16 journées d'action : Les Monténégrins encouragés à exercer la fonction paternelle
16 journées d'action : Les Monténégrins encouragés à exercer la fonction paternelle
PODGORICA, Monténégro, 4 décembre (UNHCR) - Une coalition des parties intéressées au Monténégro participe à la campagne mondiale contre la violence sexuelle et sexiste en encourageant les pères et les référents paternels à montrer l'exemple pour les hommes jeunes.
L'initiative mise en place au Monténégro a été lancée par l'agence des Nations Unies pour les réfugiés et les partenaires durant la campagne annuelle des 16 journées d'action pour éliminer la violence contre les femmes, une campagne internationale développée par le premier Institute of Women's Global Leadership, en 1991. Ces 16 journées ont commencé le 25 novembre.
Le projet concernant les pères, du dessin sur toile fournie par le Family Violence Prevention Fund basé aux Etats-Unis, est développé et financé par le HCR, des agences soeurs, le Gouvernement monténégrin, l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), le Fund for an Open Society et des entraîneurs sportifs populaires, Petar Porobic and Igor Kolakovic.
Au Monténégro, dans cette société profondément patriarcale, la campagne appelle les pères et les référents paternels, y compris les enseignants, les mentors, les oncles, les frères aînés et les entraîneurs sportifs à montrer l'exemple et enseigne aux garçons que toutes les formes de violence à l'encontre des femmes sont mauvaises. Elle souligne l'importance du père en tant que modèle pour son fils.
Quelque 10 000 affiches de la campagne ont été distribuées dans les écoles, les centres de santé et les centres sociaux à travers le pays. Plusieurs associations sportives soutiennent la campagne, avec des joueurs portant le T-shirt de la campagne avant les matches. Des panneaux publicitaires véhiculent des messages de tolérance et de respect, alors des spots TV et radio sont diffusés gratuitement.
« Chaque être humain, quelque soit son genre, sa race ou sa religion, est égal sur cette planète et chacun d'entre eux mérite le respect », a dit Igor Kolakovic, l'un des célèbres entraîneurs de volley dans ce pays. « Le type de violence, qui mérite une condamnation particulière et qui devrait être combattue dans le cadre d'une action concertée, est la violence domestique contre les femmes et les enfants. »
Il a encouragé les hommes monténégrins « à enseigner à leurs fils qu'être un homme signifie de respecter et d'estimer les femmes, et qu'être fort ne veut pas dire être violent. Vous êtes leur modèle. Ils vous écouteront. Le pouvoir du changement est entre vos mains », a ajouté Igor Kolakovic, qui a deux fils.
« Jamais auparavant une campagne au Monténégro n'avait appelé de façon aussi directe les hommes à remettre en cause la croyance profondément ancrée selon laquelle ils sont supérieurs et ils ont le droit de contrôler la vie de leurs femmes », a dit Serge Ducasse, le délégué du HCR au Monténégro. « Les pères [et les référents paternels] doivent parler et enseigner à leurs fils que la violence n'est jamais l'expression de violence mais qu'elle est juste celle de la faiblesse. »
La violence contre les femmes est un problème sérieux au Monténégro. Un rapport récent de la Commission européenne a indiqué qu'une femme sur deux au Monténégro était victime d'abus verbaux, alors qu'une femme sur trois était victime d'abus physiques. Le nombre de cas déclarés de violence domestique contre les femmes a augmenté de 7,3 pour cent en 2008 par rapport à 2007, selon le rapport.
« Permettre aux pères commettant des abus ou pouvant potentiellement commettre des abus de comprendre le traumatisme que la violence domestique cause sur leurs enfants peut être un facteur important de motivation pour que certains changent leur comportement », a dit Sara Fewer, spécialiste de programme pour le Family Violence Prevention Fund.
De nombreux hommes peuvent développer une empathie envers leurs enfants plus facilement qu'envers leurs partenaires. Donner aux pères davantage d'opportunités de changer et de guérir est une composante essentielle pour mettre fin à la violence contre les femmes et les enfants. »
Par Gordana Popovic à Podgorica, Monténégro