Le HCR et ses partenaires appellent d'urgence à davantage de financements. Le nombre des déplacés par la violence au nord-est du Nigéria est en hausse.
Le HCR et ses partenaires appellent d'urgence à davantage de financements. Le nombre des déplacés par la violence au nord-est du Nigéria est en hausse.
Du fait de l'escalade de la violence au nord-est du Nigéria, le HCR et ses partenaires appellent à davantage de fonds pour aider plus de 75 000 personnes ayant fui vers le Cameroun, le Tchad et le Niger.
Le HCR et 16 partenaires appellent les donateurs à contribuer d'urgence au récent appel de fonds d'un montant de 34 millions de dollars pour protéger et assurer une aide vitale à plus de 75 000 personnes ayant fui de l'autre côté de la frontière depuis l'année dernière, lorsque les groupes insurgés ont intensifié leur campagne de terreur, de meurtres et d'enlèvements de civils au nord-est du Nigéria, dans les Etats de l'Adamaoua, de Borno et de Yobe. Durant le seul mois d'août, plus de 11 000 réfugiés ont rejoint le Cameroun et le Tchad. Quelque 15 000 civils sont arrivés dans la région de Diffa au Niger depuis début août. Beaucoup d'entre eux se sont installés sur des îles du Lac Tchad. En septembre, de récentes attaques dans les Etats de Borno et d'Adamaoua ont poussé de nouveaux réfugiés à rejoindre le Cameroun et le Niger. Selon des agences d'aide humanitaire, le nombre de personnes ayant fui vers les trois pays voisins devrait dépasser 95 000 d'ici la fin 2014.
Le Plan d'aide aux réfugiés nigérians présentés aux donateurs aujourd'hui (mardi) couvre les besoins les plus immédiats en termes de protection et d'assistance pour jusqu'à 95 000 personnes qui auront fui le Nigéria d'ici la fin 2014. Etant donné le regain de violences et le nombre croissant de personnes fuyant le conflit, ce nombre devra probablement être révisé à la hausse.
Au Cameroun, les nouveaux arrivants ont trouvé refuge dans des bâtiments d'école et des églises. Certains sont hébergés par des familles hôtes alors que d'autres vivent et dorment en plein air. Le taux important d'infections respiratoires parmi les enfants est très préoccupant. Ce week-end, les réfugiés nouvellement arrivés ont dit à nos équipes à la frontière que des insurgés avaient attaqué leurs villages dans les régions de Gwoza, Bama, Pulka et Idagala dans l'Etat de Borno. Ils ont tout volé avant de brûler les maisons. Certains réfugiés sont gravement traumatisés après avoir vu les assassinats brutaux de leurs proches. Selon certains réfugiés, un groupe de 40 à 60 hommes armés sont arrivés dans leur village à moto, en disant aux villageois d'adopter un islam plus radical et de rejoindre leurs rangs, en menaçant de les tuer.
Les réfugiés ont fui leurs maisons de nuit et ils ont marché pendant des jours avant d'atteindre une sécurité relative à Kolofata, Mora ou Fotokol au Cameroun. Les enfants sont arrivés épuisés après ce long voyage et ils s'étaient blessé les pieds. Selon des réfugiés, la plupart des villages du côté nigérian se sont vidés de leurs habitants. Il n'y resterait que des personnes âgées ou handicapées.
Le HCR craint davantage d'attaques transfrontalières au Cameroun. De ce fait, nous avons commencé à transférer les réfugiés nouvellement arrivés vers le camp de réfugiés de Minawao, situé à environ 120 kilomètres plus à l'intérieur du pays. Depuis la dernière semaine d'août, près de 8 000 réfugiés ont été transférés vers ce camp, qui accueille aujourd'hui plus de 13 000 personnes. Cependant, la situation sécuritaire instable dans la région de l'Extrême-Nord au Cameroun entrave sérieusement cette opération de transfert. Plus de 13 000 réfugiés se trouvent toujours à la frontière avec le Nigéria. Au total, le Cameroun accueille quelque 43 700 réfugiés nigérians selon les autorités, y compris 26 753 d'entre eux qui ont été enregistrés par le HCR. Des dizaines de personnes continuent d'arriver chaque jour.
Au Niger, les civils continuent à arriver en nombre croissant. Plus de 70% d'entre eux sont des femmes et des enfants. Beaucoup ont fui les récentes attaques sur Doron Bagga, d'autres partent de peur que la menace des insurgés ne se rapproche de leurs villes et villages. L'escalade de la violence au Nigéria et la menace permanente à la périphérie de Maiduguri, la capitale de l'Etat de Borno, conduiraient à un afflux encore plus important dans les pays voisins. De nombreux ressortissants tchadiens arrivent également. Ils transitent par le Niger lors du retour vers leur pays.
Les personnes déplacées cherchent un hébergement dans les villages et leur présence porte une pression considérable sur les communautés hôtes. Ces communautés se trouvent dans des zones confrontées à l'insécurité alimentaire chronique, des problèmes environnementaux et une pénurie de services essentiels. Par conséquent, les efforts humanitaires se concentrent sur le renforcement des capacités et des services au niveau local, y compris pour les établissements de santé et d'éducation, en impliquant également les communautés d'accueil.
De plus, les autorités nigérianes ont demandé l'appui du HCR pour mieux protéger les quelque 650 000 personnes déplacées à l'intérieur des six États du Nord-Est du Nigéria, y compris les trois États où l'état d'urgence (Adamaoua, Borno et Yola). Avec la Commission nationale des droits de l'homme et les ONG nationales, nous mettons en place un système de surveillance en matière de protection qui nous permettra d'identifier et de définir des problèmes en matière de protection, suivi par une réponse adéquate. Le HCR et ses partenaires fourniront aussi des abris et des articles de secours aux personnes déplacées ayant des besoins spécifiques. Le HCR, dans le cadre de l'effort de secours des Nations Unies, lance un appel de fonds supplémentaire d'un montant de 5,5 millions de dollars pour ces activités au Nigéria.