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4 000 déplacés internes en quête de sécurité dans le nord-est de la République démocratique du Congo

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4 000 déplacés internes en quête de sécurité dans le nord-est de la République démocratique du Congo

Quelque 4 000 déplacés ont atteint une zone sanctuaire dans le nord-est de la République démocratique du Congo, sur incitation de l'équipe de protection dirigée par l'UNHCR. Ces civils, qui ont été littéralement pris en otage par les milices, ont un besoin urgent de nourriture et de vêtements.
22 Juin 2006 Egalement disponible ici :
Un groupe de personnes déplacées internes dans un campement tentaculaire près de la frontière avec l'Ouganda, dans le district de l'Ituri, en République démocratique du Congo.

BUNIA, République démocratique du Congo, 22 juin (UNHCR) - Quelque 4 000 déplacés ont fui l'emprise des milices dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC) et atteint la zone sûre de Bukiringi, où ils ont reçu des partenaires de l'UNHCR nourriture et hébergement.

Leur nombre devrait bientôt augmenter. Certaines personnes, qui ont marché près de 80 kilomètres pour atteindre ce sanctuaire, seraient encore cachées dans la forêt avoisinante, nues et trop gênées pour oser se montrer. Les milices de l'ethnie Ngiti ont pris les vêtements des membres de leur ethnie qui essayaient de fuir les zones sous leur contrôle.

Les déplacés internes qui se trouvent à Bukiringi, dans la province orientale à quelque 80 kilomètres au sud-ouest de Bunia, la capitale du district de l'Ituri, ont un besoin urgent de nourriture et de vêtements. Ils ont déclaré ne pas vouloir retourner dans leur région d'origine qui est sous le contrôle de milices dont ils sont littéralement les otages.

« Nous avons marché pendant des jours sans savoir ce que allions trouver à Bukiringi », a raconté une mère de deux enfants, au bord de l'épuisement. « Je suis tellement soulagée de savoir que les milices ne peuvent pas venir jusqu'ici et que de l'aide alimentaire est disponible », a-t-elle ajouté.

« La population de l'Ituri en a assez de vivre sous le joug des milices, même si les commandants autoproclamés viennent de leur communauté », a précisé le délégué de l'UNHCR Eusèbe Hounsokou.

Les civils déplacés, qui sont principalement issus de l'ethnie Ngiti, ont commencé à affluer à Bukiringi au début du mois de juin, après que les Nations Unies leur aient donné des assurances sur leur sécurité. Les forces de maintien de la paix des Nations Unies ont acheminé la première cargaison d'aide par hélicoptère le 8 juin.

La préoccupation de la communauté internationale relative à cette situation est allée en croissant depuis le mois de mai, lorsque les forces gouvernementales de RDC, soutenues par les forces de maintien de la paix des Nations Unies, ont lancé une offensive réussie pour capturer le bastion de la milice à Tchei. Des milliers de personnes ont fui la ville et l'UNHCR a décidé de mettre en place un programme humanitaire de protection, après avoir reçu des informations selon lesquelles les milices auraient forcé quelque 10 000 civils à rester avec eux.

Pendant plusieurs semaines, le groupe de travail conduit pour la protection par l'UNHCR a contacté les représentants des communautés déplacées et a pris des mesures visant à restaurer la confiance. Ces efforts, combinés à des garanties de sécurité, ont persuadé quelque 4 000 personnes à se rendre dans des zones sous contrôle gouvernemental. Des mesures ont été prises, en coopération avec des partenaires humanitaires, pour effectuer les livraisons de nourriture dans les zones éloignées.

Une vie d'errance est devenue la norme pour de nombreuses communautés en Ituri, où diverses milices ont développé une réputation de harcèlement et d'abus à l'encontre des civils. Les personnes âgées et malades sont souvent abandonnées lorsque les combats engendrent de nouvelles fuites à travers des terrains peu praticables.

« Il y a deux ans environ, j'ai traversé le Lac Albert vers l'Ouganda quand mon village a été attaqué. Je n'avais jamais perdu l'espoir de le revoir, alors je suis rentré », a expliqué un vieil homme dans les installations de déplacés de Tchomia, à quelque 30 kilomètres à l'est de Bunia au bord du lac. « Maintenant vous voyez où je suis, je vis de nouveau sous une bâche en plastique dans un village qui n'est pas le mien. »

La différence entre les réfugiés, ceux qui ont traversé une frontière internationale pour échapper à la violence et aux persécutions dans leur pays d'origine, et les déplacés s'estompe dans cette région volatile de l'Afrique.

Quelques réfugiés congolais traversent vers l'Ouganda pour échapper à l'escalade de violence, puis ils rentrent chez eux après quelques jours lorsque la situation s'est calmée. Nombre d'entre eux rentrent pour s'occuper de leurs cultures et repartent vers un refuge pour la nuit, lorsque la situation est plus dangereuse.

L'effort de protection humanitaire de l'UNHCR en Ituri s'inscrit dans le cadre du rôle général d'aide aux personnes déplacées, qui doivent souvent faire face aux mêmes problèmes que les réfugiés, rôle qui a été dernièrement étendu.

Par Jens Hesemann à Kinshasa, République démocratique du Congo