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Le HCR s'inquiète de l'arrivée massive de Rwandais dans un camp de transit au Burundi

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Le HCR s'inquiète de l'arrivée massive de Rwandais dans un camp de transit au Burundi

Des milliers de demandeurs d'asile rwandais sont transférés vers le camp de transit de Songore après la fermeture de camps le long de la frontière et celle d'un autre camp de transit. Songore est peu adapté pour l'accueil de ces personnes : elles devront vivre et dormir à la belle étoile jusqu'à ce que le camp soit agrandi, dans les prochaines semaines.
31 Mai 2005
Des abris temporaires construits par des demandeurs d'asile rwandais dans le nord du Burundi ont été détruits pendant le week-end.

SONGORE, Burundi, 31 mai (UNHCR) - Des milliers de Rwandais sont en route vers le camp de transit de Songore dans le nord du Burundi après la décision des autorités de fermer les camps le long de la frontière et un autre camp de transit.

La semaine dernière, les autorités rwandaises et burundaises ont pris la décision de déplacer environ 10 000 demandeurs d'asile rwandais vers le camp de transit de Songore. L'objectif de ce transfert était de pouvoir assurer leur sécurité plus facilement et de mener des campagnes d'information pour les inciter à rentrer chez eux.

Les demandeurs d'asile sont arrivés au Burundi au début avril. Ils fuyaient le Rwanda par crainte des tribunaux gacaca qui jugent les crimes commis lors du génocide de 1994. Ils ont également cité d'autres raisons de quitter leur pays : des menaces d'intimidation, la persécution et les rumeurs de représailles. Beaucoup se sont installés dans des camps de fortune près de la frontière, à l'intérieur du Burundi. A la mi-avril, l'UNHCR a réussi à transférer 1 800 personnes vers les camps de transit de Cankuzo et Songore, plus à l'intérieur du territoire burundais, mais les autorités ont mis fin à ce déplacement.

L'UNHCR a exprimé ses inquiétudes à propos des conditions de vie déplorables dans les camps frontaliers, ainsi qu'au sujet des témoignages sur les intimidations subies par les demandeurs d'asile de la part de l'armée burundaise et des autorités rwandaises pour les pousser à rentrer au Rwanda.

Ce week-end, pour la deuxième fois ce mois-ci, des forces armées ont fermé trois camps le long de la frontière. 5 500 Rwandais y vivaient dans des conditions difficiles : ils n'avaient à leur disposition que des abris temporaires, des latrines et de l'eau.

Jennifer Pagonis, la porte-parole de l'UNHCR, a déclaré à la presse, ce mardi, à Genève : « Un nombre indéterminé de demandeurs d'asile sont rentrés au Rwanda. Des milliers d'autres parcourent à pied les 50 km qui les séparent du camp de Songore. Vu sa capacité logistique, l'UNHCR ne peut prendre en charge et transporter vers le site que les demandeurs d'asile les plus vulnérables. »

Entre temps, ce samedi, les autorités burundaises ont ordonné la fermeture de l'autre camp de transit, celui de Cankuzo. Les 1 700 Rwandais qui y vivent devront eux aussi être transférés vers Songore.

« On nous a seulement informé que le camp allait être fermé. Nous avons donc décidé que nous pouvions au moins fournir un transport sûr jusqu'à Songore », a expliqué Jennifer Pagonis, en ajoutant que 572 Rwandais avaient déjà été déplacés et que les transferts dureraient jusqu'à ce que le camp de Cankuzo soit vide.

« Même si, pour des raisons de sécurité et d'accès à l'aide, l'UNHCR a insisté pour que les demandeurs d'asile soient relogés dans les deux camps de transit, à l'intérieur du pays, c'est le mode opératoire qui nous inquiète », a déclaré la porte-parole de l'UNHCR. « Songore n'est pas adapté pour accueillir un grand nombre de personnes. Ceux qui s'y rendent se retrouvent à nouveau dans des conditions très précaires. Au début, ils n'auront pas d'abri ; le système sanitaire de base fait défaut et les réserves d'eau sont limitées. »

Le centre de transit de Songore a une capacité de 800 réfugiés. Avec ses 1 000 résidents, il était déjà surpeuplé avant que les transferts ne commencent. 1 500 demandeurs d'asile supplémentaires sont déjà arrivés sur le site depuis samedi, et beaucoup d'autres vont encore venir.

L'agence des Nations Unies pour les réfugiés travaille d'arrache-pied pour agrandir Songore au plus vite afin de pouvoir accueillir 6 000 personnes. Cependant, les réfugiés ne seront hébergés décemment que dans deux ou trois semaines.

D'autre part, plus de 1 500 demandeurs d'asile rwandais sont arrivés en Ouganda.