L'ONU a besoin de 3,8 milliards de dollars pour l'aide humanitaire en 2008
L'ONU a besoin de 3,8 milliards de dollars pour l'aide humanitaire en 2008
GENEVE, 10 décembre (UNHCR) - Les Nations Unies ont lancé lundi un appel aux pays donateurs d'un montant de 3,8 milliards de dollars pour assurer la protection et fournir une aide vitale à quelque 25 millions de personnes dans 24 pays affectés par la guerre et les catastrophes naturelles.
Le Coordonnateur des secours d'urgence des Nations Unies, John Holmes, qui présidait à Genève le lancement de la Procédure d'appel global pour l'appel humanitaire 2008, a indiqué que le montant demandé était « environ le prix de deux tasses de café pour chaque citoyen des pays riches à travers le monde. »
John Holmes a indiqué que le CAP 2008 inclut 10 appels consolidés pour financer des projets impliquant près de 200 agences des Nations Unies et organisations humanitaires travaillant conjointement pour assurer une aide humanitaire de façon stratégique, efficace selon les priorités établies. L'appel contient la plus importante proportion de projets d'ONG jamais intégrée.
« Les financements humanitaires ne tombent pas dans des puits sans fond », a souligné John Holmes, ajoutant qu'une aide fournie à temps et de façon coordonnée faisait avancer les choses dans de nombreux pays. Il a prié instamment les pays d'annoncer au plus tôt leurs contributions et d'être plus généreux, notant que les donateurs n'avaient payé que 66 pour cent du CAP 2007. « Nous pouvons faire beaucoup mieux », a-t-il ajouté.
L'agence des Nations Unies pour les réfugiés demande 383 millions de dollars dans le cadre du CAP. Ses projets concernent la République centrafricaine, le Tchad, la Côte d'Ivoire, la République démocratique du Congo, la Somalie, le Soudan, l'Ouganda, l'Afrique de l'Ouest et le Zimbabwe. Ce chiffre pourrait atteindre 410 millions de dollars si, comme prévu, l'UNHCR se joint à des programmes stratégiques communs inter agence prévus pour le Népal, le Sri Lanka et le Timor-Leste.
Quelque 224,2 millions de dollars prévus pour les programmes CAP de l'UNHCR sont aussi inclus dans l'Appel global de l'agence pour les réfugiés, qui sera lancé à Genève mardi par le Haut Commissaire pour les réfugiés António Guterres. Il demandera des contributions s'élevant à 1,09 milliard de dollars pour 2008.
António Guterres, s'adressant aux diplomates et aux représentants des agences humanitaires réunis lors du lancement de l'appel lundi, a indiqué qu'il voyait le CAP comme symbole puissant de réforme et de partenariat. « La réforme et le partenariat sont absolument essentiels pour que nous soyons efficaces », a-t-il dit, ajoutant que le CAP était un premier pas dans la bonne direction.
Dans un message vidéo enregistré à New York vendredi dernier, Richard Branson, l'entrepreneur britannique engagé dans l'humanitaire, a aussi pressé les donateurs - à la fois publics et privés - pour qu'ils répondent généreusement à cet appel, ajoutant que le montant demandé était « une goutte d'eau dans l'océan des richesses des pays développés. »
Richard Branson a ajouté que l'appel lancé lundi « ne vise pas seulement à collecter de l'argent ; il est symbole de l'engagement et de la volonté de l'humanité à opérer un changement. »
Robert Glasser, Secrétaire général de CARE International, a fait une allocution durant cette réunion au nom de la communauté des ONG, alors que l'ancien réfugié libérien Akoi Bazzie, qui travaille maintenant pour le British Refugee Council, a parlé de son expérience.
A ce jour, près de 3,3 milliards de dollars ont été promis pour les programmes humanitaires du CAP en 2007. La Commission européenne, les Pays-Bas, la Suède, le Royaume-Uni et les Etats-Unis sont parmi les premiers contributeurs au financement de l'aide d'urgence concrétisé à travers ces appels consolidés.
Le CAP est devenu le principal outil de coordination, de planification stratégique et de programme pour le secteur humanitaire. En tant que mécanisme de planification, il a beaucoup contribué au développement d'une approche plus stratégique de la distribution de l'aide humanitaire.
Comme mécanisme de coordination, le CAP a permis une coopération plus étroite entre les gouvernements, les pays donateurs, les agences humanitaires, les mouvements de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et les organisations non gouvernementales. Le CAP est géré par le Coordonnateur des secours d'urgence des Nations Unies.