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Le manque de fonds menace l'opération d'aide pour les réfugiés du Kosovo

Communiqués de presse

Le manque de fonds menace l'opération d'aide pour les réfugiés du Kosovo

11 Mai 1999 Egalement disponible ici :

Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés a averti mardi que le manque de fonds pourrait compromettre sérieusement l'opération d'aide en faveur des 750 000 réfugiés du Kosovo.

Le HCR avait demandé 143 millions de dollars pour ses opérations au Kosovo durant les six premiers mois de l'année. Cette demande faisait partie d'une série d'appels de fonds interagences lancés par l'ONU. A ce jour, seuls 71 millions de dollars ont été versés pour le HCR, somme qui a déjà été dépensée en sa totalité. A moins que le HCR ne reçoive immédiatement de nouvelles contributions, le déroulement de son opération d'aide sera gravement compromis.

Jusqu'au 23 mars dernier, le HCR travaillait à l'intérieur du Kosovo pour venir en aide à quelque 400 000 personnes, et au Monténégro où des milliers de déplacés avaient trouvé refuge. Fin mars, lorsque l'exode du Kosovo s'est intensifié, le HCR a concentré ses opérations en Albanie, dans l'ex-République yougoslave de Macédoine ainsi qu'au Monténégro. Près de 750 000 réfugiés du Kosovo se trouvent à présent dans la région.

« Il y a environ six semaines, le nettoyage ethnique et les expulsions forcées ont commencé au Kosovo, et les victimes continuent de fuir. Jour après jour nous voyons des milliers de réfugiés arriver dans un état déplorable aux pays limitrophes. Nous sommes témoins d'un des plus grands flux de réfugiés de ce siècle en Europe », a déclaré le Haut Commissaire, Madame Sadako Ogata.

« Au cours des dernières semaines, des trains ont déchargé des milliers de réfugiés et des wagons transportant des femmes et des enfants traumatisés continuent d'arriver aux frontières », a ajouté Mme Ogata.

Dans l'espace de six semaines, environ 780 000 réfugiés ont été contraints de fuir aux pays voisins, dont 36 000 ont pu être évacués vers d'autres pays européens, l'Amérique du Nord ou l'Australie. Toutefois, 423 000 sont toujours en Albanie, 241 000 dans l'ex-République yougoslave de Macédoine, 63 000 au Monténégro, et 18 000 en Bosnie-Herzégovine.

Depuis la fin mars, 307 employés du HCR se trouvent dans la région, dont 126 sont des expatriés. Le HCR a mis en place un réseau de ravitaillement de matériel de secours d'une valeur de 37 millions de dollars. Chaque semaine, cinq avions acheminent 2 000 tentes vers Skopje et Tirana ; 160 000 couvertures ont été transportés de Nairobi à Skopje ; 40 000 jeux d'ustensiles de cuisine ont été distribués ; 600 tonnes de savon sont en route ; et chaque semaine 100 camions acheminent depuis plusieurs pays européens des couvertures, des matelas, des trousses hygiéniques et autres secours.

« Des nombreux donateurs, particulièrement les donateurs privés, ont répondu généreusement, mais nous devons faire davantage. Nous ne parons qu'au plus pressé, et pour le moment nous ne voyons pas le bout du tunnel. Le conflit et les souffrances des victimes se poursuivent », a déclaré Mme Ogata. « Nous nous tournons vers nos principaux donateurs pour qu'ils nous aident à affronter cette urgence. Je m'adresse tout particulièrement aux pays européens et à la Commission européenne. Nous nous trouvons devant une tragédie européenne. L'Europe se doit de porter une large part de la charge », a souligné Mme Ogata.

Le HCR et ses donateurs européens s'efforcent de réduire les obstacles bureaucratiques qui ont retardé le versement des contributions. Mais le financement des opérations du HCR doit se faire maintenant. Même si jusqu'à présent, personne n'est morte de faim dans les camps, et les épidémies ne se sont pas propagées, les conditions de vie dans les camps sont difficiles. Les camps souffrent de surpeuplement, les installations sanitaires sont rudimentaires et le ramassage des ordures devra s'intensifier afin d'éviter les maladies durant la chaleur estivale. L'approvisionnement en eau se fait par des camions-citernes, à un coût très élevé. Les enfants ne disposent pas d'aires de jeux, et plus d'écoles sont nécessaires.

« L'amélioration des conditions de vie dans les camps est notre priorité », a souligné Mme Ogata. « Mais nous devons nous préparer en cas d'autres flux de réfugiés, ainsi que pour aider les réfugiés à retourner chez eux le moment venu. Entre-temps, l'hiver approche et nous devons aussi nous préparer si d'ici là leur retour n'a pas été possible. Les réfugiés ne pourront pas passer l'hiver sous des tentes », a-t-elle ajouté.