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Visite du Haut Commissaire en Ukraine

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Visite du Haut Commissaire en Ukraine

2 Septembre 1997 Egalement disponible ici :

Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Sadako Ogata, se rendra en Ukraine mercredi pour une visite de trois jours au cours de laquelle il sera notamment question de la réintégration de 260 000 Tatars de Crimée qui avaient été déportés par Staline il y a 50 ans.

Au cours de ses entretiens avec le Président Leonid Kuchma ainsi qu'avec d'autres fonctionnaires ukrainiens, Madame Ogata plaidera pour l'application urgente d'une nouvelle législation qui permettra aux Tatars de Crimée, à présent apatrides, d'accéder à la citoyenneté ukrainienne.

Parmi les Tatars, installés dans leur terre ancestrale en Crimée, au sud de l'Ukraine, on compte près de 70 000 qui sont apatrides ou qui risquent de le devenir. Ils sont, pour la plupart, revenus d'Ouzbékistan. L'Ukraine insiste pour qu'ils renoncent d'abord à leur citoyenneté ouzbèke pour que leur demande de citoyenneté ukrainienne soit recevable, mais sans aucune garantie qu'elle leur sera octroyée.

Entre temps, la législation ouzbèke prescrit que les Ouzbeks résidant à l'étranger doivent s'inscrire auprès de l'ambassade ouzbèke la plus proche dans un délai de cinq ans, faute de quoi ils risquent de perdre la citoyenneté ouzbèke. A l'instar de tant d'autres pays, l'Ukraine et l'Ouzbékistan n'acceptent pas la double nationalité.

« Ces personnes se trouvent dans une situation désespérée », déclare Jozsef Gyorke, délégué du HCR à Kiev. « Un grand nombre d'entre elles vivent dans des conditions misérables, en marge de la société. Environ 40 % de ces gens sont sans emploi. Sans la citoyenneté ukrainienne, ils ne peuvent pas avoir accès à l'éducation secondaire, ni aux postes gouvernementaux, ni au processus de privatisation de l'économie ukrainienne. »

Au début de cette année, le gouvernement ukrainien a introduit une réforme dans sa législation pour accélérer la procédure de naturalisation des Tatars et d'autres groupes ethniques qui avaient été exilés pendant le régime stalinien.

Le HCR est en train d'établir des centres de traitement de demandes de naturalisation à travers la Crimée, et s'occupe déjà de l'hébergement de 4 000 rapatriés Tatars les plus démunis.

Pendant son voyage, son premier séjour en Ukraine, Madame Ogata visitera les sites des projets de réintégration en Crimée, ainsi que les centres où sont accueillis des milliers de réfugiés d'autres pays. Le Haut Commissaire félicitera le gouvernement ukrainien de la rapidité avec laquelle les lois concernant l'asile ont été adoptées, ainsi que de l'octroi du statut de réfugié à près de 2 000 personnes l'an dernier. C'est un exemple à suivre par toute la région. Le 5 septembre, Madame Ogata participera au lancement d'un programme d'art et culture préparé conjointement par le HCR et l'UNESCO, pour promouvoir la tolérance et la réconciliation entre les différents groupes ethniques de l'Ukraine.

Les Tatars, dont le retour en masse a mis à rude épreuve les ressources économiques restreintes de l'Ukraine, affirment être la cible de harcèlements et de violence de la part d'autres groupes ethniques.

Ils font partie de quelque trois millions de personnes qui ont été déportées de force à l'époque de l'ancienne Union soviétique, entre 1936 et 1952. Près d'un demi-million de Tatars de Crimée furent ainsi conduits dans des wagons à bétail en Asie centrale et en Sibérie. Environ 260 000 d'entre eux sont maintenant retournés en Crimée, dont la plupart depuis l'effondrement de l'Union soviétique en 1991.