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Le Haut Commissaire assistant pour la protection rend visite aux déplacés colombiens

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Le Haut Commissaire assistant pour la protection rend visite aux déplacés colombiens

Suite à sa nomination au poste nouvellement créé de Haut Commissaire assistant pour la protection, Erika Feller a entrepris une visite en Colombie, où plus de deux millions de personnes sont déplacées en raison des combats. Elle s'est aussi rendue en Equateur, où se trouvent 250 000 Colombiens qui relèvent de la compétence de l'agence des Nations Unies pour les réfugiés.
3 Février 2006 Egalement disponible ici :
Erika Feller (à droite), qui vient d'être nommée Haut Commissaire assistant pour la protection, rend visite aux communautés qui vivent près de la rivière et sont menacées de déplacement. En Colombie, plus de deux millions de personnes sont déplacées internes du fait du conflit armé.

GENEVE, 3 février (UNHCR) - Erika Feller, le Haut Commissaire assistant pour la protection, est en Amérique latine cette semaine pour sa première mission depuis sa nomination en janvier à ce poste nouvellement créé.

Erika Feller supervise le travail de protection effectué par l'UNHCR en faveur de plus de 19 millions de réfugiés et d'autres personnes relevant de sa compétence dans le monde. Elle a débuté sa visite en Colombie par une série de réunions avec des hauts représentants, et notamment le Vice-Ministre des affaires étrangères, le Président de la cour constitutionnelle, le médiateur et le maire de Bogota. Elle s'est aussi entretenue avec des représentants d'associations travaillant auprès des personnes déplacées internes en Colombie et avec d'autres partenaires de l'UNHCR.

Après plus de 40 ans de conflit armé, la Colombie recense plus de deux millions de déplacés et ce chiffre ne cesse d'augmenter. Les premiers rapports du gouvernement font état de plus de 131 000 nouveaux cas de déplacement forcé pour la seule année 2005. Les organisations non gouvernementales estiment que ce nombre est bien plus élevé.

Pour la plupart, les personnes déplacées ont fui leur région d'origine en raison du conflit armé. L'UNHCR en Colombie oeuvre pour protéger les droits des personnes déplacées en coopération avec les institutions gouvernementales, les organisations d'aide aux personnes déplacées et d'autres partenaires.

« Nos activités de protection en Colombie illustrent bien la capacité qu'a l'UNHCR de mettre au service des déplacés le savoir et l'expérience acquis en travaillant depuis plus de 50 ans pour les réfugiés », a déclaré le Haut Commissaire assistant pour la protection.

« Au moment où l'organisation accepte de relever le défi de la protection des déplacés dans plusieurs autres pays, notre travail en Colombie nous fournit un exemple de ce qu'il nous faut accomplir, notamment pour aider les communautés à se prendre en charge. »

Au cours de son séjour en Colombie, Erika Feller a voyagé dans la région ouest de Chocó, où les communautés afro-colombiennes et autochtones sont menacées par le déplacement forcé du fait de la présence de groupes armés irréguliers dans la région.

Erika Feller a également rendu visite à une communauté vivant à proximité de la rivière à Tangui. La population locale a ainsi pu lui faire part des conditions de vie difficiles dans la zone de conflit. Les chefs de la communauté lui ont notamment parlé des formes de pression exercées par les groupes armés sur les habitants, allant du blocus économique aux attaques ciblées, passages à tabac, menaces et autres intimidations.

A Bogota, Erika Feller a visité des projets pour les déplacés vivant dans des conditions très difficiles dans les faubourgs de la capitale. La vaste majorité des déplacés colombiens habite dans des zones économiquement défavorisées situées dans les grandes villes du pays ou leurs alentours.

A Altos de Cazucá, une banlieue de Bogota où s'est rendue Erika Feller, les conditions de vie sont extrêmement précaires. Des abris de fortune, un chômage élevé et la pauvreté sont le lot quotidien des habitants. Pour aggraver la situation, les déplacés continuent à souffrir des ravages causés par les groupes armés qu'ils ont dû fuir, groupes qui leur imposent leurs règles, décidant même des comportements personnels et obligeant notamment les femmes à porter des jupes courtes et les hommes à avoir des cheveux longs. De nombreux meurtres de jeunes ont été commis dans cette zone par des membres de groupes armés irréguliers.

« Ces défis ne doivent pas être sous-estimés », a expliqué Erika Feller. « La sécurité physique, en particulier pour les femmes, les jeunes et les chefs de communauté de déplacés, est un problème sérieux. Il existe de nombreux programmes qui tentent d'améliorer la situation en répondant aux besoins socio-économiques des personnes touchées. La restitution de leurs biens et leur dédommagement pour les pertes subies représenteront, le moment venu, un véritable défi. »

Mercredi, Erika Feller a voyagé vers l'Equateur voisin, où se trouvent environ 250 000 Colombiens relevant de la compétence de l'UNHCR. Elle a rencontré des réfugiés colombiens vivant le long de la frontière nord de l'Equateur. Elle se trouve maintenant à Quito pour deux jours de réunion sur la réinstallation en Amérique latine. La réinstallation est l'une des principales solutions identifiées dans le Plan d'Action de Mexico.

« La réinstallation des réfugiés colombiens est un exemple concret de solidarité entre les Etats d'Amérique latine comme l'a souligné le Plan d'Action de Mexico », a affirmé Philippe Lavanchy, directeur pour l'UNHCR du bureau pour les Amériques. « Bien que le Plan encourage la coopération Sud-Sud et se concentre sur les capacités de la région à trouver des solutions et à partager les responsabilités, la solidarité Nord-Sud reste essentielle. A cet égard, la participation à cette réunion de représentants des Etats-Unis, du Canada, de la Suède et de la Norvège est particulièrement appréciée. »

Les gouvernements d'Amérique latine se sont rencontrés à Mexique fin 2004 et ont adopté le Plan d'Action de Mexico donnant une nouvelle impulsion à la protection des réfugiés dans la région. Le plan met en avant la solidarité entre les Etats et la mise en place de partenariats efficaces pour aider les réfugiés et les déplacés d'Amérique latine. Le volet réinstallation de ce plan a pour objectif d'aider les pays comme l'Equateur et le Venezuela, qui accueillent un grand nombre de réfugiés colombiens, en offrant des places de réinstallation dans d'autres pays d'Amérique latine.