Près de 20 000 personnes ont fui le renouveau des combats au Nord-Kivu à l'est de la RDC
Près de 20 000 personnes ont fui le renouveau des combats au Nord-Kivu à l'est de la RDC
GOMA, République démocratique du Congo, 4 mai (HCR) - Plus de 20 000 personnes ont fui les combats entre les forces gouvernementales et les troupes rebelles dans l'est du Congo ces derniers jours et ont trouvé abri près de Goma, la capitale provinciale, a indiqué le HCR vendredi.
Parallèlement, notre bureau au Rwanda fait état d'une moyenne de 1000 personnes qui traversent chaque jour la frontière vers le Rwanda au point de passage frontière de Goma-Gisenyi depuis ce week-end. Les nouveaux arrivants sont transférés vers un centre de transit à l'intérieur du Rwanda où ils reçoivent une assistance humanitaire.
Selon le personnel du HCR sur le terrain, des personnes continuent d'arriver à Goma et ses environs depuis leurs villages d'origine dans les zones de Masisi et Walikale, mais l'afflux s'est un peu ralenti. Le personnel du HCR a enregistré 10 300 personnes dans un site spontané localisé à 25 kilomètres de Goma et à 9 000 à Mugunga III, l'une des 31 installations gérées par le HCR et accueillant des personnes déplacées internes au Nord-Kivu.
Les personnes qui arrivent dans ces deux sites sont épuisées et affamées. Elles transportent des matelas et des seaux remplis d'articles essentiels. Des centaines de personnes dorment dans les locaux d'une école et d'une église dans le site spontané, alors qu'environ 1000 personnes se dirigent vers le Sud-Kivu.
« Nous travaillons avec nos partenaires pour fournir une assistance incluant des abris et d'autres articles non alimentaires », a indiqué le porte-parole du HCR Adrian Edwards vendredi. « Des fonctionnaires du HCR en charge de la protection sont sur le terrain pour recenser les besoins et identifier les personnes déplacées internes qui sont les plus vulnérables. »
Ces tout derniers déplacés s'ajoutent à la population déplacée qui est déjà massive au Nord-Kivu et dans le Sud-Kivu voisin. Pour le premier trimestre de cette année, le conflit aurait généré environ 300 000 déplacés, selon les statistiques préparées par OCHA (Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires) avec la contribution du HCR et d'autres organisations. Avec ces tout derniers déplacements de population, plus de deux millions de personnes sont maintenant déracinées à travers tout le pays, y compris 1,4 million de personnes dans les deux Kivus.
La plupart des déplacés se trouvent dans le Sud-Kivu où, durant les trois premiers mois de cette année, quelque 220 000 personnes ont fui les affrontements continuels entre les rebelles des Forces démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) et les milices Mai Mai. Le déplacement de population est également observé par les troupes des Nations Unies pour le maintien de la paix ainsi que les forces armées congolaises menant conjointement une action militaire, bien que cette opération soit maintenant suspendue.
Au Nord-Kivu, les combats entre les forces gouvernementales et les soldats loyaux à l'ancien commandant rebelle Bosco Ntaganda se sont intensifiés en avril. Environ 58 000 d'entre eux étaient nouvellement déplacés dans la province entre janvier et mars. Des milliers d'autres ont fui en avril.
Nous sommes particulièrement préoccupés par les conditions d'environ 38 000 déplacés dans les zones de Masisi et Walikale. Le HCR ne peut accéder à ces personnes du fait de l'insécurité. Beaucoup se trouvent dans des installations de déplacés situées dans des zones qui sont désormais sous l'influence des groupes rebelles ou des milices. Cela concerne notamment le site de Mpati, où il y a plus de 9000 personnes, ainsi que ceux de Nyange (1305 personnes) et Kivuye (2717 personnes).
Les personnes déplacées qui ont fui Mpati ont rapporté des cas de harcèlement, de travail forcé et d'extorsion. Il y a également des informations préoccupantes faisant état de viols en fin de semaine dernière dans le territoire de Walikale.
Le HCR appelle toutes les parties à autoriser d'urgence l'accès humanitaire à ces groupes vulnérables et à respecter leurs droits, y compris le droit à la sécurité, à l'aide médicale et à la liberté de mouvement. Nous soulignons également l'importance de préserver le caractère civil des camps et nous exhortons les autorités provinciales à accroître la sécurité dans et autour des camps quand c'est possible.
Parallèlement, notre bureau au Rwanda fait état d'une moyenne de 1000 personnes qui traversent chaque jour la frontière vers le Rwanda au point de passage frontière de Goma-Gisenyi depuis ce week-end. La plupart sont des femmes, des enfants et des personnes âgées qui viennent de Masisi et Walikale, via Goma. Les nouveaux arrivants sont transférés vers un centre de transit à l'intérieur du Rwanda où ils reçoivent une assistance humanitaire.
Par Simplice Kpandji à Goma, République démocratique du Congo, et Anouck Bronee à Gisenyi, Rwanda