HCR : Inclure les réfugiés et les personnes déplacées en Colombie dans les pourparlers de paix
HCR : Inclure les réfugiés et les personnes déplacées en Colombie dans les pourparlers de paix
GENÈVE, 12 avril (HCR) - Le HCR se félicite des pourparlers de paix entre le gouvernement colombien et les rebelles de l'Armée de libération nationale, ou ELN, visant à mettre fin à plus d'un demi-siècle de combats. Ces négociations pour la paix devraient accorder une attention particulière aux droits des victimes, en particulier les personnes déplacées et les réfugiés, a déclaré le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés.
Il y a deux semaines, le 30 mars 2016, le Gouvernement colombien et l'ELN ont annoncé qu'ils allaient entamer des pourparlers de paix officiels pour mettre fin à cinq décennies de conflit armé en Colombie. Ce conflit a généré la deuxième plus importante situation de déplacement au monde aujourd'hui, après la Syrie.
Quelque 6,7 millions de personnes sont déplacées à l'intérieur de la Colombie - soit environ 13 pour cent de sa population. Par ailleurs, 360 000 réfugiés officiellement reconnus ont fui à l'étranger, la plupart en Equateur qui accueille le plus grand nombre de réfugiés en Amérique latine - et au Venezuela, où sont hébergés environ 170 000 Colombiens ayant besoin d'une protection internationale.
« Le HCR estime qu'un résultat positif des négociations ouvrira la voie à la réintégration des déplacés internes et des réfugiés rapatriés, d'où une amélioration de la situation des droits humains ainsi qu'un développement économique et social dans des régions reculées, y compris des régions frontalières », a indiqué le porte-parole du HCR Adrian Edwards aux journalistes lors d'un point de presse mardi à Genève (12 avril).
« Parallèlement, les réfugiés et demandeurs d'asile colombiens auront encore besoin d'une protection internationale dans les pays d'asile, et le caractère volontaire du rapatriement devra leur être assuré », a-t-il ajouté.
Adrian Edwards a indiqué que le HCR soutient la participation active des réfugiés et des personnes déplacées internes durant les pourparlers de paix. Il a souligné que les victimes devraient avoir accès aux parties engagées dans les négociations, comme cela s'était passé durant les pourparlers entre le gouvernement et les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), lorsque plus de 60 victimes avaient pu participer aux négociations de la Havane.
« Le HCR est prêt à appuyer le gouvernement de la Colombie dans ses efforts pour rétablir les droits des Colombiens déplacés internes et des réfugiés rapatriés ainsi que pour répondre à leurs besoins en matière de protection et d'assistance », a-t-il déclaré.
« D'après l'expérience du HCR dans les situations post-conflit à travers le monde, les cadres de solutions régionales - incluant des mécanismes tripartites, des accords de rapatriement volontaire, des stratégies de réinsertion et une politique publique pour l'intégration locale, surtout en milieu urbain - contribuent à construire une paix durable », a-t-il ajouté.
En Colombie, le HCR a participé à une initiative intitulée Solutions de transition, visant à aider les communautés déplacées à obtenir des aides en matière de logement, de terrains et de moyens d'existence, à renforcer des communautés et à l'exercice des droits fondamentaux. Quelque 38 700 personnes en ont bénéficié dans 17 localités.
En Équateur, une initiative distincte intitulée Solutions globales a également permis de venir en aide à des réfugiés et demandeurs d'asile colombiens pour qu'ils puissent exercer leurs droits à bénéficier de soins de santé, d'éducation, d'emploi et de logement, et recevoir un soutien et une aide juridique.
Au Venezuela, les efforts d'intégration locale se concentrent sur la publication d'une documentation pour aider les gens à bénéficier d'une véritable protection, y compris un accès effectif aux services de santé, d'éducation, de logement et à des opportunités pour les moyens d'existence.