Le HCR met en garde contre la déportation des demandeurs d'asile algériens
Le HCR met en garde contre la déportation des demandeurs d'asile algériens
Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés a mis en garde, jeudi, contre toute déportation hâtive des déboutés du droit d'asile algériens à cause de la recrudescence de la violence en Algérie.
Le HCR est particulièrement préoccupé par la multiplication, ces derniers mois, des expulsions forcées par des pays européens des Algériens déboutés du droit d'asile.
« Nous reconnaissons que toutes les demandes d'asile émanant de ressortissants algériens ne sont pas forcément fondées, a déclaré Dennis McNamara, directeur de la Protection internationale au HCR, néanmoins, nous considérons qu'un nombre significatif des personnes qui fuient actuellement l'Algérie ont besoin d'être protégées. »
Les pays d'asile, notamment les pays européens, n'ont pas jusque-là fait preuve de générosité à l'égard des demandeurs d'asile algériens. L'an dernier, sur un total de 5 950 Algériens ayant déposé une demande d'asile dans 14 pays européens, au Canada et aux Etats-Unis, seuls 670 - soit un pourcentage de 8 % - ont pu bénéficier du droit d'asile.
L'Algérie est soumise depuis le dernier trimestre de 1996 au règne de la violence et du terrorisme. Ces derniers mois, les assassinats politiques et les explosions de véhicules ont causé beaucoup de perte en vies humaines.
Dans ces conditions, le HCR considère que certains groupes de demandeurs d'asile prendraient de gros risques à retourner actuellement en Algérie.
Les Algériens ayant des liens avec leur gouvernement, les membres des forces de sécurité et de la magistrature, les intellectuels, les artistes et les journalistes considérés comme étant proches du gouvernement ont besoin d'une plus grande considération dans les pays d'asile. Autres catégories menacées : les femmes, perçues comme transgressant certaines valeurs morales et religieuses, ainsi que les membres avérés ou supposés des groupes islamiques.
Le HCR considère que ces différentes catégories menacées devraient bénéficier de la protection internationale et en appelle aux gouvernements pour qu'ils ne déportent pas les demandeurs d'asile algériens sans prendre en compte le risque qu'ils prennent à retourner en ce moment dans leur pays.