Pour éviter une catastrophe humanitaire au Kosovo, Mme Ogata appelle à une action immédiate
Pour éviter une catastrophe humanitaire au Kosovo, Mme Ogata appelle à une action immédiate
Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Sadako Ogata, a fait part aujourd'hui de son extrême inquiétude face à l'escalade de la violence dont sont victimes les civils au Kosovo.
« La situation humanitaire sur le terrain se détériore à un rythme alarmant en dépit des efforts diplomatiques. Les civils sont de nouveau acculés à dormir en plein air, dans un froid glacial », a dit Mme Ogata, de passage aux Etats-Unis. « Je crains que, à moins qu'une solution politique ne soit trouvée, la violence et les déplacements forcés des populations n'aillent en s'amplifiant ».
Au cours des deux dernières semaines, les affrontements au Kosovo ont forcé des milliers de personnes à abandonner leurs maisons. Hier encore, une équipe du HCR a vu des centaines de villageois en fuite suite à une intervention des forces de sécurité dans la région de Kotlina, à 50 km au sud de Pristina. Beaucoup n'ont pas réussi à se mettre à l'abri et se sont retrouvés coincés dans la forêt. Tout près, mis à part quelques maisons encore debout, le hameau de Drosec avait été entièrement réduit en cendres.
« Les bombardements et les intimidations exercées par les forces de sécurité et l'armée yougoslave obligent les Albanais à fuir leurs villages, et s'inscrivent dans un cycle de violence et de terreur », a dit Madame Ogata. « Je suis également très préoccupée par le sort des civils serbes qui redoutent à tout moment les attaques de l'UCK, l'Armée de libération du Kosovo ».
Dans une lettre qu'elle lui a adressée, Madame Ogata a rappelé au président Milosevic qu'il avait promis que les populations civiles ne subiraient pas la répression des forces de sécurité.
Le HCR n'a cessé d'acheminer, chaque jour, des convois d'aide humanitaire à travers tout le Kosovo. Mais face aux combats sporadiques et aux déplacements continus de civils, un problème de fond se pose : « Si on veut mettre un terme à cette crise humanitaire et éviter le désastre, il faut à tout prix trouver une solution politique », a déclaré Madame Ogata.
Plus de 60 000 personnes ont été déplacées depuis décembre dernier, dont près de 30 000 depuis les pourparlers de paix à Rambouillet, le mois passé. Certains d'entre eux sont parvenus à rentrer, mais plus de 230 000 personnes sont encore déplacées à l'intérieur du Kosovo. En tout, plus de 400 000 personnes ont été chassées de chez elles au cours de cette guerre qui dure depuis un an, et beaucoup ont été obligées de fuir plus d'une fois.