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France : Des chefs réfugiés font découvrir leurs traditions culinaires d'ailleurs

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France : Des chefs réfugiés font découvrir leurs traditions culinaires d'ailleurs

Lors d'un festival de gastronomie, des restaurants de Strasbourg ouvrent leurs cuisines à des chefs réfugiés.
27 Décembre 2016
Houssam Khodari, chef et réfugié syrien, cuisine un brunch au Café con leche.

A la veille de Noël, six restaurants à Strasbourg ont ouvert leurs cuisines à des chefs réfugiés, leur permettant de faire découvrir leurs traditions culinaires et de rapprocher les différentes cultures à travers la gastronomie.


Le Refugee Food Festival s’est déroulé à l'initiative du HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, et de Food Sweet Food, une organisation spécialisée dans la formation de liens grâce à des événements culinaires, des livres et des documentaires.

L'objectif de cette opération est de faire évoluer la perception des réfugiés, tout en permettant aux habitants de profiter des festivités saisonnières de Strasbourg, de goûter de nouvelles saveurs et de découvrir des plats de lointaines contrées.

« Derrière la crise des réfugiés, il y a des femmes, des enfants et des hommes qui viennent en France avec des talents…. qui attendent d'être découverts. »

« Le Refugee Food Festival nous rappelle que, derrière la crise des réfugiés, il y a des femmes, des enfants et des hommes qui arrivent en France avec des talents, des métiers et de précieuses compétences attendant d'être découverts », déclare Marine Mandrila, cofondatrice de Food Sweet Food avec son collègue Louis Martin.

Les restaurants participant au Refugee Food Festival servent des plats afghans, syriens et tibétains et inventent même parfois de nouvelles recettes.

« Quand j'ai entendu parler de ce festival, il était évident pour moi que nous devions participer. Il représente exactement l’esprit du restaurant, avec l’ouverture aux cultures et aux traditions culinaires d’ailleurs », explique  Frédéric Muller, propriétaire du restaurant français-vietnamien Le Mandala, mettant en valeur la cuisine fusion, alliant les traditions culinaires de l'Alsace, du Vietnam et de l'Afghanistan.

Tous les chefs réfugiés qui y participent sont des professionnels dans leur pays d'origine qui utilisent leurs compétences culinaires pour s'intégrer socialement et professionnellement en France.

« Nous voulons utiliser nos compétences, faire connaitre nos talents et aussi en savoir plus sur la cuisine française », indique Houssam Khodari, un chef syrien réfugié qui cuisine un brunch syrien au Café con Leche. Ce brunch comprend un moutabal (à base d’aubergines), des falafels (pois chiches), un labneh (fromage à pâte molle), un fatteh (pain plat grillé avec des garnitures, un mets pour le déjeuner en Syrie) et un foul (à base de fèves).

Le propriétaire du restaurant Café con Leche, Mohammed El Ouariachi, explique que Houssam et lui ont rapidement trouvé un terrain d'entente. « Nous avons parlé cuisine et gastronomie immédiatement. »

Tous les restaurants participant au festival conviennent que l'arrivée de nouvelles personnes et de nouveaux talents est un atout pour la culture gastronomique française, qui a toujours été enrichie par des saveurs étrangères.

« Le festival cherche également à leur donner un nouveau départ et à leur faciliter leur accès à l'emploi », explique Louis Martin, co-fondateur de Food Sweet Food.

Selon les propriétaires de restaurants participant au Refugee Food Festival, l'événement et la découverte de nouveaux talents culinaires pourraient également ouvrir des possibilités d'emploi pour les chefs réfugiés.

« Le restaurant est aujourd'hui complet pour deux semaines », explique Frédéric Muller. Si le festival est un succès, ils envisagent d'employer temporairement leur cuisinier invité Ahmadzai, afghan d’origine, ajoute-t-il, voire peut-être de l’engager en contrat à durée indéterminée.

Le concept du festival est basé sur la solidarité et la convivialité, ainsi que l'amour de la gastronomie et le désir d'introduire des talents culinaires nouvellement arrivés dans le monde gastronomique français.

« Le festival cherche également à leur donner un bon départ et faciliter leur accès à l'emploi. »

Le festival est un projet important pour le HCR. En plus de ses programmes humanitaires, l'agence s'efforce d'aider les réfugiés à redémarrer leur vie dès que possible et à préparer leur avenir.

L'apprentissage des langues et de compétences ainsi que l'acquisition de qualifications professionnelles sont essentiels à leur intégration financière, sociale et culturelle dans les pays hôtes. Selon des recherches, les réfugiés contribuent à l'économie d'un pays si on leur donne la possibilité de travailler et de s'intégrer.

Le Refugee Food Festival de Strasbourg sera suivi d'une manifestation plus importante en juin 2017 dans plusieurs villes européennes. Un guide est en cours d'élaboration et sera disponible sur Internet pour les personnes souhaitant organiser ce type d’opération dans leurs propres villes.

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