artini, Représentant du HCR en France.  

L’étude préconise la création d'une communauté d'hébergeurs citoyens encadrée par l'État ; la systémisation du processus de conventionnement entre hébergeurs, hébergés et associations référentes ; la structuration du cadre d'action avec des ressources financières adéquates et l’adaptation des types d’hébergements en fonction des publics cibles ; l'importance de l’accompagnement des personnes hébergées et des hébergeurs ; et une promotion de la médiation interculturelle, à toutes les étapes. 

Sur la base de ces enseignements, l’hébergement citoyen accompagné pourrait être davantage intégré dans la définition et les dynamiques de la politique d’accueil et d’accompagnement des demandeurs d’asile et/ou des bénéficiaires de la protection internationale, au-delà de la population ukrainienne. En même temps, cette opportunité pourrait également être mobilisée dans le cadre du développement des voies complémentaires et légales d’accès et notamment des couloirs humanitaires. 

Ouvrir ses portes à des personnes inconnues, aussi vulnérables soient-elles, est une décision altruiste, qui demande une information et un suivi adéquat. Des ponts peuvent être construits pour surmonter les différences culturelles et autres défis propres au processus d’inclusion dans un nouveau pays d’accueil. En ce sens, le HCR souligne le rôle clé joué par des associations ukrainiennes, souvent créées par des personnes réfugiées, et leur travail de médiation socio-culturelle. L’étude s’appuie non seulement sur les retours d’expérience d’une variété d’acteurs publics et de la société civile, mais surtout sur les recommandations des personnes hébergées et des citoyens hébergeurs eux-mêmes.  

“Le nombre de déplacés de force dans le monde a récemment atteint 114 millions de personnes. Nous espérons que les enseignements présentés dans cette étude seront utiles pour développer davantage encore des formes adaptées d’hébergement citoyen en faveur des demandeurs d’asile et réfugiés, quel que soit leur pays d’origine”, explique Paolo Artini.