Suspension des retours vers l'Afghanistan dans la zone tribale au Pakistan
Suspension des retours vers l'Afghanistan dans la zone tribale au Pakistan
ISLAMABAD, Pakistan, 15 avril (UNHCR) - L'agence des Nations Unies pour les réfugiés a suspendu son opération de rapatriement volontaire vers l'Afghanistan via Peshawar, une ville située au Pakistan dans la Province frontière du Nord-Ouest, à cause d'un barrage dans la zone tribale sur la route vers l'Afghanistan.
Alimenté par un conflit entre des tribus locales, le blocage de la route principale Peshawar-Torkham a empêché des centaines d'Afghans de rentrer chez eux. Plus de 360 familles afghanes étaient prêtes pour le rapatriement depuis Peshawar hier (lundi) mais il leur a été impossible de partir du fait du barrage routier. L'UNHCR a fourni de l'aide à 45 familles dans le besoin, y compris de la nourriture, des bâches en plastique et des couvertures pour les aider à passer la nuit.
« Pour éviter que davantage de familles ne soient bloquées, l'agence pour les réfugiés a suspendu le rapatriement via Peshawar. « Le rapatriement reprendra dès que la route sera dégagée », a indiqué Kilian Kleinschmidt, délégué assistant de l'UNHCR au Pakistan.
Aujourd'hui, c'est également le jour de fermeture du village de réfugiés de Jalozai dans la Province frontière du Nord-Ouest au Pakistan. Plus de 70 000 Afghans vivant sur ce site ont eu le choix entre un rapatriement volontaire vers l'Afghanistan ou un transfert dans un village de réfugiés existant au Pakistan.
Plus de 3 000 personnes ont été rapatriées au cours des dernières semaines. Plus de 30 familles ont demandé à être transférées dans le village de réfugiés de Kot Chandna dans la province du Pendjab. L'UNHCR a confirmé que Jalozai devait être fermé comme convenu précédemment et que ses résidents devaient coopérer pour que la fermeture ait lieu dans les temps. Néanmoins, l'agence espère que le Gouvernement pakistanais leur accordera un léger délai supplémentaire, compte tenu de la situation d'impasse observée actuellement sur la route Peshawar-Torkham.
« Nous avons convenu avec le gouvernement que 70 000 Afghans ne peuvent pas quitter Jalozai en un jour. Nous avons demandé aux autorités de suspendre temporairement la fermeture de Jalozai jusqu'à ce que la route puisse être à nouveau empruntée », a indiqué Kilian Kleinschmidt.
« Nous étions presque prêts à partir, au moment où la nouvelle [de la suspension du rapatriement] est arrivée. Nous attendons maintenant de connaître la suite des événements », a expliqué un homme âgé afghan au village de réfugiés de Jalozai mardi. Cependant, il a noté, « que la plupart des magasins à Jalozai sont maintenant fermés, cela pourrait être difficile pour nous de trouver de la nourriture. »
Les autorités ont assuré à l'UNHCR que les maisons qui sont toujours occupées ne seront pas démolies, et que les services de base tels que la nourriture, l'eau et l'électricité continueront de fonctionner jusqu'au départ du dernier habitant. L'agence pour les réfugiés a également insisté auprès des autorités pour qu'elles soient plus actives afin de relocaliser les Afghans qui ne peuvent pas retourner en Afghanistan.
L'UNHCR continuera de travailler avec les autorités pour assurer que la fermeture de Jalozai se déroule dans l'ordre et le calme, et que la sécurité et la dignité de ses résidents afghans soient respectées.
Dans le sud-ouest du Pakistan, les retours assistés ne sont pas affectés et ils se poursuivent depuis le centre de rapatriement volontaire de l'UNHCR à Baleli au Baloutchistan.
Depuis que l'UNHCR a débuté son aide au retour vers l'Afghanistan en 2002, plus de 3,2 millions d'Afghans sont rentrés, dont plus de 24 000 cette année. Actuellement, le Pakistan héberge plus de deux millions d'Afghans enregistrés.