Le Secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, en visite au Tchad / La situation au Tchad
Le Secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, en visite au Tchad / La situation au Tchad
IRIDIMI, Tchad, 2 juillet 2004 (UNHCR)
Le point sur la situation
Les opérations d'assistance des quelque 170 000 réfugiés soudanais dans l'est du Tchad se sont encore intensifiées, avec de nombreux convois permettant de déplacer les réfugiés de la zone frontière vers l'intérieur du pays.
De nouvelles équipes ont été déployées sur le terrain et des tonnes supplémentaires de matériel ont été apportées. A ce jour, 118 000 réfugiés ont été relocalisés dans les 8 camps installés loin de la frontière.
Chaque jour, 1 500 réfugiés sont convoyés vers les camps d'accueil. Dans les dernières semaines, l'UNHCR a renforcé ses équipes dans l'Est du Tchad. Un coordinateur d'urgence, un coordinateur pour la logistique, 4 officiers de protection de plus, un expert des violences sexuelles et domestiques, un spécialiste de la protection enfantine, un expert de l'enregistrement et un responsable de l'approvisionnement. D'autres experts pour l'eau, les situations sanitaires, les télécommunications ou encore les relations extérieures devraient bientôt rejoindre le Tchad.
Le 3ème des 22 vols d'urgence prévus dans la dernière phase du pont aérien est prévu pour aujourd'hui vendredi à N'Djamena, avec un chargement de tentes en provenance du Pakistan. D'autres vols sont attendus tous les jours pour apporter quelque 16 000 tentes. A cela, vient s'ajouter les 2 chargements de matériel de secours donnés par l'Association libyenne GIFCA qui ont été convoyés vers la ville d'Abéché dans l'est du Tchad et seront distribués très bientôt dans les camps. Ce don de GIFCA est composé de 500 matelas, 500 nattes, 500 couvertures, 500 moustiquaires, 39 bâches, 1 000 bouilloires, 1 000 marmites, 500 caisses de savon et 1 000 lanternes.
Dans la partie sud de la zone frontière, l'UNHCR a conduit les derniers réfugiés installés autour de la ville frontière de Adé vers le camp de Djabal. Au total, ce sont 7 000 personnes qui ont été déplacées vers les camps. Plusieurs milliers de réfugiés ont choisi de rester dans la zone frontière car la plupart sont bien intégrés dans la population locale. Dans le camp de Djabal, la situation en eau est en train de s'améliorer. La société tchadienne, Taipa, a commencé à creuser 3 puits. Par contre, l'eau continue à être acheminée par camions citerne vers le camp de Goz Beida en attendant que les puits fournissent l'eau nécessaire. Dans le sud, de très fortes pluies ont maintenant commencé. Les pluies inondent les wadis, rendant dangereuse la route entre Goz Beida et Koukou Angarana. Dans le camp de Goz Amer, 90 % des 2 100 tonnes de rations alimentaires du Programme Alimentaire Mondial, ont été prépositionnées. Cela signifie que les réfugiés auront accès à la nourriture pendant les 5 prochains mois.
Kofi Annan Aujourd'hui vendredi, le Secrétaire Général des Nations Unies, Kofi Annan visite le camp de réfugiés de Iridimi dans l'est du Tchad, où il est prévu qu'il rencontre des représentants des réfugiés. Le Secrétaire Général est accompagné par le Représentant de l'UNHCR au Tchad et par les Représentants des autres agences des Nations Unies présentes au Tchad. A Iridimi, il est aussi prévu qu'il visite le centre de santé installé par MSF Belgique, le centre de distribution alimentaire géré par CARE et le système d'alimentation en eau mis en place par Norwegian Church Aid.
Le camp d'Iridimi a ouvert le 21 mars dernier, il compte maintenant plus de 15 000 réfugiés. Pendant ce temps, de l'autre côté de la frontière, au Soudan, l'UNHCR se déploie rapidement pour améliorer le sort des centaines de milliers de soudanais du Darfour, qui vivent actuellement dans des camps de déplacés. Hier les équipes de l'UNHCR ont organisé une session de formation pour une quarantaine d'officiels gouvernementaux soudanais qui ont été envoyés à El Geneina pour gérer les camps de déplacés internes. On estime à un million, le nombre de personnes qui ont fui leurs villages après plus d'un an de violence ethnique dans le Darfour, où les milices ont tué, violé et chassé une grande partie de la population.
L'UNHCR a été sollicitée par les autres équipes des Nations Unies sur le terrain pour assurer la protection, la gestion des camps et la planification des sites. Hier, les formations ont mis l'accent sur les responsabilités des administrateurs des camps quant à la sécurité des personnes déplacées en accord avec les standards internationaux et spécialement la préservation des droits des femmes et des enfants.
Les nouveaux fonctionnaires soudanais (pour la plupart des avocats et des enseignants) devraient assurer des responsabilités de gestion dans les 8 camps de la région de El Geneina. Le recensement exact du nombre de personnes déplacées n'a jamais eu lieu. La plupart des camps ont été érigés spontanément lorsque les habitants du Darfour ont fui leurs villages en feu. Ces camps sont souvent installés loin de points d'eau et se trouvent dans une région totalement désertique.
Concernant maintenant les réfugiés tchadiens au Soudan, les équipes de l'UNHCR ont prévu de rencontrer les quelques 3 500 réfugiés tchadiens qui ont fui vers le Soudan au début des années 80. Ils racontent qu'ils ont eux aussi été victimes des récentes violences au Darfour et qu'ils souhaitent maintenant rentrer chez eux avec l'aide de l'UNHCR.