L'Equateur informe les réfugiés qu'ils ont accès gratuitement aux services de santé
L'Equateur informe les réfugiés qu'ils ont accès gratuitement aux services de santé
LAGO AGRÍO, Equateur, 10 septembre (UNHCR) - Les autorités de l'Equateur, le pays latino-américain qui compte le plus grand nombre de personnes nécessitant de la protection de l'UNHCR, ont lancé une campagne d'information pour que les réfugiés sachent qu'ils ont le droit de bénéficier gratuitement des soins de santé publics.
« Les réfugiés, hommes et femmes, ont le droit de bénéficier des services offerts par le Gouvernement équatorien. Mais la santé, plus qu'un service, devrait être considérée comme un droit de la population toute entière », a déclaré María Fernanda Espinosa, Ministre des affaires étrangères, à Lago Agrío, la capitale de la province de Sucumbíos, dans le nord de l'Equateur.
Cette partie de l'Equateur se trouve près de Putumayo, une région colombienne en proie à l'instabilité. Au cours de la dernière décennie, certaines villes frontalières de l'Equateur comme Lago Agrío ont connu une augmentation rapide de la population de réfugiés, fuyant le conflit interne violent qui sévit en Colombie.
La campagne d'information sur la santé, menée par le Ministère des affaires étrangères, a été produite avec le soutien de l'UNHCR et du Ministère de la santé publique. La déléguée de l'UNHCR en Equateur, Marta Juarez, et la Ministre de la santé Caroline Chang ont participé à la cérémonie organisée le 6 septembre. María Fernanda Espinosa a remercié l'UNHCR pour son « intense collaboration » avec le gouvernement, dans le but de soutenir ses efforts pour devenir un leader dans le domaine de la protection des droits humains.
Dans les provinces du nord de l'Equateur, des prospectus et des affiches seront distribués, et des annonces seront diffusées à la radio. Le personnel médical suivra une formation sur les droits des réfugiés. Il faut espérer que cela permettra aux réfugiés, ainsi qu'à la communauté locale, de bénéficier de bons services médicaux de bonne qualité.
L'Equateur est le pays d'Amérique latine qui compte la population la plus importante nécessitant une protection internationale, soit environ 250 000 personnes. Cependant, que ce soit en raison d'un manque d'information, de craintes pour leur sécurité ou simplement car ils vivent dans des régions très éloignées, seulement 45 000 personnes sont enregistrées auprès des autorités gouvernementales ou de l'UNHCR. De ce fait, des milliers de personnes vivent sans protection juridique et avec peu ou pas d'accès aux services publics.
Cette nouvelle campagne pour informer les réfugiés sur les services de santé fait partie d'un effort plus global de la part du gouvernement et de l'UNHCR pour protéger et assister tous ces ressortissants colombiens qui ont besoin de protection internationale. L'UNHCR mène une étude dans tout le pays cette année pour localiser ces dizaines de milliers de Colombiens et évaluer leurs besoins.
Le Gouvernement équatorien a récemment annoncé des projets de développement pour Sucumbíos et trois autres provinces situées à la frontière avec la Colombie. Le « Plan Equateur » inclue des mesures pour améliorer l'intégration et le niveau de vie des Colombiens qui ont fui leur pays depuis des années. L'Equateur étudie même la possibilité de régulariser le statut de tous les Colombiens sur son territoire.
Cependant, dans de nombreuses localités, il n'y a pas aucun service public. Depuis l'année 2000, l'UNHCR a concentré ses efforts dans la zone frontalière au nord, mettant en oeuvre des projets pour améliorer les conditions de vie des communautés accueillant des réfugiés afin de favoriser l'intégration et une cohabitation pacifique.
Certains de ces projets, a indiqué la déléguée de l'UNHCR, ont pour but d'améliorer les services de santé disponibles à la fois pour les réfugiés et pour les petites communautés locales de la province. Marta Juarez a indiqué que l'UNHCR faisait partie d'un projet de prévention contre le VIH mis en oeuvre dans le cadre d'un effort conjoint de huit agences des Nations Unies.
Après l'inauguration de la campagne, les autorités ont visité le quartier de San Valentin, dans les alentours de Lago Agrío, qui connaît une forte concentration de réfugiés. Ramón Soria, le médecin en chef du centre local de santé qui avait été ouvert par la Ministre de la santé, a indiqué que 70 pour cent de ses patients étaient colombiens.
Une Colombienne, âgée de 38 ans, faisait partie des cinq réfugiés attendant pour une consultation médicale. Elle est arrivée en Equateur avec ses trois enfants il y a 18 mois, après que son père ait été tué, elle a laissé derrière elle sa maison et ses terres pour recommencer sa vie en Equateur.
« Je veux vous remercier ainsi que le Gouvernement équatorien pour tout ce que vous nous avez donné - pour nous avoir donné la chance de vivre dans la paix », a-t-elle dit à la Ministre équatorien des affaires étrangères.
Par Xavier Orellana à Lago Agrío, Equateur