Le HCR déplore les récents meurtres d'humanitaires en Afghanistan
Le HCR déplore les récents meurtres d'humanitaires en Afghanistan
Le 10 septembre 2003
Genève - Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Ruud Lubbers, a exprimé, aujourd'hui, sa consternation quant au meurtre de sang froid de quatre Afghans travaillant pour une agence humanitaire danoise dans le cadre d'un projet financé par le HCR dans la provincede Ghazni, au centre de l'Afghanistan. Une cinquième victime, blessée lors de l'attaque perpétrée lundi dernier a été admise à l'hôpital de Kaboul.
Deux des victimes faisaient partie du personnel régulier du Comité danois pour l'aide aux réfugiés afghans (DACAAR), et les trois autres étaient sur des contrats temporaires. Ils revenaient du village de Barakat, dans le district d'Ab Band, où ils travaillaient sur un projet de distribution d'eau lorsque leur véhicule a été intercepté par un groupe de neuf hommes masqués. Ils auraient été contraints de descendre de leur véhicule, et après avoir été réprimandés pour travailler pour une agence humanitaire, donc de soutenir le gouvernement, ils ont été exécutés sur le champ.
« Je suis profondément choqué par ce dernier acte de cruauté, qui semble délibérément prendre pour cible des humanitaires », a déclaré M. Lubbers. « DACAAR est un de nos partenaires réguliers, des plus respectés, et en qui nous avons la plus grande confiance. Nous avons collaboré pendant de longues années dans les camps de réfugiés au Pakistan, ainsi que dans certaines régions d'Afghanistan accueillant les réfugiés rentrés dans leur pays. »
DACAAR a oeuvré sans répit pour venir en aide au peuple afghan depuis les années 80. Ils sont notamment spécialisés dans la distribution de l'eau, un bien précieux dans un pays dévasté par la sécheresse. « Je n'arrive pas à comprendre comment les auteurs de ce crime peuvent faire preuve d'un tel manque de compassion, non seulement vis-à-vis de ceux qu'ils ont tués, mais aussi de leurs compatriotes qui luttent pour reconstruire leur vie après plus de deux décennies de souffrance et de chaos », a déclaré M.Lubbers. « Ils en arrivent même à tuer ceux qui aident le pays à se débarrasser du fléau des mines et ceux qui font tout pour lui fournir de l'eau. Leur cruauté n'a pas de mots. »