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Des Congolais déplacés rentrent en Ituri grâce à l'aide du HCR

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Des Congolais déplacés rentrent en Ituri grâce à l'aide du HCR

Le HCR a commencé une opération pour aider des centaines de déplacés internes congolais à regagner leur foyer dans la province de l'Ituri, au nord-est du pays, d'ici la fin de l'année.
14 Novembre 2007 Egalement disponible ici :
Des déplacés à Beni saluent leurs amis qui rentrent en Ituri avec l'aide de l'UNHCR.

BENI, République démocratique du Congo, 14 novembre (UNHCR) - L'agence des Nations Unies pour les réfugiés a commencé une opération pour aider des centaines de déplacés internes congolais à regagner leur foyer dans la province de l'Ituri, au nord-est du pays, d'ici la fin de l'année. Ces personnes se trouvent actuellement au Nord-Kivu, une province en proie à l'instabilité.

Un convoi de l'UNHCR a transporté lundi un premier groupe de 210 personnes depuis Beni, au Nord-Kivu, vers Komanda, à environ 125 kilomètres en Ituri, en empruntant des pistes dans la brousse. Un deuxième convoi est parti tôt mercredi, ramenant 216 personnes de Beni vers l'Ituri. C'est la première fois que l'UNHCR organise une opération de retour de déplacés internes en République démocratique du Congo.

Il est prévu d'aider au retour dans leur foyer en Ituri environ 2 400 déplacés internes ; deux convois par semaine assureront leur transport d'ici fin décembre. Des retours supplémentaires seront organisés en fonction de la demande.

Pakombe Malonde était ravie de rentrer chez elle. « Au revoir mes amis. Nous sommes venus ici à pied ; aujourd'hui nous retournons à la maison en camion », chante cette femme de 53 ans dans sa langue natale, le swahili.

« Le programme de retour de l'UNHCR depuis Beni vers l'Ituri est le dernier élément de la lutte contre le déplacement interne en République démocratique du Congo (RDC) », indique Eusebe Hounsokou, délégué régional de l'agence des Nations Unies pour les réfugiés. « L'assistance au retour des déplacés internes dans leurs communautés est ce que nous pouvons leur offrir de meilleur », a-t-il ajouté.

Quelque 40 000 déplacés originaires de l'Ituri vivent depuis 2003 dans des camps ou dans des familles d'accueil dans la région de Beni. Beaucoup d'entre eux ont été déplacés par les guerres qui ont divisé la RDC entre 1996 et 2002, tandis que des milliers d'autres ont quitté leurs maisons lorsque des affrontements interethniques ont éclaté dans la région de l'Ituri en 2003.

Récemment, les conditions de sécurité se sont améliorées en Ituri et des milliers de déplacés internes sont rentrés spontanément chez eux. Mais Sani Chaibou, un employé de l'UNHCR sur le terrain, explique que les forces des Nations Unies vont organiser des patrouilles dans les zones de retour.

Les personnes qui sont parties lundi ont reçu de l'UNHCR des articles de secours comme des jerrycans, des outils de cuisine, des bâches en plastique, des nattes et des couvertures, ainsi que des rations de nourriture pour un mois distribuées par le Programme alimentaire mondial.

Les familles rentrant chez elles recevront aussi des semis et des outils agricoles, pour les encourager à vivre des produits de la terre et à devenir autonomes. Certaines personnes qui se trouvaient dans le premier convoi s'inquiétaient de leurs terres, après tant d'années d'absence.

Mais de plus en plus de déplacés semblent prêts à rentrer. « Si le transport est disponible, ramenez-moi tout de suite », a dit une mère célibataire de 29 ans au personnel de l'UNHCR, près de Mbimbi, plusieurs jours avant le début de l'opération de retour.

D'autres, cependant, restent traumatisés par leur fuite et par les horreurs dont ils ont été témoins. « Quand nous nous sommes enfuis, nos maisons, nos écoles et nos hôpitaux étaient attaqués et pillés », se souvient Meke Makapela, 52 ans, un représentant des déplacés internes au sein des installations situées près de Beni.

D'autres encore, comme Marie Tebani, une mère de cinq enfants, ont pris des mesures pour faciliter leur retour. « Mon mari est parti il y a deux semaines pour surveiller notre propriété et éloigner les occupants illégaux. Il prépare aussi les plantations dans les champs », raconte-t-elle dans un centre de l'UNHCR enregistrant les retours, dans la ville d'Eringeti, dans le district de Beni.

Nombre de communautés d'accueil du Nord-Kivu attendent également le retour des déplacés internes vers leurs foyers. « Les gens nous demandent de rentrer, nous avons été la source de pressions sur les ressources en eau, en nourriture et en terrains », a dit une personne déplacée.

Par David Nthengwe à Beni, République démocratique du Congo