Des pays d'Amérique centrale et d'Amérique du Nord annoncent une action conjointe pour venir en aide aux réfugiés
Des pays d'Amérique centrale et d'Amérique du Nord annoncent une action conjointe pour venir en aide aux réfugiés
GENÈVE – L'engagement pris par neuf pays d'Amérique du Nord et d'Amérique centrale de travailler ensemble pour renforcer la protection des réfugiés fuyant l'Amérique centrale a été salué par le HCR, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, comme une mesure importante avant la tenue le mois prochain des sommets des Nations Unies et des États-Unis sur les réfugiés et les migrants.
« Il est essentiel et extrêmement gratifiant de voir les pays des Amériques travailler ensemble dans le cadre d'une approche régionale pour concevoir des solutions humaines et collaboratives pour les personnes qui ont désespérément besoin d'assistance, a déclaré le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi. C'est la voie à prendre pour aider les plus vulnérables d'entre nous à retrouver une vie digne », a-t-il ajouté.
Dans la déclaration commune de San José, les gouvernements du Belize, du Canada, du Costa Rica, d'El Salvador, du Guatemala, du Honduras, du Mexique, du Panama et des États-Unis ont reconnu la nécessité de renforcer la protection des demandeurs d'asile, des réfugiés et des déplacés internes dans la région.
« C'est la voie à prendre pour aider les plus vulnérables d'entre nous à retrouver une vie digne »
« Nous sommes confrontés à un nombre croissant de demandeurs d'asile et de réfugiés et nous reconnaissons qu'il est nécessaire d'avoir des systèmes d'asile qui identifient ceux qui ont besoin d'une protection internationale et répondent à leurs besoins », ont déclaré les pays.
La déclaration, résultat d'une réunion sans précédent des gouvernements concernés organisée par le HCR et l'Organisation des États américains (OEA) au Costa Rica le mois dernier, a noté que l'afflux croissant de réfugiés et d'autres migrants dans la région était attribuable à divers facteurs.
La déclaration insiste également sur l’importance « de procéder rapidement à l'identification des personnes ayant besoin de protection et à la délivrance de documents appropriés », « de leur offrir un accès sans entrave à des procédures justes et efficaces de protection », de rechercher des solutions autres que la détention des demandeurs d'asile, et de leur assurer l'accès à de l'aide juridique.
Quatre pays d'Amérique du Sud et d'autres États intéressés ont également participé à la réunion de San José, ainsi que des représentants d'autres agences des Nations Unies et d'institutions internationales, dont la Banque interaméricaine de développement, la Banque mondiale, l'Organisation internationale pour les migrations, le Comité international de la Croix-Rouge. Des représentants d'institutions nationales des droits de l'homme, d'ONG nationales et régionales, de la société civile et des milieux universitaires étaient aussi présents.
Dans une déclaration individuelle accompagnant la Déclaration d'action de San José, le Costa Rica s'est engagé à résorber, avec l'aide du HCR et « en toute urgence », le retard accumulé dans le traitement des demandes d'asile et à soutenir l'intégration locale des réfugiés.
« La plupart des demandes d'asile viennent de personnes obligées de fuir la violence généralisée perpétrée par des gangs transnationaux. »
La plupart des demandes d'asile viennent de personnes obligées de fuir la violence généralisée perpétrée par des gangs transnationaux lourdement armés au Salvador, au Honduras et au Guatemala, faisant de ces pays – appelés collectivement le triangle du Nord de l'Amérique centrale – l'une des zones les plus meurtrières de la planète.
Dans sa déclaration d'accompagnement, le Mexique s'est engagé à accroître la capacité de protection des réfugiés, tandis que les États-Unis ont annoncé qu'ils travailleraient avec le HCR à l'élargissement de leur programme d'accueil de réfugiés à des personnes vulnérables qui fuient les pays du triangle du Nord.
Le Honduras a reconnu le problème des déplacements forcés à l'intérieur et au-delà de ses propres frontières, et a promis d'allouer les ressources nécessaires à l'augmentation de la protection et de l'aide d'urgence pour les personnes déplacées par la violence, notamment au moyen de nouvelles lois, d'abris d'urgence et d'efforts de sensibilisation du public.
« La Déclaration d'action de San José est une manifestation visible et significative de la volonté des pays de la région de travailler ensemble pour améliorer le sort des réfugiés, des personnes déplacées internes et d'autres personnes ayant besoin de protection, dans un esprit de solidarité et de responsabilité collaborative. Ce sera une importante contribution au Sommet des dirigeants de l'ONU le 19 septembre », a affirmé le Haut-Commissaire adjoint du HCR pour la protection, Volker Türk, qui a coprésidé la réunion avec le Secrétaire de l'OEA.