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Le HCR fait son possible pour aider les déplacés au nord du Yémen

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Le HCR fait son possible pour aider les déplacés au nord du Yémen

La situation humanitaire est désastreuse au nord du Yémen et des personnes déplacées, comme Ghalia et ses jeunes enfants, ont besoin de protection et d'assistance d'urgence.
18 Septembre 2009 Egalement disponible ici :
Un jeune garçon originaire de Harf Sufyan attend que des tentes soient installées près de Khaiwan.

KHAIWAN, Yémen, 18 septembre (HCR) - La situation humanitaire est désastreuse au nord du Yémen dans le gouvernorat de Sa'ada et ses environs et des personnes déplacées, comme Ghalia et ses enfants, ont besoin de protection et d'assistance d'urgence.

« La situation humanitaire de la population civile piégée dans le conflit au nord du Yémen est alarmante », a déclaré vendredi Melissa Fleming, porte-parole du HCR, aux journalistes à Genève. « Prise dans le conflit entre les rebelles d'Al Houti et les forces yéménites depuis cinq semaines, la ville de Sa'ada reste quasiment isolée du reste du monde et inaccessible à la communauté humanitaire des Nations Unies. La plupart des déplacés sont bloqués et dangereusement exposés aux combats car ils sont dans l'incapacité de se rendre dans des zones plus sûres. »

L'agence pour les réfugiés avait auparavant publié une déclaration selon laquelle elle se disait « alarmée » par des informations faisant état de dizaines de personnes tuées et blessées mercredi au cours d'un raid aérien mené sur Al Adi dans le gouvernorat voisin d'Amran. Une accalmie des combats, ces deux derniers jours, a permis aux partenaires locaux du HCR de distribuer de l'aide aux civils à Sa'ada.

Les dernières informations diffusées dans les médias viennent s'ajouter aux appels urgents et répétés des Nations Unies pour l'ouverture de couloirs humanitaires dans le nord du Yémen afin de permettre aux populations civiles de quitter la zone de conflit et aux travailleurs humanitaires de fournir davantage d'aide dans cette région isolée du pays. Cela reste la principale priorité pour le HCR.

Le conflit dans le nord a contraint près de 150 000 personnes à fuir leurs foyers depuis son intensification en 2004. C'est le cas de Ghalia qui était suivie de ses deux fillettes, lorsqu'elle est entrée en contact avec des employés du HCR dans la ville de Khaiwan située dans le gouvernorat d'Amran.

« Etes-vous ici pour nous apporter de l'aide ? Je suis de Sa'ada », a demandé la jeune veuve pale et effrayée à des employés du HCR, qui procédaient alors près de Khaiwan à la recherche d'un emplacement pour installer un nouveau camp et y accueillir des personnes déplacées.

Ghalia et ses enfants sont restées bloquées à Sa'ada pendant trois semaines avant de s'enfuir de la ville assiégée. Elles sont venues à Khaiwan où elles ont trouvé refuge dans une école publique avec d'autres familles. Quand le HCR est arrivé, Ghalia a longuement raconté le cauchemar qu'elles avaient traversé.

« Nous entendions chaque jour des bombardements et des combats. Mes enfants étaient terrorisées », a raconté Ghalia devant ses filles au regard méfiant. « Nous n'avons eu que du pain et de l'eau pendant trois semaines complètes. Il n'y avait ni lait, ni riz, ni viande. J'ai donc décidé de partir. Nous avons roulé pendant 11 heures. J'ai dû donner beaucoup d'argent pour fuir », a-t-elle ajouté.

Les statistiques globales relatives aux déplacements liés à l'actuel renouveau des combats ne sont pas connues. Toutefois quelque 30 000 déplacés auraient fui vers Amran, notamment des personnes originaires de Sa'ada et du district de Harf Sufyan. Aïcha, âgée de 31 ans, faisait partie des personnes qui ont fui Harf Sufyan. « En chemin, nous avons entendu un raid aérien et dix de nos chèvres ont été tuées. Nous aurions pu être tués aussi. Nous étions épuisés. Nos jambes nous font encore mal deux semaines après. »

Le HCR gèrera le camp de Khaiwan dès la fin de sa préparation. L'agence distribuera l'aide d'urgence nécessaire (tentes, couvertures, matelas, nourriture et eau) en coopération avec ses partenaires et le gouvernement, ce qu'elle fait déjà dans le camp d'Al Mazraq situé dans le gouvernorat de Hajjah, au sud-ouest de Sa'ada. Près de 500 familles, soit 3 500 personnes environ, sont hébergées dans le camp.

La plupart des déplacés vivent toutefois chez des proches ou au sein de familles d'accueil. « Nous coordonnons notre action avec les autorités locales pour aller à la rencontre des déplacés afin de leur venir en aide dans les différents endroits où ils se trouvent, que ce soit à Harad ou dans les villages environnants », a expliqué Khaled Halim, chargé de protection au HCR.

Cette semaine, le HCR est également parvenu à distribuer de l'aide à des déplacés présents à Sa'ada via une ONG locale partenaire. Une distribution d'aide du HCR à plus de 700 déplacés était prévue aujourd'hui à Sa'ada.

Des articles non alimentaires sont distribués dans des zones où il est possible d'accéder. Parallèlement, le HCR constitue des stocks d'articles de secours du côté saoudien de la frontière avec le Yémen. L'agence attend le feu vert des deux gouvernements pour lancer une opération transfrontalière qui permettra de venir en aide aux déplacés présents au nord de Sa'ada, en particulier dans la région de Baqim, où des milliers d'entre eux ont besoin d'abri, de nourriture et d'eau.

Le HCR demande également instamment aux autorités saoudiennes d'offrir un lieu sûr et une assistance aux Yéménites déplacés qui chercheraient refuge de l'autre côté de la frontière pour fuir les combats violents. Le HCR s'engage à aider les autorités saoudiennes dans leurs efforts.

Dans l'intervalle, un soutien urgent de la communauté internationale est nécessaire pour soulager la situation désespérée des Yéménites déplacés. A ce jour, le HCR n'a reçu aucune contribution dans le cadre de l'appel d'urgence pour le Yémen d'un montant de cinq millions de dollars et l'agence continue de financer cette opération en puisant dans ses réserves opérationnelles.

Par Laure Chedrawi à Khaiwan, Yémen