Les membres de la communauté internationale demandent que des mesures soient prises face à l'escalade de la crise au Soudan lors de l'Assemblée générale des Nations Unies
Les membres de la communauté internationale demandent que des mesures soient prises face à l'escalade de la crise au Soudan lors de l'Assemblée générale des Nations Unies
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17 mois de conflit au Soudan ont entraîné la pire crise alimentaire au monde.
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Aujourd'hui, lors de l'Assemblée générale de l'ONU, les organisations des Nations Unies et les États membres appelleront à des mesures renforcées pour mettre fin à la guerre et pour intensifier la réponse humanitaire au Soudan et dans la région.
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La réunion sera retransmise en direct à partir de 10 heures EST/14 heures GMT/16 heures CET.
NEW YORK – Alors que la crise humanitaire qui frappe le Soudan entre dansson dix-huitième mois, les Nations Unies et les États membres vont demander aujourd'hui que des mesures immédiates soient prises pour protéger les civils, accroître le financement et l'accès de l'aide humanitaire et mettre un terme aux combats une fois pour toutes.
Les hostilités persistantes dans tout le pays ont plongé des millions de civils dans la détresse, déclenchant la crise de déplacement forcé qui connaît la croissance la plus rapide au monde. Plus de 10 millions de personnes, dont la moitié sont des enfants, ont fui leur foyer depuis avril 2023. Plus de 2 millions de personnes ont cherché refuge dans les pays voisins.
Le Soudan connaît également la plus grande crise alimentaire au monde. Plus de la moitié de la population du pays, soit près de 26 millions de personnes, est confrontée à des niveaux élevés de malnutrition aiguë. Une situation de famine a été confirmée dans le camp de Zamzam, dans le nord du Darfour, et de nombreuses autres régions sont menacées. Près de 5 millions d'enfants et de femmes enceintes ou allaitantes souffrent de malnutrition aiguë.
Les soins de santé et les services de base ont été réduits à néant, le choléra et d'autres maladies sont en augmentation et les enfants sont privés d'école pour la deuxième année consécutive. Cette situation est l'une des pires crises de protection de l'histoire récente, avec des niveaux alarmants de violence sexuelle et sexiste qui continuent de terroriser les civils, en particulier les femmes et les jeunes filles.
Alors que les hostilités se poursuivent sans relâche, il est plus urgent que jamais de mener une action humanitaire pour venir en aide à des millions de personnes au Soudan et dans la région. Au Soudan, le manque de financement, l'insécurité et les difficultés d'accès de l'aide humanitaire continuent d'entraver les efforts d'intensification de la réponse.
Les pays voisins, bien que déjà confrontés à un sous-financement chronique et à la présence d'importantes populations déplacées avant le conflit soudanais, ont continué d'accueillir les réfugiés de ce pays. Un soutien accru est nécessaire pour aider les pays d'accueil à fournir une protection essentielle et une assistance vitale aux nouveaux arrivants.
La réunion ministérielle qui se tient aujourd'hui à l'Assemblée générale des Nations Unies à New York est organisée conjointement par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) et le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, ainsi que par le Royaume d'Arabie Saoudite, la République arabe d'Égypte, les États-Unis d'Amérique, l'Union africaine et l'Union européenne. Ensemble, ils exposeront les conséquences humaines dévastatrices que pourraient avoir une absence de réaction urgente et collective de la part de la communauté internationale pour endiguer la crise humanitaire et mettre un terme aux combats au Soudan.
Le plan de réponse humanitaire 2024 pour le Soudan prévoit 2,7 milliards de dollars pour venir en aide à 14,7 millions de personnes jusqu'à la fin de l'année. Il est actuellement financé à moins de la moitié (49 %).
Le plan régional d'intervention en faveur des réfugiés du Soudan de cette année nécessite 1,5 milliard de dollars pour venir en aide à 3,3 millions de réfugiés, de rapatriés et de membres des communautés d'accueil dans sept pays voisins du Soudan. Il n'est actuellement financé qu'à hauteur de 25 %.
- La secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires et coordinatrice des secours d'urgence par intérim, Joyce Msuya, a déclaré : « La population du Soudan a enduré 17 mois d'enfer, et les souffrances ne cessent de croître. Des milliers de civils ont été tués, des communautés entières ont été déracinées et privées de nourriture, des familles ont été séparées, des enfants ont été traumatisés, des femmes ont été violées et maltraitées. Une action déterminée de la part de la communauté internationale est urgente. Nous avons besoin d'un accès humanitaire à tous ceux qui en ont besoin, par toutes les voies nécessaires, d'un financement accru pour la réponse, d'engagements fermes pour protéger les civils, et surtout, de mesures réelles et inclusives pour mettre fin à cette guerre dévastatrice ».
- Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, a déclaré : « Cette guerre atroce a entraîné le déracinement de millions de personnes, les forçant à quitter leurs habitations, leurs écoles et leurs emplois à la recherche de la sécurité. Les pays voisins du Soudan accueillent généreusement un nombre croissant de réfugiés, mais ne peuvent assumer seuls cette responsabilité. Les populations ont besoin d'une aide humanitaire immédiate et d'un soutien pour reconstruire leur vie. Des efforts de paix significatifs sont également nécessaires de toute urgence pour que les gens puissent enfin rentrer chez eux. La stabilité de toute la région est en jeu ».
- Le ministre des affaires étrangères du Royaume d'Arabie saoudite, S.A. le prince Faisal bin Farhan Al Saud, a déclaré : « Le Royaume d'Arabie saoudite n'a pas ménagé ses efforts pour soutenir le peuple soudanais depuis le début de la crise. Nous avons notamment contribué à la mise en place d'une plate-forme humanitaire pour le Programme alimentaire mondial à Djeddah, qui sert de centre de stockage et d'envoi de l'aide au Soudan et aux pays voisins touchés par la crise. Il est essentiel de relancer les opérations humanitaires, de protéger les civils et les travailleurs humanitaires et de garantir la sécurité des couloirs humanitaires pour l'acheminement de l'aide ».
- Le ministre des affaires étrangères de la République arabe d'Égypte, S.E. M. Badr Abdelatty, a déclaré : « Le gouvernement égyptien est engagé à mettre fin au conflit au Soudan, à assurer l'aide humanitaire et la protection des civils. Une action collective pour préserver la souveraineté, l'unité et l'intégrité territoriale du Soudan est indispensable ».
- L'ambassadrice et représentante permanente des États-Unis d'Amérique, S.E. Mme Linda Thomas-Greenfield, a déclaré : « La guerre au Soudan a engendré la pire crise humanitaire au monde et, alors que les dirigeants se réunissent à New York, la famine menace toute une génération. Les États-Unis ont travaillé sans relâche avec leurs partenaires pour négocier un accès humanitaire vital au-delà des lignes de conflit et au-delà des frontières, ainsi que pour mettre fin à la violence par la médiation. La communauté internationale doit redoubler d'efforts pour mettre fin à cette spirale de mort et de destruction. Le peuple soudanais le mérite ».
- La commissaire de l'Union africaine chargé de la santé, des affaires humanitaires et du développement social, S.E. l'ambassadrice Cessouma Minata Samate, a déclaré : « L'Union africaine (UA) s'est engagée à verser 11 millions de dollars en 2024, dont 7 millions de dollars provenant du Fonds de paix de l'UA, pour soutenir la paix et la stabilité en Afrique. Ce financement contribuera aux efforts humanitaires en faveur du Soudan et de ses voisins qui accueillent les réfugiés, et soutiendra le processus de paix au Soudan. L'UA condamne le conflit en cours au Soudan et appelle à une action rapide pour protéger les vies et les infrastructures ».
- Le commissaire européen chargé de la gestion des crises, S.E. M. Janez Lenarčič, a déclaré : « La situation au Soudan ne peut désormais être décrite que comme une catastrophe humanitaire du plus haut niveau. Toutes les parties commettent des atrocités, comme l'a récemment confirmé la mission d'enquête des Nations Unies. La guerre, qui en est à sa deuxième année, a plongé certaines parties du Darfour Nord dans la famine, et la situation devrait encore se détériorer. Les atrocités et la famine sont le résultat du conflit. Je réitère mon appel à toutes les parties au conflit pour qu'elles explorent tous les moyens possibles de le résoudre, tout en respectant le droit humanitaire international. Pour contribuer à remédier aux répercussions de la guerre, j'ai demandé à l'autorité budgétaire de l'UE d'approuver l'octroi d'une aide humanitaire supplémentaire au Soudan et aux pays voisins. »
Contacts médias :
- Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) à New York : Amanda Price, [email protected],+1 917 853 2839
- HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, à Genève : William Spindler, [email protected],+41 79 549 5998