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Le HCR et ses partenaires fournissent une aide d'urgence dans un contexte d'arrivées massives de Soudanais à la frontière sud-soudanaise

Points de presse

Le HCR et ses partenaires fournissent une aide d'urgence dans un contexte d'arrivées massives de Soudanais à la frontière sud-soudanaise

20 Décembre 2024 Egalement disponible ici :
Une femme en orange est photographiée de dos, portant son enfant.

Des familles arrivent dans un centre de transit à Renk, au Soudan du Sud, le 18 décembre, après avoir fui l'escalade de la violence au Soudan. 

GENÈVE – Après plus de 20 mois de combats, la guerre au Soudan ne montre aucun signe de ralentissement. Au contraire, elle continue à s'intensifier. Le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, alerte sur le fait que l'augmentation récente du nombre de nouveaux arrivants au Soudan du Sud entraîne une saturation des services dans les zones frontalières. L'organisation attire également l'attention sur le fait que le financement de la réponse humanitaire reste insuffisant.

En moins de trois semaines, plus de 80 000 personnes ont cherché refuge au Soudan du Sud suite à l'escalade des combats dans les États soudanais du Nil blanc, du Sannar et du Nil bleu. Le nombre moyen d'arrivées quotidiennes a donc plus que triplé par rapport aux semaines précédentes. La majorité de ces personnes sont des femmes et des enfants qui présentent des besoins humanitaires urgents. Elles arrivent principalement par des points de passage frontaliers isolés et difficiles d'accès et s'installent dans de petits villages proches de la frontière. Les personnes qui fuient la dernière vague de violence au Soudan ne sont pas seulement des Soudanais, mais aussi des réfugiés sud-soudanais qui vivaient auparavant dans l'État du Nil blanc, où ils étaient relativement en sécurité depuis le début du conflit.

Les réfugiés et les Sud-Soudanais de retour au pays sont installés dans des abris de fortune. Certains s'abritent même sous des arbres. Malgré le peu de services et de ressources disponibles dans ces zones frontalières, beaucoup hésitent à poursuivre leur route, espérant que la situation sécuritaire s'améliore au Soudan, ce qui leur permettrait de rentrer rapidement chez eux.

Les premières évaluations effectuées à Joda, le principal poste frontière entre le Soudan et le Soudan du Sud, montrent que les taux de malnutrition dépassent le seuil d'urgence. Les produits thérapeutiques sont en rupture de stock et les réserves de nourriture sont extrêmement basses, ce qui aggrave la situation nutritionnelle et représente un danger particulier pour les enfants de moins de 5 ans, les femmes enceintes et les mères allaitantes. La pénurie d'eau potable et le manque de latrines et d'installations sanitaires viennent également aggraver la situation, posant un risque réel de propagation du choléra et d'autres maladies mortelles. Les structures sanitaires locales sont soit insuffisantes, soit débordées, soit non fonctionnelles.

Le besoin en soutien et en services psychosociaux est également important. Les personnes en fuite témoignent des expériences traumatisantes qui les ont forcées à fuir, telles que les bombardements aériens et le fait d'avoir assisté à des massacres de masse. Dans certaines localités, des personnes ont témoigné avoir dû marcher jusqu'à deux semaines pour se mettre en sécurité, et que plusieurs d'entre elles étaient mortes de faim, de déshydratation et d'épuisement au cours de ce périple.

Les villages isolés où se retrouvent les personnes en fuite ont, dans certains cas, doublé, voire triplé leur population. Par exemple, les villages de Gerbana et Dukuduku, qui accueillent des réfugiés pour la première fois depuis le début du conflit, avaient une population combinée de 6 000 habitants il y a seulement quelques semaines et accueillent maintenant 15 000 nouveaux arrivants. Ce nombre dépasse de loin les capacités de ces villages en termes de ressources et d'infrastructures.

Les deux centres de transit existants à Renk accueillent actuellement près de 17 000 personnes, soit quatre fois leur capacité réelle. Selon les informations disponibles, l'hôpital du comté de Renk est débordé par l'arrivée de centaines de blessés au cours des dernières semaines.

En réponse à ce nouvel afflux, le HCR et ses partenaires renforcent leurs activités de protection et d'assistance, notamment en raison de l'absence de partenaires humanitaires dans certaines des zones accueillant les nouveaux arrivants. Pour l'instant, nous nous concentrons sur la fourniture d'une assistance vitale, y compris l'approvisionnement en eau et les soins de santé de base. Au poste frontière de Joda, les capacités sont renforcées et les acteurs humanitaires ont mis en place des dispositifs de monitoring aux cinq points de passage non officiels.

Des biscuits à haute teneur énergétique, des articles sanitaires, des kits d'hygiène menstruelle et de dignité pour les femmes ainsi que des articles sanitaires ont été distribués, de même que des sachets de réhydratation orale pour traiter les cas de déshydratation et de diarrhée. Les partenaires en matière de santé ont intensifié leurs efforts en augmentant la capacité d'accueil avec des tentes et des lits supplémentaires, en se réapprovisionnant en fournitures médicales et en déployant davantage de personnel pour traiter les patients en situation critique à l'hôpital principal.

La recherche de sites pour l'installation d'un nouveau centre d'accueil et l'agrandissement des centres de transit existants est en cours, afin d'accélérer l'enregistrement et la réinstallation dans les zones de retour et autres lieux d'accueil des réfugiés à travers le pays. Les autorités locales attribuent des terrains aux nouveaux arrivants, ce qui permet à certains d'entre eux de se construire un abri.

Malgré les efforts déployés pour faire face à cet afflux soudain, la réponse humanitaire reste terriblement sous-financée. Les partenaires humanitaires au Soudan du Sud n'ont reçu que 24 % de ce qui est nécessaire pour répondre de manière appropriée aux besoins de la population cette année. Le manque de financement compromet les mesures prises pour faire face à cette nouvelle situation d'urgence et apporter un réel soutien aux nouveaux arrivants et aux communautés qui les accueillent. Le HCR, ainsi que 48 de ses partenaires, auront besoin de 468 millions de dollars en 2025 pour soutenir les personnes réfugiées et les communautés d'accueil.

Près d'un million de personnes sont arrivées au Soudan du Sud depuis le début du conflit soudanais en avril 2023.

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