Fermer sites icon close
Search form

Recherchez un site de pays.

Profil du pays

Site web du pays

Le HCR appelle les réfugiés bhoutanais à attendre une réelle opportunité pour rentrer chez eux

Articles et reportages

Le HCR appelle les réfugiés bhoutanais à attendre une réelle opportunité pour rentrer chez eux

L'agence des Nations Unies pour les réfugiés a lancé une campagne d'information dans les camps au Népal, pour prévenir les réfugiés bhoutanais des périls d'un retour par leurs propres moyens, après une récente tentative infructueuse ayant exposé certains d'entre eux à des risques physiques.
16 Août 2005 Egalement disponible ici :
Engendrées par 15 ans d'exil, les frustrations augmentent pour les 105 000 réfugiés bhoutanais qui se trouvent dans sept camps à l'est du Népal. L'UNHCR leur déconseille vivement un retour chez eux par leurs propres moyens.

DAMAK, Népal, 16 août (UNHCR) - Après une tentative infructueuse, au début du mois d'août, menée par quelque 300 réfugiés bhoutanais au Népal pour rentrer chez eux par leurs propres moyens les ayant exposés à des risques physiques, l'agence des Nations Unies pour les réfugiés a lancé une campagne d'information cette semaine pour prévenir tous les réfugiés bhoutanais qui se trouvent dans les camps au Népal des périls d'un tel projet.

« Nous espérons que cette campagne d'information, prévue pour durer deux semaines, va aider les réfugiés à comprendre les risques réels et les conséquences d'un retour en dehors du cadre d'un accord entre les gouvernements népalais et bhoutanais », a dit le délégué de l'UNHCR au Népal, Abraham Abraham.

Le 3 août, environ 300 réfugiés des camps de Beldangi ont essayé de traverser la frontière entre l'Inde et le Népal à 45 km des camps pour rentrer au Bhoutan. Ils ont été stoppés par les forces de sécurité indiennes puis laissés à l'abandon. Quelques-uns ont subi des jets de pierres par des éléments inconnus, les blessant légèrement. Plus tard, les réfugiés ont été reconduits dans les camps par les autorités népalaises.

Le niveau de frustration augmente parmi les 105 000 réfugiés bhoutanais des sept camps au Népal, après 15 ans de vie en exil, sans un seul réfugié ayant pu retourner dans sa patrie ni aucun rapatriement organisé.

« Nous sommes certes conscients de la frustration croissante des réfugiés et de leurs désillusions après notre exclusion du récent processus bilatéral », a dit Abraham Abraham. « Mais tout mouvement de retour non coordonné, comme celui du 3 août, va être considéré comme un acte provocateur et unilatéral de la part des réfugiés avec, pour conséquence malheureuse, l'absence de soutien politique, condition préalable pour un retour digne et en toute sécurité des réfugiés. »

La campagne d'information de l'UNHCR a commencé avec une session interactive dans le camp de réfugiés de Beldangi I, à partir duquel le plus grand nombre de réfugiés a participé à la récente tentative de retour. Les réfugiés - dont certains du groupe du 3 août - se sont rassemblés à l'entrée du camp et assis sur des bâches en plastique, ils ont écouté attentivement le message de l'équipe des quatre personnes de l'UNHCR.

« L'UNHCR reconnaît le droit des réfugiés au retour. Mais les tentatives pour quitter les camps par ses propres moyens vont mettre en danger la sécurité des réfugiés et vont créer des difficultés aux points de passage des frontières », a dit aux réfugiés Misko Mimica, chargé de protection sur le terrain pour l'UNHCR.

« L'information est bonne et nous sommes pleinement d'accord avec ce qu'a dit l'UNHCR », a dit un réfugié, approuvant de sa tête. Soucieux, il a cependant rajouté « même après 15 sessions de discussion, il n'y a toujours pas de solution à ce problème et nous ne savons pas combien de temps nous devrons encore attendre pour rentrer dans notre patrie ».

Découragés, d'autres réfugiés dans la foule ont exprimé les mêmes sentiments : « Oui, nous ne savons pas combien de temps nous devrons attendre. »

Des dépliants prévenant les réfugiés des risques de retour par leurs propres moyens ont été largement distribués dans les sept camps et une série de réunions d'information avec les réfugiés ont été tenues pour s'assurer que le message a bien été reçu par tous.

Après avoir lu la brochure d'information de l'UNHCR, un réfugié âgé a dit « les partis politiques bhoutanais ne coordonnent pas leur travail entre eux actuellement ». Et en colère, il ajouta « la façon dont les femmes et les enfants ont été mis en danger dans les récentes tentatives de retour est un sérieux sujet d'inquiétude ».

Quelque 105 000 réfugiés bhoutanais vivent dans les sept camps dans l'est du Népal depuis qu'ils ont été expulsés de force du Bhoutan au début des années 90. Depuis 1993, il y a eu entre les deux gouvernements 15 sessions de négociation peu concluantes sur le rapatriement.

Il y a eu dans le passé quelques incidents lors de marches pacifiques organisées par les réfugiés vers le Bhoutan, toutes sans succès. Mais, comme un réfugié en a appelé, « nous voulons une solution durable au plus tôt. Cela devient difficile pour nous de continuer à vivre comme réfugiés ».

Par Nini Gurung à Damak, est du Népal