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Le HCR commence la distribution d'aide auprès des Kényans déplacés

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Le HCR commence la distribution d'aide auprès des Kényans déplacés

L'agence des Nations Unies pour les réfugiés a débuté une distribution d'articles ménagers auprès de centaines de Kényans déplacés dans la capitale, Nairobi.
9 Janvier 2008 Egalement disponible ici :
Deux enfants déplacés abrités à Saint Monica, près du bidonville de Dandora Estate, à Nairobi. On peut également observer des kits de cuisine de l'UNHCR.

NAIROBI, Kenya, 9 janvier (UNHCR) - L'agence des Nations Unies pour les réfugiés a lancé, mercredi, une distribution d'articles ménagers de base auprès de centaines de Kényans déplacés dans la capitale, Nairobi.

L'UNHCR et la société de la Croix-Rouge kényane ont distribué des kits contenant des bâches en plastique pour servir d'abris, des sets de cuisine, des moustiquaires et du savon à 115 familles dans le besoin (soit près de 600 personnes) qui campent dans des églises, des écoles et des commissariats situés dans les banlieues pauvres de la ville. D'autres distributions devraient permettre d'aider quelque 50 000 déplacés supplémentaires, principalement dans la province kényane de la Vallée du Rift.

Le Haut Commissaire adjoint pour les réfugiés, L. Craig Johnstone, a déclaré le week-end dernier que l'UNHCR allait fournir une aide immédiate à près de 100 000 personnes dans le cadre de la réponse globale apportée par les Nations Unies. Des stocks de biens de secours à Nairobi et à Dadaab, dans le nord-est, sont en train d'être empaquetés, tandis que des articles supplémentaires vont être acheminés depuis les dépôts d'urgence localisés à Dubaï ou en Tanzanie.

De nombreuses personnes parmi les déplacés ayant reçu mercredi des biens de secours de l'UNHCR sont sans ressources. Ces anciens habitants de Mathare Valley, l'un des bidonvilles de Nairobi en pleine expansion, ont expliqué avoir fui leurs maisons sans nourriture, vêtements, matériel de couchage, argent, ni biens car ils tentaient d'échapper aux violences post-électorales qui ont fait des centaines de morts.

« Ils ont brûlé notre maison. Ils nous ont dit de partir avant de mettre le feu à la maison. Je ne possède rien. Même ce matelas m'a été donné ici. Mes enfants dorment dehors, dans le froid, sans couverture », a expliqué Pauline, une femme de 30 ans qui a fui sa petite cabane, dans les bidonvilles de Mathare. Elle a trouvé refuge dans le commissariat proche de Huruma, qui abrite actuellement quelque 1 200 personnes.

D'autres personnes ont raconté comment elles avaient par chance échappé à la mort. Dans l'église catholique de Sainte Monica, à Nairobi, Benter, une mère de cinq enfants, attendait mercredi que son fils de 18 ans rentre du centre de santé voisin, après qu'il ait été admis pour des blessures par machettes. Musa a été attaqué alors qu'il fuyait la maison familiale incendiée quelques heures après la publication des résultats électoraux, le 30 décembre dernier.

Miyawa a aussi trouvé abri dans cette église avec ses cinq enfants. Elle a perdu sa maison et la plupart de ce qu'elle possédait lors d'une attaque, il y a 10 jours, à Dandora Estate, près des bidonvilles de Mathare. « Tout ce que je demande, c'est la paix, simplement la paix », dit-elle.

« Des groupes de jeunes hurlaient les uns contre les autres. Un groupe criait ODM et l'autre PNU. S'en est suivie une pagaille monstrueuse et les gens ont commencé à incendier des maisons », se souvient-elle, en faisant référence aux deux principaux partis politiques rivaux du Kenya - le Mouvement démocratique orange (ODM) et le Parti de l'unité nationale (PNU), actuellement au pouvoir et dont la victoire électorale serrée a été très disputée par l'opposition.

Près de 600 personnes auraient été tuées lors des violences post-électorales et 255 000 personnes chassées de chez elles, principalement de la province de la Vallée du Rift, de la province occidentale et de celle de Nairobi.

Le gouvernement recommande la consolidation des sites de déplacés pour améliorer la sécurité et pour rendre plus efficace la fourniture de l'aide. Mercredi matin, une équipe de l'UNHCR composée de quatre personnes s'est rendue à Eldoret, une ville située à 400 kilomètres au nord de Nairobi où la situation est explosive, pour aider à coordonner les camps. Une autre équipe de l'UNHCR se rendra à Nakuru, chef-lieu de la province de la Vallée du Rift.

« Nous prévoyons de travailler avec les autorités locales et les diverses organisations non gouvernementales qui gèrent les camps pour s'accorder sur des standards minimum concernant les services fournis dans chaque camp et pour garantir une cohérence dans la fourniture de services dans ces sites », a déclaré Eddie Gedalof, le délégué par intérim de l'UNHCR au Kenya.

En Ouganda voisin, la situation reste relativement stable. Environ 3 400 Kényans ont été enregistrés par la Croix-Rouge ougandaise à Busia, Malaba et Lwakhakha. Un petit nombre de personnes continuent à arriver via les points de passage de la frontière situés à Busia et à Malaba.

Beaucoup de réfugiés campent dans des écoles qui devraient rouvrir pour la rentrée scolaire, prévue en février. L'UNHCR travaille avec le Gouvernement ougandais afin de trouver une solution alternative pour l'hébergement des réfugiés.

Par Emmanuel Nyabera et Millicent Mutuli à Nairobi, Kenya