Le HCR et le Népal lancent un recensement des réfugiés dans les camps situés à l'est

KATMANDOU, Népal, 15 novembre (UNHCR) - Le Gouvernement du Népal et l'UNHCR disposeront bientôt d'informations plus précises concernant les quelque 106 000 réfugiés qui vivent dans les camps situés à l'est du Népal, grâce à un recensement qui a commencé mercredi. Cette opération conjointe se déroulera dans sept camps au cours des prochains mois ; elle commencera dans le camp de Beldangi I dans le district de Jhapa.

« Les données fiables issues de ce recensement aideront le Gouvernement du Népal et l'UNHCR à améliorer la protection et la sécurité des réfugiés ainsi que l'assistance qui leur est fournie sur la base d'informations plus précises sur 'qui est qui' et 'qui est où' », a indiqué Abraham Abraham, délégué de l'UNHCR au Népal.

« L'importance du recensement vient du fait que les données collectées seront utilisées pour établir des profils individuels afin de mieux prévoir, distribuer et contrôler l'aide fournie aux réfugiés, ainsi que pour identifier et détailler les besoins individuels des réfugiés », a-t-il ajouté.

Abraham Abraham a indiqué que ce recensement serait utile non seulement pour le gouvernement et l'UNHCR, mais aussi pour les donateurs et les ONG partenaires de l'UNHCR ainsi que pour les réfugiés eux-mêmes. Les exilés, pour la plupart originaires du Bhoutan, sont convaincus de l'utilité de cet exercice. « Nous n'avions jamais reçu de carte d'identité et c'était difficile parfois, mais maintenant grâce à ce recensement je vais en recevoir une », a dit Hari Subba, un réfugié hébergé à Beldangi I. « Elle va beaucoup nous aider. »

Le camp de Beldangi était une véritable fourmilière mercredi, avec des réfugiés faisant la queue dans une atmosphère agitée à l'extérieur d'une grande tente entrepôt pour participer au recensement. Des vidéos sur des questions de société ont été diffusées pour attirer leur attention pendant qu'ils patientaient avant de pouvoir répondre au questionnaire. Des volontaires portant des casquettes de l'UNHCR répondaient patiemment à leurs questions.

« Je suis très heureuse de venir ici pour le recensement et j'espère que ses résultats participeront à fournir à ma famille des papiers d'identité qui amélioreront notre protection », a indiqué Sumitra Pokhrel, une mère de deux enfants sourds. « Il permettra de corriger et de mettre à jour les renseignements disponibles sur nous. »

La tente abritant le recensement permet d'interviewer 20 familles en même temps, grâce à des bureaux séparés par des cloisons en bois. Les employés de l'UNHCR utilisent un nouveau logiciel d'enregistrement, ProGres, pour enregistrer les renseignements personnels complets et pertinents ainsi que des informations complémentaires.

La plupart des réfugiés sont arrivés au Népal il y a plus de 16 ans et les renseignements personnels disponibles sont limités. Les informations déjà disponibles doivent être validées, comparées avec d'autres renseignements, mises à jour et enfin enregistrées dans une nouvelle base de données. Ce recensement est financé par les pays donateurs comme l'Australie, le Canada, le Danemark, les Pays-Bas, la Nouvelle-Zélande, la Norvège et les Etats-Unis.

Pour nombre de réfugiés, la partie la plus passionnante du recensement a été la séance de photo d'identité. Des huttes en bambou et en chaume situées près de la tente d'interview ont été utilisées comme studio de fortune. Ces photos figureront sur les cartes d'identité.

Les Etats-Unis ont annoncé au début du mois dernier qu'ils offraient la réinstallation à 60 000 réfugiés du Bhoutan vivant dans les camps à l'est du Népal. Cette offre, ainsi que l'intérêt montré par le Canada et l'Australie, pourraient aider ces personnes à sortir de l'impasse dans laquelle elles se trouvent depuis des années grâce à une solution positive et durable, a indiqué l'UNHCR.

Par Nini Gurung à Katmandou, Népal