Début de l'enregistrement des réfugiés dans l'est du Soudan
Début de l'enregistrement des réfugiés dans l'est du Soudan
Ce week-end, le Gouvernement soudanais et l'UNHCR ont lancé une opération conjointe d'enregistrement de dizaines de milliers de réfugiés érythréens et éthiopiens vivant dans l'est du Soudan. L'enregistrement, qui durera plusieurs mois, a commencé officiellement dimanche (le 2 mars). Plus de 133 000 réfugiés devraient bénéficier de cet enregistrement.
Parmi ces 133 000 réfugiés, 95 000 vivent dans des camps ouverts à Kassala, à Gaderef, à Jezzira, à Sinar et dans les Etats de la mer Rouge de l'est et du centre du Soudan. Les quelque 38 000 autres réfugiés vivent dans les zones rurales et urbaines de ces Etats. Près de 30 000 réfugiés vivraient à Khartoum, la capitale, ils ont aussi besoin d'être enregistrés.
Cette opération massive vise à améliorer le sort des réfugiés qui, après avoir vécu plusieurs dizaines d'années au Soudan, dépendent toujours de l'aide humanitaire, faute d'accès à l'emploi, fait aggravé par un manque de documents d'identité adéquats. Alors que ces réfugiés, vivant au Soudan depuis quarante ans, ont principalement bénéficié de la protection, ceux qui vivent dans l'est du pays et à Khartoum ont beaucoup de difficultés pour subvenir à leurs besoins, particulièrement quand ils ne disposent pas de documents d'identité adéquats.
Avec l'enregistrement de ces populations, le Gouvernement soudanais et l'UNHCR espèrent pouvoir mettre à jour les statistiques concernant les réfugiés, et ainsi déterminer la meilleure solution, adaptée au profil des réfugiés. Certains, en situation de vulnérabilité, continueront à avoir besoin d'aide humanitaire. D'autres pourraient avoir besoin d'une aide pour arriver à subvenir à leurs besoins, d'autres encore pourraient avoir besoin d'une réinstallation dans un pays tiers, car ils ne peuvent ni rester au Soudan ni être rapatriés. Point fondamental, cet enregistrement va aboutir au fait que le statut de réfugié sera à nouveau confirmé pour près de 70 000 Erythréens, qui l'avaient perdu suite à l'application de la Clause de cessation de 2002-2004.
L'enregistrement prendra aussi en compte l'arrivée de demandeurs d'asile, qui ont atteint le nombre de 10 000 depuis le début de l'année dernière. Près de 90 pour cent d'entre eux, originaires d'Erythrée, ont cité l'enrôlement forcé dans l'armée comme étant le principal motif de leur fuite. D'autres sont originaires d'Ethiopie ou de Somalie. Le dernier enregistrement général avait eu lieu en 2001.
Après avoir passé quarante ans en exil, les réfugiés érythréens et éthiopiens constituent l'une des populations de réfugiés les plus anciennes à travers le monde.