Le HCR redéploie des ressources vers la Mauritanie

GENEVE, 16 octobre (UNHCR) - L'agence des Nations Unies pour les réfugiés a redéployé avec succès diverses ressources composées de moyens de transport et d'articles de secours, depuis le Libéria vers le sud de la Mauritanie, après un épuisant voyage tout-terrain qui a duré 25 jours.

Les 20 camions de l'UNHCR et leur chargement humanitaire sont arrivés lundi à Rosso, dans le sud de la Mauritanie. Ils seront utilisés pour soutenir l'opération de rapatriement volontaire et de réintégration des réfugiés mauritaniens depuis le Sénégal et le Mali, qui va commencer ce mois ou au début du mois prochain.

Le convoi a quitté Monrovia le 21 septembre et effectué environ 1 000 kilomètres à travers le Libéria, la Guinée et le Sénégal. Les véhicules étaient conduits par des employés de l'organisation humanitaire allemande GTZ, un partenaire de l'UNHCR.

Ils ont transporté 2 000 seaux, 1 600 sets de cuisine, 4 500 assiettes, 9 600 pains de savon, 3 125 couvertures, 3 920 jerrycans, 20 rouleaux de tissus, 3 600 pièces de vêtements pour femme et des moustiquaires.

« Ce qui vient d'être accompli est extraordinaire. Le redéploiement a été effectué dans des conditions extrêmes. Il a réussi grâce à la persévérance des membres du convoi », a indiqué Ursula Aboubacar, directrice adjointe du bureau de l'UNHCR pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord.

Le convoi a été envoyé en Mauritanie dans le cadre des efforts de l'UNHCR pour utiliser au maximum les ressources existantes et minimiser le coût de la nouvelle opération. L'agence des Nations Unies pour les réfugiés recherche des solutions pour redéployer autant d'actifs que possible depuis d'autres programmes qui sont en train de se terminer actuellement en Afrique de l'Ouest. L'agence a achevé le programme de rapatriement assisté au Libéria à la fin du mois de juin cette année, qui a aidé plus de 100 000 réfugiés à rentrer chez eux depuis fin 2005.

Les ressources venues du Libéria vont être très utiles pour l'UNHCR, qui doit faire face à un manque de financement pour l'opération en Mauritanie. L'agence a lancé un appel pour un montant de sept millions de dollars à la fin du mois d'août pour financer le rapatriement volontaire de 24 000 réfugiés mauritaniens, principalement du Sénégal et du Mali.

« Ce retour va aider à résoudre l'une des situations de réfugiés les plus anciennes en Afrique. Il représente actuellement la seule solution durable au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Certains des réfugiés mauritaniens ont passé plus de 20 ans en exil », a expliqué Jennifer Pagonis, la porte-parole de l'UNHCR aux journalistes mardi à Genève.

« L'opération, qui va durer 17 mois et doit surmonter des défis logistiques majeurs, devrait démarrer ce mois-ci », a indiqué Jennifer Pagonis, ajoutant « qu'avec seulement 500 000 dollars reçus à ce jour, nous craignons de sérieux retards. »

Plus de 60 000 Mauritaniens ont fui vers le Sénégal et le Mali en avril 1989, lorsqu'un conflit de longue date portant sur la frontière entre les deux pays a dégénéré en violence ethnique. Entre 1996 et 1998, l'UNHCR a aidé à la réintégration de quelque 35 000 rapatriés, qui ont décidé de rentrer spontanément en Mauritanie.

Pour marquer la Journée mondiale du réfugié le 20 juin de cette année, le Président mauritanien nouvellement élu, Sidi Ould Cheikh Abdallahi, a annoncé sa décision d'inviter tous les réfugiés encore en exil à rentrer.

Selon une récente étude, quelque 24 000 réfugiés mauritaniens vivant dans plus de 250 lieux au Sénégal souhaitent rentrer dans quelque 50 villages situés dans quatre régions de Mauritanie. Il y a aussi des réfugiés mauritaniens au Mali, dont quelques uns ont exprimé le souhait de rentrer chez eux. La Mauritanie, le Sénégal et l'UNHCR devraient signer cette semaine un accord tripartite définissant le cadre juridique de ce retour.

L'UNHCR va aider les réfugiés mauritaniens à rentrer chez eux en organisant un transport sûr et en leur fournissant une aide initiale à la réintégration dans leur village d'origine. L'agence va aussi soutenir les communautés locales par des infrastructures, des services de santé et d'éducation. L'opération a été préparée avec soin pour éviter la saison des pluies et les difficultés qu'elle occasionne pour voyager.

« A cause de la capacité d'absorption limitée et des infrastructures réduites dans les zones de retour, nous prévoyons de rapatrier jusqu'à 7 000 réfugiés avant la fin de l'année. Les autres réfugiés rentreront en 2008 », a indiqué Jennifer Pagonis.