Equateur : Phase pilote d'un programme d'enregistrement des réfugiés
Equateur : Phase pilote d'un programme d'enregistrement des réfugiés
Cette semaine, l'Equateur a commencé un programme d'envergure nationale pour l'enregistrement de réfugiés, dans deux zones pilotes, le long de la frontière avec la Colombie. Près de 50 000 réfugiés bénéficieront de ce projet qui vise à reconnaître leur statut de réfugié et à leur délivrer des papiers d'identité. Les réfugiés concernés sont ceux qui se trouvent dans le pays depuis plus d'un an.
Comme d'autres pays dans la région, l'Equateur est confronté à un défi important concernant les papiers d'identité délivrés aux réfugiés. L'Equateur héberge quelque 20 000 réfugiés, mais 130 000 autres personnes, qui pourraient avoir besoin de protection internationale, n'ont pas été enregistrées soit par manque d'information soit à cause d'une difficulté d'accès.
Trois équipes mobiles, composées de fonctionnaires chargés de l'enregistrement, de représentants du Gouvernement équatorien et d'observateurs du HCR, prennent part à la phase pilote dans la région amazonienne de l'Equateur. Elles ont commencé lundi par la petite communauté de Barranca Bermeja et termineront samedi à La Bonita. Les deux communautés sont très isolées et manquent d'infrastructures élémentaires comme l'électricité ou l'eau courante.
L'exercice pilote a pour but de tester le volet logistique de l'opération, qui nécessite l'établissement d'une connexion avec la base de données centrale du bureau d'enregistrement des réfugiés dans la capitale, Quito, ainsi que des équipements pour imprimer des cartes d'identité qui seront attribuées à des personnes reconnues comme réfugiés. L'objectif est d'accélérer le processus d'enregistrement, pour que les personnes ayant besoin de protection internationale puissent être interviewées, que leur situation soit évaluée et qu'elles reçoivent leurs papiers d'identité dans la même journée.
La majorité des réfugiés viennent de Colombie, où le conflit armé et la violence généralisée ont forcé des millions de personnes à fuir. Pour le 60e anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, le HCR en Colombie a lancé un nouvel appel à la solidarité envers les personnes déplacées internes. Pendant une célébration à Bogota mercredi soir, 5 000 lanternes en papier ont été allumées pour soutenir les personnes déplacées internes et les autres victimes du conflit.
Cette célébration a marqué la fin de la campagne menée par le HCR Corre por la Vida (courir pour la vie) qui a pour but d'encourager la solidarité envers les personnes déplacées internes et de mieux faire connaître les nombreuses violations des droits de l'homme qui conduisent aux déplacements forcés. La campagne Internet a encouragé les dons, le bénévolat et l'engagement du secteur privé pour fournir des solutions durables.
La campagne a compté, parmi ses sympathisants, le chanteur colombien Juanes, qui a lancé mercredi un message de soutien aux personnes déplacées, tout comme l'athlète paralympique, Elkin Serna, qui a pris part aux célébrations. Elkin Serna, qui souffre d'un handicap visuel, a gagné la médaille d'argent au marathon lors des jeux paralympiques à Pékin cette année. Il avait 11 ans quand sa famille a été contrainte de fuir après des menaces d'un groupe armé irrégulier dans le nord de la Colombie.
Le HCR compte 12 bureaux en Colombie où il travaille depuis 1998 afin de soutenir les efforts déployés par l'Etat pour faire face à l'une des plus grandes crises de déplacement interne forcé au monde. Le HCR dispose de quatre bureaux en Equateur, dont trois d'entre eux sont situés le long de la frontière nord avec la Colombie. Le HCR compte également des bureaux au Venezuela, au Brésil, au Panama et au Costa Rica, des pays qui accueillent tous un grand nombre de réfugiés colombiens.