Burundi-Tanzanie-HCR : accord sur un mécanisme tripartite
Burundi-Tanzanie-HCR : accord sur un mécanisme tripartite
Suite à ses visites en Tanzanie et au Burundi, Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Madame Sadako Ogata, a annoncé que le président Benjamin Mkapa et le président Pierre Buyoya ont accepté d'établir un mécanisme tripartite avec le HCR afin de faciliter le retour volontaire de milliers de réfugiés burundais qui se trouvent actuellement dans des camps en Tanzanie. Cet accord résulte des discussions approfondies qu'elle a tenues avec les deux Gouvernements et avec les deux présidents, qui ont donné leur approbation finale aux cours de réunions privées .
Madame Ogata a fait cette annonce de Kigali, étape de sa tournée de trois semaines en Afrique centrale où elle aborde les problèmes de réfugiés dans la région des Grands Lacs.
Le Haut Commissaire confirme que les Gouvernements de Tanzanie et du Burundi expriment un souhait commun : celui de rapatrier en sécurité, avec l'assistance du HCR dans les deux pays, les réfugiés burundais qui désirent rentrer. Ce mécanisme tripartite devrait permettre l'élaboration d'un plan d'action technique pour le rapatriement volontaire. Selon le Haut Commissaire, une première réunion technique entre les représentants du Burundi, de Tanzanie et du HCR devrait avoir lieu avant la mi-mars.
Aujourd'hui, ce sont quelque 270 000 réfugiés burundais qui se trouvent toujours dans des camps en Tanzanie, environ 170 000 dans les camps autour de Kigoma, et 100,000 dans la région de Ngara. La plupart d'entre eux sont venus en Tanzanie à la suite des conflits civils et des violences qui ont touché le Burundi depuis 1993. Il y a en plus 200 000 Burundais installés dans des villages en Tanzanie depuis 1972. Madame Ogata a visité le camp de Nduta dans la région Kibundo de Kigoma et s'est adressée en ces termes aux réfugiés « Ici, dans le camp, vous devez respecter les lois. Vous devez vous comporter en civils. C'est la condition pour que notre organisation puisse assister et protéger les réfugiés ».
Dans ses discussions avec les deux Gouvernements, Madame Ogata a souligné l'importance de maintenir le caractère civil des camps. Avec l'appui du HCR, la police tanzanienne continuera à fournir dans les camps un service de sécurité et de surveillance 24 heures sur 24. Le HCR établira également une liaison plus suivie avec cette police et lui assurera une formation adéquate. La police tanzanienne a récemment séparé plus de 40 combattants de la population civile d'un camp, preuve du souci commun du HCR et du Gouvernement tanzanien de démilitariser les camps et garantir leur caractère civil.
Malgré les conflits internes qui continuent de sévir dans certaines régions du Burundi, beaucoup de réfugiés souhaitent rentrer. En 1997, environ 58 000 réfugiés sont retournés spontanément dans plusieurs provinces de l'est du Burundi. L'insécurité qui prévaut toujours dans certaines régions du pays met un frein au rapatriement et à la réintégration. Toutefois, le HCR souhaite s'assurer que tous ceux qui le voudraient puissent rentrer aussi rapidemment que possible et en sécurité.
Le Haut Commissaire a rappelé que seule une paix durable peut résoudre le problème des réfugiés burundais, et que celle-ci dépend d'un processus politique. « Je me rends compte, a réaffirmé Madame Ogata, que les préoccupations humanitaires sont liées à la stabilité et à la paix. En conséquence, je ferai tout mon possible pour soutenir le processus de paix ».