Le HCR exhorte à la protection des civils suite à la reprise des combats en République démocratique du Congo
Le HCR exhorte à la protection des civils suite à la reprise des combats en République démocratique du Congo
KINSHASA, République démocratique du Congo, 22 mai (HCR) - L'agence des Nations Unies pour les réfugiés a exprimé mercredi sa préoccupation au sujet de l'éclatement récent de violents combats dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) et a vivement recommandé à toutes les parties de veiller à la sécurité des civils.
De nouveaux combats ont éclaté tôt dans la journée de mardi entre les troupes gouvernementales et les combattants du Mouvement M23 dans la province troublée du Nord Kivu en RDC. Les deux parties se sont opposées pour la première fois en avril 2012, puis plusieurs vagues de combats ont contraint des dizaines de milliers de personnes à se déplacer à l'intérieur du pays, tandis que plus de 60 000 ont trouvé refuge en Ouganda et au Rwanda.
Il s'agit du premier affrontement majeur entre les deux parties depuis que le M23 s'est emparé de Goma, la capitale du Nord Kivu, en novembre dernier avant de se retirer et d'engager des pourparlers de paix avec le gouvernement, en Ouganda. Ces derniers ont peu avancé.
Dans un communiqué de presse publié mercredi, le HCR a affirmé qu'il était particulièrement inquiet pour la sécurité de milliers de déplacés internes dans des camps aux alentours de Goma. « Hier [mardi], des bombardements ont été signalés à proximité du camp de déplacés de Mugunga III, créant la panique parmi les quelque 13 000 habitants, principalement des femmes et des enfants. Six membres de la communauté locale vivant près du camp ont été blessés pendant les attaques », a-t-il déclaré.
Le HCR a ajouté que Mugunga III « s'est vidé, les déplacés internes fuyant Mugunga et se dirigeant vers Goma, à quelque 15 kilomètres à l'est. D'autres ont pris la direction de Sake plus au nord, à 10 kilomètres du camp. Les populations locales fuiraient également la région de Mugunga ».
L'agence pour les réfugiés a également exhorté les parties au conflit à veiller à la protection de tous les civils, y compris les déplacés. « Le principe de distinction entre cibles militaires et population civile doit être respecté », a repris le communiqué de presse en citant Kouassi Etien, le chef du bureau du HCR à Goma.
Selon les estimations des Nations Unies, plus de 2,5 millions de personnes seraient déplacées de force en RDC, dont quelque 900 000 personnes au Nord Kivu. Environ 350 000 personnes déplacées vivraient actuellement dans près de 55 sites de déplacés dans l'ensemble du Nord Kivu, la moitié des camps étant située dans des zones touchées par le conflit. Les autres vivent dans des familles d'accueil.