Un manque critique de financement compromet les opérations du HCR au Sud-Soudan
Un manque critique de financement compromet les opérations du HCR au Sud-Soudan
L'UNHCR connaît un manque critique de financement, pour un montant de 11,1 millions de dollars, dans le cadre du budget des opérations de retour et de réintégration des réfugiés au Sud-Soudan pour 2007. La situation financière est tellement difficile que le transport des réfugiés rentrant chez eux depuis les camps des pays voisins du Soudan, qui aurait dû reprendre aussitôt après la saison des pluies, pourrait ne pas se poursuivre, compromettant notre travail au Sud-Soudan et dans l'Etat voisin du Nil Bleu.
Le budget 2007 de l'UNHCR pour les opérations au Sud-Soudan est de 56,1 millions de dollars mais nous n'avons reçu que 45 millions de dollars. Nous lançons un appel urgent à nos donateurs pour recevoir de nouveaux fonds et permettre ainsi à cette opération de continuer. Notre but, cette année, était de faciliter le retour et la réintégration de 102 000 réfugiés soudanais et de quelque 25 000 personnes déplacées internes mais sans nouveaux financements, ce nombre sera sans doute moins important. Jusqu'à présent cette année, nous avons aidé au retour de 42 000 réfugiés et conjointement avec d'autres agences, nous avons assisté 12 000 personnes déplacées internes à rentrer chez elles.
En septembre, le manque de fonds nous a contraint à stopper l'achat de biens de secours de base qui sont normalement distribués aux rapatriés pour les aider à recommencer leur vie dans leurs communautés d'origine. Ces biens sont notamment des bâches en plastique pour l'hébergement, des couvertures, des matelas, du savon, des jerricans, des protections hygiéniques pour les femmes, des moustiquaires et des ustensiles de cuisine.
Avec la fin de la saison des pluies dans les prochaines semaines, les opérations de rapatriement vont augmenter leur rythme avec quelque 22 000 réfugiés qui devraient rentrer vers le sud-est du Soudan entre octobre et novembre 2007. Les rapatriés devraient rentrer vers les régions de l'Equatoria oriental, de Jonglei, du Nil Supérieur et du Nil Bleu depuis l'Ouganda, le Kenya et l'Ethiopie. Cependant, si nous ne recevons pas de financement très rapidement, nous ne pourrons pas les rapatrier ni leur fournir un minimum d'assistance après leur retour. Nos programmes pour construire et réhabiliter les services de base, tels que les écoles, les centres de santé et les puits ainsi que nos activités de déminage dans ces régions de retour seront également sérieusement perturbés.
Jusqu'à présent, 68 000 réfugiés sont rentrés chez eux avec notre aide depuis le lancement de l'opération de rapatriement volontaire en décembre 2005. Ils ont été rapatriés depuis la République centrafricaine, la République démocratique du Congo, l'Ouganda, le Kenya, l'Ethiopie, l'Egypte. Quelque 92 000 personnes sont par ailleurs rentrées chez elles par leurs propres moyens depuis 2005.
Le Sud-Soudan reste une région extrêmement dévastée et sous-développée, plus de deux ans après la signature des accords de paix en janvier 2005, qui ont mis fin à deux décennies de guerre civile. Le conflit a provoqué le déplacement de plus de quatre millions de civils à l'intérieur et hors du pays. Les institutions locales et les communautés du Sud-Soudan n'ont tout simplement aucune ressource pour recevoir et aider les réfugiés et les déplacés internes et comptent sur l'assistance du gouvernement et de la communauté internationale pour les aider. Dans certains villages des Etats d'Equatoria occidental et de Jonglei, seules les écoles ont été reconstruites ou réhabilitées par l'UNHCR et les autres agences humanitaires.
L'UNHCR compte huit bureaux au Sud-Soudan localisés à Juba, à Yei, à Bor, à Kapoeta, à Kajo Keji, à Nimule et à Rumbek. Dans les Etats du Nil Bleu et du Nil Supérieur, l'UNHCR a une présence à Damazin, à Kurmuk et à Malakal.
Il y a encore 260 000 réfugiés soudanais enregistrés en exil avec une majorité d'entre eux (216 000) vivant dans des camps de l'UNHCR au Kenya, en Ouganda et en Ethiopie.