Un chauffeur du HCR et trois autres personnes tués au Rwanda
Un chauffeur du HCR et trois autres personnes tués au Rwanda
Des hommes armés ont abattu un chauffeur du HCR, sa femme ainsi que ses enfants jeudi à 7 :30 heures dans le nord-ouest du Rwanda.
Félicien Bucyekabili, 28 ans, qui a été recruté par le HCR seulement deux mois plus tôt, a été abattu à son domicile, dans la commune de Kigombe, à 7 kilomètres de la ville de Ruhengeri.
Ont également été tués son épouse et ses deux enfants, un garçon de 7 ans et une petite fille de 6 ans. Selon les premiers témoignages, les tireurs ont ouvert le feu à travers la fenêtre de leur domicile.
Le Haut Commissaire Sadako Ogata a fermement condamné ces meurtres et a invité le gouvernement rwandais à prendre des sanctions contre les responsables. Madame Ogata a envoyé un message de condoléances à la famille de Félicien Bucyekabili et a déclaré que le HCR ferait tout pour assurer la sécurité de son personnel au Rwanda.
Ancien responsable d'une association de la jeunesse catholique à Kigali, Bucyekabili est le premier employé du HCR tué au Rwanda depuis que l'organisation a entamé ses opérations dans ce pays en juillet 1994, à la suite de la guerre civile et du génocide. Le motif de ce massacre n'est pas connu.
Cet incident intervient alors que le HCR essayait, à titre de précaution, de déplacer son personnel local habitant les faubourgs vers la ville de Ruhengeri suite à l'assassinat, en début de semaine, de deux employés du Programme alimentaire mondial et des membres de leurs familles.
Madame Ogata a exprimé sa profonde préoccupation concernant la détérioration de la situation dans l'ouest du Rwanda, où sont retournés ces huit derniers mois plus de 1,3 million de réfugiés rwandais. Quelque 300 000 rapatriés, venant pour le plupart de la République démocratique du Congo, sont installés dans la région de Ruhengeri.
« La dégradation de la sécurité dans l'ouest du Rwanda est désormais telle qu'il est impossible de poursuivre nos programmes humanitaires en faveur des rapatriés et des autres personnes dans le besoin » a déclaré Madame Ogata. « Certaines régions nous sont inacessibles. Nous pouvons accéder à d'autres seulement avec une escorte militaire, et à condition de ne pas s'écarter des routes principales. »
Madame Ogata a déclaré qu'elle était extrêmement préoccupée par le fait que des civils innocents aient été pris pour cibles au cours des derniers incidents. Elle a déclaré que le HCR et ses partenaires suivaient de près le développement de la situation au Rwanda et étudiaient la possibilité de réaménager leurs activités en consultation avec les autorités rwandaises et les gouvernements de la région.