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La mission au Pakistan du chef du HCR se termine, alors que le nombre des déplacés dépasse un million

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La mission au Pakistan du chef du HCR se termine, alors que le nombre des déplacés dépasse un million

Le chef de l'agence des Nations Unies pour les réfugiés termine une mission de trois jours au Pakistan, durant laquelle il a lancé un appel pressant à la communauté internationale pour apporter une aide massive à plus de 1,7 million de personnes déracinées par les récents combats dans le nord-ouest du pays.
18 Mai 2009 Egalement disponible ici :
Le Haut Commissaire António Guterres s'est rendu après des déplacés, et notamment cette petite fille qui se tient à l'entrée de la tente de sa famille, au camp de Katcha Gari près de Peshawar.

ISLAMABAD, Pakistan, 18 mai (UNHCR) - Le chef de l'organisation des Nations Unies pour les réfugiés a quitté le Pakistan dimanche, à la fin de sa mission de trois jours durant laquelle il a exhorté la communauté internationale à apporter une aide massive et urgente à plus de 1,17 million de personnes déracinées par les récents combats dans le nord-ouest du pays.

En décrivant la crise de déplacement en cours au Pakistan comme l'une des plus dramatiques de ces derniers temps, António Guterres a indiqué que les travailleurs humanitaires luttaient pour faire face à l'ampleur et à la rapidité de ce déplacement et il a lancé une mise en garde sur une éventuelle déstabilisation si les personnes déracinées et des dizaines de milliers de familles tentant de leur porter assistance ne recevaient pas rapidement de l'aide.

« Nos efforts semblent tomber dans un puits sans fond, tant le nombre de personnes en mouvement est chaque jour considérable et la réponse n'étant jamais à la hauteur », a-t-il dit aux journalistes lors d'une conférence de presse à la fin de sa mission. « Laisser ces populations sans l'aide dont elles ont besoin - avec des chiffres si importants - pourrait constituer un facteur de déstabilisation énorme. »

Le nombre des personnes déplacées enregistrées depuis le 2 mai par les autorités avec l'aide du HCR a dépassé le cap d'un million ce week-end et il continue à augmenter rapidement. La plupart des déplacés sont hébergés chez des proches ou des amis, mettant ainsi à rude épreuve la situation sociale et économique du pays. Plus de 130 000 autres vivent dans des camps financés par le HCR. Ce groupe comptant 1,17 million de déplacés récemment enregistrés s'ajoute à 555 000 Pakistanais déplacés par de précédents combats depuis fin août.

Durant cette mission, António Guterres a rencontré plusieurs déplacés lors de ses visites dans des camps étouffants de la région de Swabi, au nord-ouest d'Islamabad, et à Katchagari près de la ville de Peshawar samedi. Tous les déplacés étaient impatients de rentrer chez eux, a-t-il dit.

« Nous sommes témoins du nombre considérable de personnes déplacées », a expliqué le Haut Commissaire. « Chacun est un cas spécifique. Chacun a une histoire à raconter. Tous ont beaucoup souffert, ils ont dû abandonner leur communauté, parfois leur famille, leur maison et leurs possessions. Ils n'ont rien emporté avec eux, et parfois ils doivent regarder mourir leurs familles ou leurs amis. La souffrance doit être reconnue par la communauté internationale. »

António Guterres a indiqué que le Gouvernement pakistanais et les Nations Unies devraient publier des appels cette semaine visant à collecter des fonds auprès de pays donateurs afin d'aider les déplacés et les familles qui les accueillent. Il prévoit que le chiffre global demandé par les agences des Nations Unies s'élèvera à des centaines de millions de dollars et il a appelé les donateurs à garder en mémoire les décennies de générosité dont le Pakistan a fait preuve envers des millions de réfugiés afghans sur son territoire.

« J'appelle la communauté internationale à répondre massivement », a-t-il dit. « C'est non seulement une question de générosité, mais il y va également de leur intérêt bien compris. »

A la question de savoir si les donateurs fourniraient un financement aussi important en cette période de crise économique, António Guterres a évoqué la nécessité morale de le faire.

« Nous savons que nous vivons une importante crise économique et financière », a-t-il dit. « Toutefois cette même communauté internationale - qui a trouvé de l'argent pour sauver les systèmes financiers - a aussi l'obligation de porter assistance à des personnes dans le besoin. »

Le HCR travaille au Pakistan depuis plus de trois décennies et l'organisation a répondu rapidement à cette toute dernière crise humanitaire. Elle a aidé à l'établissement de plusieurs camps hébergeant des déplacés, elle a fourni des milliers de tentes et d'autres matériels d'abri et elle a distribué des tonnes de biens de secours, dans le cadre de la réponse conjointe des Nations Unies.

La semaine dernière, le HCR a transporté par un pont aérien 120 tonnes de matériel de secours supplémentaire depuis son entrepôt régional de Dubaï. L'avion spécialement affrété avait à son bord 10 000 moustiquaires, 14 000 bâches en plastique pour les abris d'urgence, 1 500 rouleaux de plastique pour aménager des cloisons et des espaces privés dans les camps, ainsi que deux entrepôts mobiles. António Guterres a toutefois expliqué que la vaste majorité des biens de secours distribués par le HCR seraient achetés sur place au Pakistan.

Par Ron Redmond en Islamabad, Pakistan