Le HCR aidera le Soudan à accueillir ses rapatriés déclare Ruud Lubbers

Le 12 novembre 2003

MATINGA, SOUDAN - Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Ruud Lubbers, a aujourd'hui annoncé à John Garang, chef du Mouvement de libération du Soudan, que l'agence des Nations Unies pour les réfugiés est prête à aider plus d'un demi-million de réfugiés à rentrer chez eux dès qu'un accord de paix sera conclu au Kenya.

« Nous avons commencé à esquisser des plans depuis plusieurs mois, et nous aimerions pouvoir travailler à vos côtés » a indiqué M. Lubbers à l'attention de M. Garang, lors d'une réunion dans la ville de Matinga, au Sud-Soudan, à proximité de la frontière du Kenya.

M. Lubbers a présenté les grandes lignes du programme du HCR pour le rapatriement de plus de 570 000 réfugiés soudanais, tout en mettant l'accent sur la nécessité d'un retour viable et d'une garantie de la sécurité du personnel humanitaire.

M. Garang a assuré M. Lubbers de son entière coopération et a demandé la mise en oeuvre immédiate des projets de reconstruction au Sud Soudan.

Mardi, M. Lubbers a rencontré le Président soudanais Omar Al Bashir à Karthoum, capitale du Soudan, où il a également présenté les plans du HCR pour le retour des réfugiés. Le Haut Commissaire a en outre déclaré que les personnes déplacées se trouvant dans les mêmes régions que les réfugiés pourraient bénéficier de ces mêmes initiatives.

Le Haut Commissaire effectue actuellement une visite dans quatre pays africains. Il s'est au préalable rendu au Burundi et en Tanzanie, et devrait poursuivre son voyage à destination de l'Erythrée jeudi afin de se pencher sur le dossier de la réintégration des rapatriés érythréens.

Quelque quatre millions de personnes ont été déracinées au cours des 20 ans de guerre au Soudan, et 570 000 civils se sont réfugiés dans les pays voisins, dont 223 000 en Ouganda, 88 000 en Ethiopie et 69 000 en République démocratique du Congo.

Le Haut Commissaire a félicité le Mouvement de libération du Soudan pour les progrès accomplis quant aux pourparlers de paix de Naivasha, à environ 100 kilomètres de Nairobi, la capitale du Kenya. Ces négociations sont actuellement suspendues. Par ailleurs, M. Lubbers a mis l'accent sur l'ampleur des besoins de reconstruction au Sud-Soudan et sur le fait qu'ils seraient probablement une source de nouveaux défis.

« Vous atteignez la fin d'une première étape », a souligné Ruud Lubbers, se référant aux négociations de paix. « Dès que vous serez parvenus à un accord de paix, vous serez sans doute confrontés à de nouveaux défis dans le domaine de la reconstruction. »

L'une des priorités immédiates du HCR, a indiqué M. Lubbers, est la réouverture d'au moins trois bureaux dans le sud du pays, au lendemain de presque deux décennies d'absence dans cette région dévastée par la guerre.

De vastes régions du Sud-Soudan ont été ravagées pendant le conflit. Dans plusieurs endroits, les routes et les services sociaux, notamment les écoles, les dispensaires, les systèmes d'approvisionnement en eau et sanitaires sont hors d'usage. L'administration civile et la mise en application de la loi sont rudimentaires.

M. Mukesh Kapila, qui se trouve à la tête de l'agence pour les réfugiés au Soudan, et Mme Agnes Ban Ardenne, la Ministre néerlandaise de la coopération pour le développement, ont rejoint M. Lubbers à Matinga.

M. Lubbers s'est envolé à destination de la capitale soudanaise de Karthoum mercredi après-midi. Il devrait se rendre, jeudi, dans des camps de réfugiés dans l'est du Soudan, avant de rejoindre un convoi qui devrait transporter ce même jour environ 900 rapatriés érythréens à destination de la ville de Tessenney, dans l'ouest de l'Erythrée. Ruud Lubbers conclura vendredi sa mission à Asmara, capitale de l'Erythrée.